Onnik Mukhitarian (cadre de
la Fédération révolutionnaire arménienne avant et pendant la révolte de Van en avril-mai 1915), An Account of the Glorious Struggle of
Van-Vaspouragan, Detroit (Michigan), General Society of Vasbouragan/Raven Publishers, 1967 (1re
édition, en arménien, Sofia, 1930), 1re partie, p. 117 :
« Durant les trois jours suivants, du 16 au 18 mai [1915], le pillage et l’incendie
volontaire continuèrent. […] Il était
nécessaire de saccager et de détruire tous les quartiers habités par des Turcs,
afin que ces derniers ne pussent plus nourrir aucun espoir de retour. »
Emory H. Niles et Arthur E.
Sutherland (membres de la commission Harbord, chargés des provinces les plus
orientales de l’Anatolie), rapport
au gouvernement fédéral américain, 1919, National Archives and Records
Administration, College Park, Maryland, reproduit dans Justin McCarthy, « The
Report of Niles and Sutherland—An American Investigation of Eastern Anatolia
after World War I », in XI. Türk Tarih
Kongresi, Ankara, TTK, 1994, tome V, pp. 1809-1852 :
« Dans toute la région [entourant le
lac de Van], nous avons été informés des dommages et des destructions
commis par les Arméniens [de l’armée
russe] qui, après que les Russes se retirèrent, restèrent occuper le pays
et qui, lorsque l’armée turque [ottomane]
avança, détruisirent tout ce qui appartenait aux musulmans. Par ailleurs, les
Arméniens sont accusés d’avoir commis des meurtres, des viols, des pillages et
d’horribles atrocités à l’encontre de la population musulmane. Au début, nous
avons accueilli ces récits avec incrédulité, mais nous sommes finalement
arrivés à les tenir pour vrais, car les témoignages furent absolument unanimes,
et sont corroborés par des preuves matérielles. Par exemple, le seul quartier demeuré intact à Van et
Bitlis, c’est le quartier arménien, comme cela peut être démontré par la
présence d’églises et d’inscriptions caractéristiques sur des maisons, alors
que les quartiers musulmans sont entièrement détruits. […] Nous considérons
comme incontestable que les Arméniens furent coupables contre les Turcs de
crimes de même nature que ceux dont les Turcs sont coupables contre les
Arméniens. […] » (pp. 1828-1829)
« Sans nous perdre dans le récit
détaillé de nos enquêtes, l’un des faits les plus marquants qui ont retenu
notre attention, c’est qu’en chaque lieu, de Bitlis à Trébizonde [Trabzon], dans cette région que nous
avons traversée, les Arméniens commirent contre les Turcs tous les crimes et
toutes les atrocités commises par des Turcs à l’encontre d’Arméniens.
Au début, nous accueillîmes ces récits avec un grand scepticisme, mais
l’unanimité des témoins, le désir évident que ceux-ci avaient de parler de ce
qu’ils avaient subi, la haine des Arméniens, et, surtout, les preuves
matérielles nous ont convaincus de la véracité générale des faits suivants :
premièrement, des Arméniens ont massacré des musulmans en grand nombre, avec
bien des raffinements de cruauté ; et, deuxièmement, les Arméniens sont responsables du plus grand nombre de destructions
dans les villes et les villages. » (p. 1850)
Le district de Zanguezour,
région contestée entre Arméniens et musulmans tatars, juin 1919, Archives du ministère des Affaires étrangères, La Courneuve, P 16672 :
« La région du Zanguézour a été réellement le champ de bataille sur
lequel l’Arménie a porté ses forces les plus vives. Le général ANDRONIK [Antranik Ozanian], dont le caractère et
l’autorité sont énormes, a une petite armée de quelques milliers d’hommes,
disciplinés et bien ravitaillés. Il est craint dans tout le district. Les
Tatars [Azéris] ont subi du fait des
Arméniens des exactions. Les comités
nationaux arméniens, loin de faire une politique d’entente, ont laissé
sciemment détruire plus de 40 villages tatars ; leurs membres assistaient
au pillage et en tiraient bénéfice. »
Lire aussi :
La
question des Azéris expulsés d’Arménie
Turcs,
Arméniens : les violences et souffrances de guerre vues par des Français
Les
massacres de musulmans et de juifs anatoliens par les nationalistes arméniens
(1914-1918)
La
nature contre-insurrectionnelle du déplacement forcé d’Arméniens ottomans en
1915
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