Jean-François Bouthors, « François,la Russie et la Chine : un désastre obstiné », Desk Russie, 16 septembre 2023 :
« Vladimir Poutine n’en attendait pas tant. En quelques mots, adressés
en visioconférence à des jeunes rassemblés dans l’église Sainte-Catherine de
Saint-Pétersbourg à l’occasion de la Journée de la jeunesse catholique russe,
le 25 août dernier, le pape François a une nouvelle fois perdu une occasion de
se taire. “Vous êtes les enfants de la
grande Russie, celle des grands saints et des tsars, de Pierre le Grand, de
Catherine II, d’un peuple russe de grande culture et de grande humanité,
a-t-il déclaré. […] N’oubliez jamais ce
grand héritage. Vous êtes les héritiers de la grande mère Russie, allez de
l’avant avec cela.” […]
Rappelons que François, contrairement aux principaux responsables
politiques occidentaux, ne s’est pas rendu à Kyïv pour s’entretenir avec
Volodymyr Zelensky et, surtout, manifester personnellement son soutien au
peuple ukrainien. Il n’a rencontré en tête à tête le président ukrainien qu’en
mai dernier lorsque celui-ci est venu plaider la cause de l’Ukraine au Vatican.
Un an plus tôt, le pape avait déclaré qu’il viendrait volontiers à Kyïv, mais
qu’il devait commencer par se rendre à Moscou. Ce qui revenait à dire qu’il
n’irait nulle part ! »
« "Hisser
le drapeau blanc" : on vous résume les tensions entre le pape et l’Ukraine »,
Lexpress.fr, 12 mars 2024 :
« Tout part de la déclaration du pape François, diffusée samedi 9
mars. Dans une interview à la télévision suisse, le pontife appelle à "avoir le courage de hisser un drapeau
blanc et à négocier" pour mettre un terme à la guerre en Ukraine
"avant que les choses ne s’aggravent". Dans une allusion apparente à
Kiev, il ajoute : "Négocier est un mot courageux. Quand vous voyez que
vous êtes vaincu, que les choses ne marchent pas, ayez le courage de
négocier." »
« Massacre
des Arméniens : pour la première fois, un pape prononce le terme
"génocide" », France24.com,
12 avril 2015 :
« Le pape François a utilisé, dimanche 12 avril, dans le cadre
solennel de la basilique Saint-Pierre de Rome, le terme de "génocide"
pour décrire le massacre des Arméniens il y a cent ans, au risque de fortement
perturber ses relations diplomatiques avec la Turquie.
"Au siècle dernier, notre famille humaine a traversé trois tragédies
massives et sans précédent. La première, qui est largement considérée comme 'le
premier génocide du XXe siècle' a frappé votre peuple
arménien", a déclaré le pontife en citant un document signé en 2001 par le
pape Jean Paul II et le patriarche arménien. »
Commentaires :
1) François a utilisé (à tort) le terme « génocide » pour parler de la tragédie arménienne de 1915-1916, faisant fi des conclusions inverses auxquelles était arrivé son prédécesseur Benoît XV (1914-1922), dont la politique a été constamment turcophile, comme du refus de Paul VI de parler de « génocide », refus qui a entraîné l’assassinat de l’ambassadeur turc au Vatican, Taha Carim, le 9 juin 1977, assassinat que François s’est montré peu enclin à commémorer ;
2) Il l’a fait quand l’Arménie était encore un protectorat russe, qui votait systématiquement contre les résolutions de l’ONU demandant la fin de l’occupation de la Crimée ;
3) Sa déclaration de 2015 n’est pas seulement turcophobe (usage polémique du terme « génocide » et omission des victimes turques) :elle est aussi profondément méprisante pour les Hereros exterminés en 1905, par les forces allemandes de Namibie, elles-mêmes directement inspirées par le militant arménophile Paul Rohrbach, théoricien du génocide des ethnies noires, dès lors qu’elles contestent leur exploitation par le colonisateur blanc.
Lire aussi, sur la dimension russe de la question arménienne :
La
crise arménienne de 1895 vue par la presse française
1914-1915
: la mobilisation du nationalisme arménien au service de l’expansionnisme russe
Le
caractère mûrement prémédité de la révolte arménienne de Van (avril 1915)
Le
consensus poutiniste chez les nationalistes arméniens
Jean-Marc
« Ara » Toranian relaie la désinformation russe contre l’Ukraine et la Turquie
L’hostilité intangible des nationalistes arméniens à l’égard de l’Ukraine
Sur les Arméniens catholiques :
L’Empire
ottoman tardif et ses catholiques (y compris les Arméniens catholiques)
Les
catholiques (y compris les Arméniens catholiques) et la guerre d’indépendance
turque
Aram
Effendi et Süleyman al-Boustani contre les crimes de guerre grecs (1922)
Sur la tragédie de 1915-1916 :
La
nature contre-insurrectionnelle du déplacement forcé d’Arméniens ottomans en
1915
Le
grand vizir Sait Halim Pacha et les Arméniens
Hamit
(Kapancı) Bey et les Arméniens
L’augmentation de la population arménienne à Istanbul entre 1914 et juillet 1922
L’urologue
Yves Ternon : menteur sous serment
Florilège
des manipulations de sources dont s’est rendu coupable Taner Akçam
Le rôle des Arméniens loyalistes dans l’Empire ottoman durant la Première Guerre mondiale
Le « négationnisme » d’Yves Ternon et Pierre Tévanian
Turcs, Arméniens : les violences et souffrances de guerre vues par des Français
Sur les patriotes ukrainiens et ottomans :

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