mercredi 30 juin 2021

Le rôle du député jeune-turc Dikran Barsamian dans la reconstitution du Comité Union et progrès, fin 1918

 


 

Şaduman Halıcı, « 1914 Meclis-i Mebusan Seçimlerinde Ermeniler » :

« Lors des élections tenues à Sivas le 3 mars [1914], Dikran Barsamian, professeur d'anglais à l’université d’İstanbul, a été élu et est devenu député. »

 

Stanford Jay Shaw, From Empire to Republic. The Turkish War of National Liberation, 1918-1923, Ankara, TTK, 2000, tome I, pp. 181-182 :

« Créé au dernier congrès du Comité Union et progrès, le 8 novembre 1918, le parti Teceddüt était, en effet, l’héritier direct d’Enver Paşa et ses amis. Cavit Bey, ministre des Finances pendant la guerre, a noté dans son journal : “Le parti Teceddüt est organisé. Ce n’est rien d’autre qu’une nouvelle forme du Comité Union et progrès. Son programme est plus ou moins le même. Ses membres sont les mêmes personnes.” Il a mis au point un nouveau programme, qui déclarait que le parti abandonnerait ce qu’il considérait comme ses politiques révolutionnaires du passé pour devenir simplement une organisation libérale. Tous les pouvoirs précédemment exercés par le comité exécutif passaient à un conseil administratif (Meclis-i idare) de vingt-et-un parlementaires, menés par Hüseyin Hüsnü Paşa, sénateur, élu président, ainsi que par İsmail Canbulat Bey, député d’İstanbul, l’historien Şemeseddin (Abalioğlu), directeur du journal stambouliote Yeni Gün et plus tard du Cumhuriyet, plus connu, et Tevfkik Rüştü (Aras), plus tard ministre des Affaires étrangères de la République turque. Ce conseil administratif comprenait aussi des membres des minorités, bien que les Arméniens et les Grecs [pas tous] aient condamné son prédécesseur pour ce qui s’était passé durant la Première Guerre mondiale : un Juif, l’ancien conseiller du ministre de l’Agriculture, Bağdad ; deux Grecs, Mavrokordato Efendi et Orfanidis Efendi, député d’İstanbul ; et l’Arménien Barsumiyan Efendi [Dikran Barsamian]. Le conseil était lui-même divisé en comités de cinq membres, s’occupant de l’administration, de la direction, des publications, du siège du parti ainsi que de la publication de l’organe de cette formation politique, Teceddüt. Le nouveau parti hérita de beaucoup de membres de son prédécesseur, ainsi que de ce que ce dernier possédait, de ses comptes bancaires et d’une chaîne de clubs unionistes à travers le pays, ce qui en fit, et de loin, le plus riche et le mieux organisé des partis sur ce territoire [jusqu’à sa dissolution, le 5 mai 1919, par le cabinet de Damat Ferit Paşa]. »

 

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