« Parce que la liberté d’expression est pour nous un principe précieux, nous refusons catégoriquement l’instrumentalisation bouffonne et intéressée qui en est actuellement [fin 2011] faite par le couple Guéant-Charb, par la classe politique et par les grands médias.
Nous affirmons :
qu’un cocktail molotov lancé la nuit dans des locaux vides et n’occasionnant que des dégats matériels ne mérite pas une mobilisation médiatique et politique supérieure à celle, pour le moins discrète, qu’occasionne l’incendie ou la mise à sac d’une mosquée ou d’un cimetiere musulman.
que la disproportion entre les unes alarmistes sur l’incendie de Charlie Hebdo et les brèves de dix lignes sur les saccages de lieux de culte musulmans entretient une vision du monde raciste : si un saccage est plus grave qu’un autre, c’est que les biens des uns sont plus précieux que les biens des autres, et c’est en définitive que les uns valent plus que les autres.
[…]
qu’il n’y a pas lieu de s’apitoyer sur les journalistes de Charlie Hebdo, que les dégats matériels seront pris en charge par leur assurance, que le buzz médiatique et l’islamophobie ambiante assureront certainement à l’hebdomadaire, au moins ponctuellement, des ventes décuplées, comme cela s’était produit à l’occasion de la première “affaire des caricatures” – bref : que ce fameux cocktail molotov risque plutôt de relancer pour un tour un hebdomadaire qui, ces derniers mois, s’enlisait en silence dans la mévente et les difficultés financières.
[…]
Saïd Bouamama est sociologue et militant antiraciste ; Youssef Boussoumah et Houria Bouteldja sont membres du Parti des Indigènes de la République ; […] Pierre Tevanian et Najate Zouggari sont militants antiracistes [sic]. »
Chacun connaît la suite :
Faysal Riad, « De quoi Charlie
est-il le nom ? », Les mots
sont importants (site dirigé
par Pierre Tévanian, qui est donc l’auteur, au sens juridique, de ce vomi), 13
janvier 2015 :
« Puisque ce sont [les
journalistes et dessinateurs massacrés] des racistes, il n’est pas anodin,
aujourd’hui, de choisir pour défendre la liberté d’expression, d’honorer la mémoire
de ce journal-là : ce serait choisir, pour critiquer la peine de mort par
exemple, non pas seulement de mettre en cause la manière honteuse dont on a
exécuté un Pierre Laval, mais d’aller jusqu’à honorer sa mémoire en poussant
tous les opposants à la peine de mort à assumer un “Je suis Laval” qui,
espère-t-on, les répugnerait.
Je suis opposé à la peine de mort mais je ne pourrais jamais écrire “Je
suis Laval”. Je suis pour la liberté d’expression et contre le meurtre mais je
ne pourrais jamais écrire “Je suis Charlie”. »
Lire aussi :
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