samedi 26 juin 2021

Zareh Dilber Efendi : conseiller d’État sous Abdülhamit II, sénateur jeune-turc et admirateur de Pierre Loti

 



 

Pierre Quillard, « Nouvelles d’Orient », Pro-Armenia, 1er juin 1903, p. 303 :

« LE SULTAN ET LES DIGNITAIRES ARMÉNIENS :

— On lit dans les journaux turcs du 23 mai :

S. M. I. [Sa Majesté impériale] le Sultan vient de donner à la communauté arménienne une nouvelle preuve de sa haute bienveillance.

Le Souverain, appréciant les services rendus au pays par lesmembres des deux conseils du patriarcat, a conféré les hautes distinctions suivantes :

La plaque en brillants de l'ordre du Medjidié à S. E. Gabriel effendi Norrdounghiam [Gabriel Noradounghian], conseiller légiste à la Sublime Porte, membre du Conseil laïque du patriarcat.

Le grand cordon du Medjidié à Kricor effendi Karagheuzian, banquier, membre du même Conseil.

La deuxième classe de l'ordre de l'Osmanié à Dikran effendi Youssoufian, conseiller à la Cour d'appel, et à Dikran effendi Dernersesian, membre du conseil de la préfecture de la ville, membre du Conseil laïque.

Les médailles d’or et d’argent de l’Imtiaz à S. E. Zareh Dilber effendi, conseiller d’État, membre du Conseil laïque [de la communauté arménienne]. »

 

« Son Excellence Zareh Dilber Effendi à Monsieur Pierre Loti », Hanrakidag, n° 42, 1903, p. 876 :

« Pierre Loti, l’enfant adoré de la France,

Prêt à toujours lancer l’éclair de l’Espérance,

Il va chanter encore, oh ! oui, tes monuments,

Tes minarets, tes tours et tes beaux firmaments.

[…]

Loti, toi, dès ce jour, tu seras notre idole,

Car ton front large est ceint d’une immense auréole,

Dans l’immortalité pénètre désormais

Ton génie, ô poète, et ne s’éteint jamais. »

 

« Échos », La Patrie (journal stambouliote dirigé par Jean Minassian), 22 janvier 1911, p. 30 :

« Zareh Dilber effendi, conseiller d’État, et Suleyman el-Bustani effendi [maronite], vice-président de la Chambre des députés, viennent d’être nommés sénateurs.

Nous n’avons pas besoin de relever ici les mérites de ces deux hommes également éprouvés, qui, à une haute culture intellectuelle, joignent des qualités toutes spéciales. »

 

Jean Minassian, « Causerie hebdomadaire », La Patrie, 21 mai 1911, p. 162 :

« Le sénateur Zareh Dilber effendi, dans une des récentes séances de la Chambre haute, a proposé la création, comme en Europe, d’un jury auprès des tribunaux ottomans. »

 

« Sénat », Mècheroutiette (organe de l’Entente libérale, édité à Paris), août 1912, p. 57 :

« Le 4 juillet, le maréchal Fouad pacha, jusqu'ici président de l'Entente Libérale, propose que les sénateurs, étant nommés par le souverain et non élus comme dans les autres pays, ne puissent appartenir aux partis politiques, pour pouvoir ainsi garder leur impartialité. Cette proposition fut, comme il fallait s'y attendre, très mal accueillie par les sénateurs unionistes. L'un d'eux, Dilber effendi, s'est écrié qu'il s'honorait d'appartenir au parti Union et Progrès, dont il s'efforcerait jusqu'à son dernier soupir de réaliser le programme. »

 

« Mondanités », Le Gaulois, 27 mars 1914, p. 2 :

« — Le préfet de la Seine et Mme Delanney donneront aujourd'hui un déjeuner en l'honneur de Rifaat pacha, ambassadeur de Turquie, et des membres de la mission extraordinaire ottomane arrivée à Paris et dont nous avons parlé hier, et qui sont : le docteur Djemil pacha, préfet de Constantinople; Dilber effendi, sénateur ; Yanco bey Joannidi, maire ; et Rifaat effendi, conseiller légiste de la préfecture de la ville. »

 

Zareh Dilber Efendi a continué de siéger au Sénat pendant toute la Première Guerre mondiale (intervenant encore en 1918). Il est décédé en 1924, à 78 ans.

 

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