samedi 24 octobre 2020

Les nationaux-socialistes arméniens de Los Angeles traitent les Juifs de nazis

 








Traduction : 

« En fournissant des armes à l’Azerbaïdjan, Israël est complice de crimes de guerre et de génocide [sic] contre les Arméniens et la République de l’Artsakh. Vous ne valez pas mieux que l’Allemagne nazie. »

« Les victimes de la Shoah permettent un génocide. »

« Israël : arrêtez de profiter du génocide. Le sang de nos enfants est sur vos mains. »

Ces images sont des captures d’écran réalisées d’après la vidéo mise en ligne par l’Armenian Youth Federation (AYF) le 20 octobre 2020. La troisième pancarte renvoie au thème du « crime rituel », accusation souvent répandue, à la fin de l’époque ottomane par des Arméniens, à Izmir notamment, mais aussi au thème du « complot judéo-maçonnique » supposé se trouver derrière le Comité Union et progrès (CUP, parti au pouvoir dans l’Empire ottoman de 1908 à 1918), puis derrière le mouvement national turc. Hairenik Weekly, journal édité par l’AYF à Boston, a ainsi prétendu, dans son édition du 9 août 1935, que le CUP était contrôlé par « des Juifs turcs de Salonique » et qu’il aurait été responsable de la tragédie arménienne de 1915-1916 en raison de « l’amour des Juifs pour le profit ».

Pour mesurer toute l’ignominie de ces mots, il faut savoir que l’AYF (mouvement de jeunesse de la Fédération révolutionnaire arménienne, en abrégé FRA ou FRA-Dachnak) a été créée en 1933 par Garéguine Nejdeh, un fervent admirateur d’Adolf Hitler et de Benito Mussolini, futur recruteur, à partir de 1941, de volontaires arméniens pour la Wehrmacht et pour la Waffen-SS. 



De 1933 à 1943, l’AYF s’est d’ailleurs appelée Tseghagron, ce qui signifie littéralement « la religion de la race » et qui peut se traduire par « l’Union des adorateurs de la race ». Loin d’avoir évolué si peu que ce fût, l’AYF a la même idéologie qu’en 1933. Par exemple, le site Internet de sa branche californienne (ceux-là même qui apparaissent sur les images ci-dessus) qualifie le criminel nazi Nejdeh de « légendaire héros arménien », montrant « un art oratoire à l’attraction magnétique ».


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