Kapriel Serope Papazian, Patriotism
Perverted, Boston, Baikar Press, 1934, p. 69 :
« Bedros Capamadjian [Kapamaciyan], le maire de Van, un homme riche et ambitieux,
était devenu l’adversaire d’Ishkan [un des dirigeants de la Fédération
révolutionnaire arménienne dans cette ville]. Il fut abattu un soir d’hiver, en
[décembre] 1912, pendant qu’il entrait dans sa voiture à cheval en compagnie de
sa femme et de sa fille. »
Hasan Oktay, « On the Assassination of Van Mayor Kapamaciyan by theTashnak Committee », Review of Armenian
Studies, 1, 2002:
« Bien que nous n’ayons pas beaucoup d’informations sur le passé de
Kapamaciyan [avant son élection comme maire de Van en 1909], il est bien connu
qu’il était un membre éminent d’une famille respectée, qui pratiquait le
commerce de la draperie.
Les habitants étaient satisfaits de lui pendant son mandat. Il n'a pas
facilité les aspirations du Comité révolutionnaire arménien Tashnak [Fédération
révolutionnaire arménienne], qui était dirigé par [Aram] Manukian et qui était
très influent à Van. Kapamaciyan a tenté d’œuvrer honnêtement pour la paix et
la prospérité de toutes les communautés vivant à Van, et d'agir toujours en faveur
des intérêts ottomans, mais non de ceux des comités Tashnak et Hinchak [parti
créé en 1887], qui avaient des objectifs révolutionnaires et séparatistes.
Alors que le maire Kapamaciyan travaillait dur pour la paix et pour l'avenir de
ses électeurs, le patriarche arménien a lancé, de conserve avec le comité
tachnak [Fédération révolutionnaire arménienne] des initiatives visant à
provoquer à la rébellion à Van et ses environs afin de convaincre les États
européens que la “cause arménienne” était toujours active.
En accord avec ces plans, une série d'incendies se déclara à Van en avril
1912 ; les maisons de certains Arméniens furent détruites, comme d’autres,
par les flammes. Le patriarche a demandé au maire [Kapamaciyan] de signaler ces
incendies aux ambassades européennes et de leur affirmer que les musulmans
étaient prêts à détruire les propriétés et à tuer les Arméniens et que les
musulmans étaient responsables des incendies. Contrairement à ce qu'on lui a
demandé, le maire Kapamaciyan a préparé un rapport indiquant que les incendies
avaient été déclenchés par les comités arméniens Tashnak. Il s'est également
rendu au bureau du gouverneur de Van et a exprimé sa loyauté et sa fidélité à
l'Etat ottoman. Le patriarcat a dès lors envoyé une délégation à Van
immédiatement et a essayé de calmer le maire et d’étouffer l’affaire, parce que
Kapamaciyan était un homme très respecté et influent parmi les Arméniens. Sa
position contre les révolutionnaires arméniens aurait mis en danger les activités
de ces comités
En conséquence, les comités révolutionnaires arméniens ont trouvé
l'attitude du maire Kapamaciyan irréfléchie et il a été décidé de l’assassiner.
Les bandes terroristes révolutionnaires avaient auparavant commis des
assassinats contre des dirigeants arméniens qui soutenaient l'intérêt ottoman
dans son ensemble et visaient à semer la terreur et à éliminer toute
opposition, même parmi leur propre peuple. »
Lire aussi :
Le rôle des Arméniens loyalistes dans l’Empire ottoman durant la Première Guerre mondiale
Misak Torlakian : du terrorisme de Némésis au renseignement du Troisième Reich
La nature contre-insurrectionnelle du déplacement forcé d’Arméniens ottomans en 1915
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire