mardi 20 février 2024

Missak Manouchian au Panthéon : le communautarisme et le stalinisme contre l’histoire


 


Sylain Boulouque, « Entrée des Manouchian au Panthéon: une «Missak mania» pas entièrement unanime », Slate.fr, 19 février 2024 :

« Cette commémoration appelle donc plusieurs remarques. D'abord, sur la surexploitation de la mémoire de la résistance communiste par rapport aux autres courants de la Résistance et même sur la survalorisation des FTP-MOI dans la résistance communiste armée, comme l'a montré l'historien Franck Liaigre dans sa thèse sur les Francs-tireurs et partisans (FTP).

Ensuite, sur le rôle de Missak Manouchian en tant que combattant héroïque. Ce dernier a réalisé un seul attentat, le 17 mars 1943 dont le bilan est un soldat allemand tué, deux soldats allemands grièvement blessés, une passante tuée et une autre grièvement blessée. Il convient aussi de s'interroger sur son rapport à la clandestinité, la direction militaire des FTP ne voulant plus avoir de contact avec lui, compte tenu de ses imprudences répétées.

Enfin, et c'est cela qui est central, le traitement de l'événement pose la question du travail historique. Les interrogatoires de police, pourtant publiés, n'ont pas été exploités. Ils montrent pourtant que Missak Manouchian et son supérieur Joseph Epstein, dit colonel Gilles, ont livré un nombre considérable d'informations à la police facilitant les arrestations en chaîne chez les FTP-MOI et les FTP.

Comme si la mémoire et la propagande avaient une tendance à déformer et à instrumentaliser l'histoire, pour des raisons évidentes puisqu'elles en sont l'exact contraire… »


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lundi 12 février 2024

La rage « antisioniste » des nationalistes arméniens continue

 


La Fédération révolutionnaire arménienne brûle, au Liban, des drapeaux turc, israélien et azerbaïdjanais (automne 2020)


René Dzagoyan, « La voix des justes », Armenews.com, 11 février 2024 :

« Le refus de Jérusalem de reconnaître 1915, voire son négationnisme (puisqu’il faut bien l’appeler ainsi), est l’affaire des Israéliens eux-mêmes et de leur conscience. Aussi, à l’heure où l’existence même de l’Arménie est physiquement menacée, si des soutiens doivent être apportés, c’est moins dans le domaine mémoriel des vérités historiques que dans l’effort de survivance d’un peuple menacé en tant qu’Etat et en tant que nation. […]

Pas un jour sans qu’un bâtiment religieux ou une maison arménienne ne soient couverts de graffitis injurieux [affirmation présentée, bien entendu, sans source : pour quoi faire ?], rappelant les tags antisémites et Etoiles de David peints en 2023 sur les murs de nos villes et de notre capitale, rappelant les jours odieux de 1933 en Allemagne. Les Arméniens de Jérusalem sont nos Juifs de France. Pourquoi ce qui est abject en France serait-il banal, voire acceptable, en Israël ? Les Arméniens vivent à Jérusalem depuis 1600 ans, et jamais, que ce soit sous l’occupation arabe ou le joug ottoman, leur présence et leurs propriétés n’ont été mises en danger. Il faut en arriver à l’Etat d’Israël d’aujourd’hui pour voir le quartier arménien menacé de spoliation [il n’est nullement question de spoliation mais de vente] comme pour ce fameux “Jardin aux Vaches”, surveillé nuit et jour par les habitants du Quartier arménien pour contrecarrer les assauts quotidiens dont il fait l’objet. […] Lorsqu’on sait que ce même gouvernement vend, en toute connaissance de cause, des armes sophistiquées à un Etat [l’Azerbaïdjan] qui vise l’élimination pure et simple de l’Arménie [mensonge : l’Azerbaïdjan et l’Arménie ont reconnu mutuellement leur intégrité territoriale en octobre 2022], comment éviter de conclure à une convergence d’intention entre l’Etat azéri, chasser les Arméniens du Caucase, et l’Etat hébreu, chasser les Arméniens d’Israël ? »

 

On n’en attendait pas moins de M. Dzagoyan, témoin de la défense lors du procès, en 1985, du réseau logistique de l’Armée secrète arménienne pour la libération de l’Arménie (ASALA, groupe terroriste violemment antisémite) démantelé en 1982.

