lundi 29 mars 2021

Le vandalisme : une pratique centennale du nationalisme arménien

 


 Ce qu’il reste de la vieille ville de Van


Onnik Mukhitarian (cadre de la Fédération révolutionnaire arménienne avant et pendant la révolte de Van en avril-mai 1915), An Account of the Glorious Struggle of Van-Vaspouragan, Detroit (Michigan), General Society of Vasbouragan/Raven Publishers, 1967 (1re édition, en arménien, Sofia, 1930), 1re partie, p. 117 :

« Durant les trois jours suivants, du 16 au 18 mai [1915], le pillage et l’incendie volontaire continuèrent. […] Il était nécessaire de saccager et de détruire tous les quartiers habités par des Turcs, afin que ces derniers ne pussent plus nourrir aucun espoir de retour. »

 

Emory H. Niles et Arthur E. Sutherland (membres de la commission Harbord, chargés des provinces les plus orientales de l’Anatolie), rapport au gouvernement fédéral américain, 1919, National Archives and Records Administration, College Park, Maryland, reproduit dans Justin McCarthy, « The Report of Niles and Sutherland—An American Investigation of Eastern Anatolia after World War I », in XI. Türk Tarih Kongresi, Ankara, TTK, 1994, tome V, pp. 1809-1852 :

« Dans toute la région [entourant le lac de Van], nous avons été informés des dommages et des destructions commis par les Arméniens [de l’armée russe] qui, après que les Russes se retirèrent, restèrent occuper le pays et qui, lorsque l’armée turque [ottomane] avança, détruisirent tout ce qui appartenait aux musulmans. Par ailleurs, les Arméniens sont accusés d’avoir commis des meurtres, des viols, des pillages et d’horribles atrocités à l’encontre de la population musulmane. Au début, nous avons accueilli ces récits avec incrédulité, mais nous sommes finalement arrivés à les tenir pour vrais, car les témoignages furent absolument unanimes, et sont corroborés par des preuves matérielles. Par exemple, le seul quartier demeuré intact à Van et Bitlis, c’est le quartier arménien, comme cela peut être démontré par la présence d’églises et d’inscriptions caractéristiques sur des maisons, alors que les quartiers musulmans sont entièrement détruits. […] Nous considérons comme incontestable que les Arméniens furent coupables contre les Turcs de crimes de même nature que ceux dont les Turcs sont coupables contre les Arméniens. […] » (pp. 1828-1829)

« Sans nous perdre dans le récit détaillé de nos enquêtes, l’un des faits les plus marquants qui ont retenu notre attention, c’est qu’en chaque lieu, de Bitlis à Trébizonde [Trabzon], dans cette région que nous avons traversée, les Arméniens commirent contre les Turcs tous les crimes et toutes les atrocités commises par des Turcs à l’encontre d’Arméniens.

Au début, nous accueillîmes ces récits avec un grand scepticisme, mais l’unanimité des témoins, le désir évident que ceux-ci avaient de parler de ce qu’ils avaient subi, la haine des Arméniens, et, surtout, les preuves matérielles nous ont convaincus de la véracité générale des faits suivants : premièrement, des Arméniens ont massacré des musulmans en grand nombre, avec bien des raffinements de cruauté ; et, deuxièmement, les Arméniens sont responsables du plus grand nombre de destructions dans les villes et les villages. » (p. 1850)

 




Le district de Zanguezour, région contestée entre Arméniens et musulmans tatars, juin 1919, Archives du ministère des Affaires étrangères, La Courneuve, P 16672 :

« La région du Zanguézour a été réellement le champ de bataille sur lequel l’Arménie a porté ses forces les plus vives. Le général ANDRONIK [Antranik Ozanian], dont le caractère et l’autorité sont énormes, a une petite armée de quelques milliers d’hommes, disciplinés et bien ravitaillés. Il est craint dans tout le district. Les Tatars [Azéris] ont subi du fait des Arméniens des exactions. Les comités nationaux arméniens, loin de faire une politique d’entente, ont laissé sciemment détruire plus de 40 villages tatars ; leurs membres assistaient au pillage et en tiraient bénéfice. »

 

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