 

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Et par contraste :

9 août 2020 : nouvelle manifestation de soutien à l’Azerbaïdjan en Israël

L’Israélo-Azerbaïdjanais Lev Spivak lève le drapeau de l’État juif lors d’une cérémonie à Şuşa

vendredi 9 février 2024

Robert Badinter : adversaire des lois mémorielles et cible de l’antisémitisme arménien


 

Robert Badinter, « Le Parlement n’est pas un tribunal », Le Monde, 14 janvier 2012 :

« Le Parlement français n'a pas reçu de la Constitution compétence pour dire l'histoire. C'est aux historiens et à eux seuls qu'il appartient de le faire.

Cette évidence, la Constitution l'a faite sienne. La compétence du Parlement sous la Ve République a ses limites fixées par la Constitution. Le Parlement ne peut décider de tout. Notamment, au regard du principe de la séparation des pouvoirs, il ne peut se substituer à une juridiction nationale ou internationale pour décider qu'un crime de génocide a été commis à telle époque, en tel lieu. Pareille affirmation ne peut relever que de l'autorité judiciaire. La loi de 2001 déclarant "la France reconnaît publiquement le génocide arménien de 1915", aussi généreuse soit-elle dans son inspiration, est ainsi entachée d'inconstitutionnalité. Je renvoie à ce sujet les lecteurs au dernier article publié par le doyen Vedel, analysant la loi de 2001 ("Les questions de constitutionnalités posées par la loi du 29 janvier 2001", in François Luchaire, un républicain au service de la République, textes réunis par Didier Maus et Jeannette Bougrab, Publications de la Sorbonne, 2005).

Ni les plus hautes autorités de l'Etat, ni soixante députés ou soixante sénateurs n'ont jugé bon de déférer cette loi au Conseil constitutionnel. Les considérations politiques ne sont pas toujours absentes de la décision de saisir - ou non - le Conseil constitutionnel… »

 

Naturellement, cette position juste et rationnelle lui a valu l’hystérie des (nombreux) antisémites arméniens, dont voici un échantillon, tiré de l’ex-forum du principal site arménien de France (cliquer sur les images pour les agrandir) :




Mise à jour : sans surprise, les trolls du nationalisme arménien ont surpassé les beaufs de lextrême droite française dans la haine et la jubilation, après l’annonce de sa mort.





Le député Guillaume Kasbarian est cité, mais il n
’a pas réagi.  


Lire aussi :

La triple défaite des nationalistes arméniens devant le Conseil constitutionnel (2012, 2016, 2017)

Les promoteurs de la loi du 29 janvier 2001 savaient, avant son adoption, qu’elle était inconstitutionnelle

Avril 2001 : le boucher d’Orly libéré après le vote de la loi inconstitutionnelle « portant reconnaissance du génocide arménien »

Une billevesée de Sévane Garibian sur la « loi » du 29 janvier 2001

4 mai 2011 : le Sénat de la République française dit non au tribalisme et au terrorisme arméniens

La résolution adoptée en 1987 par le Parlement européen sur le prétendu « génocide arménien » est dépourvue de toute valeur juridique

La nature contre-insurrectionnelle du déplacement forcé d’Arméniens ottomans en 1915

 

Et sur le sujet inépuisable de l’antisémitisme arménien :

Aram Turabian : raciste, antisémite, fasciste et référence du nationalisme arménien en 2020

Paul de Rémusat (alias Paul du Véou) : un tenant du « complot judéo-maçonnique », un agent d’influence de l’Italie fasciste et une référence pour le nationalisme arménien contemporain

Les massacres de Juifs par les dachnaks en Azerbaïdjan (1918-1919)

Jean-Marc « Ara » Toranian semble « incapable » de censurer la frénésie antijuive de son lectorat

Le minuscule monument commémoratif de la Shoah d’Erevan a encore été vandalisé

La Fédération révolutionnaire arménienne exprime son antisémitisme sans masque

lundi 5 février 2024

Le fanatique arménien qui avait menacé deux fois de tuer l’ambassadrice d’Azerbaïdjan à Paris voit son troisième compte Twitter supprimé

 




Pour rappel, ce forcené avait menacé de tuer Leyla Abdullayeva, le 24 novembre 2023 (ce qui avait entraîné la suppression de son compte), puis en avait ouvert un autre, supprimé le 28 décembre de la même année pour menaces de mort et injures raciale, puis le 29 décembre 2023, il avait de nouveau menacé de mort Mme Abdullayeva, ainsi que le Premier ministre arménien pour faire bonne mesure. C'est ce troisième compte qui a (enfin) été supprimé.

Lire aussi :













Talat Pacha et les Arméniens

  « Les affaires arméniennes » , Stamboul , 8 mai 1914, p. 1 : « Nous avons dit hier que les électeurs du second degré de la communauté d’...

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