Alfred Lemaître, Musulmans
et chrétiens : notes sur la guerre de l’indépendance grecque, Paris,
Librairie G. Martin, 1895, p. 252 :
« Les Grecs latins [c’est-à-dire
catholiques], dit l’amiral de Rigny, répandus dans quatre ou cinq îles,
sont partout détestés et molestés par les autres Grecs. Cette animosité entre
deux rites ne s’est point amortie depuis l’insurrection grecque, de laquelle, d’après
leur position et leurs ressentiments, les Latins se sont tenus écartés. Le
clergé catholique, quelquefois fort supérieur en lumière comme en morale au
clergé grec, ne dissimulait pas son désir de voir triompher les Turcs dans la
lutte qui s’était engagée.
À bord du Trident, à Smyrne, 30
novembre 1827 »
Jules Ballot (volontaire aux côtés des insurgés crétois, puis repenti), Histoire de l’insurrection crétoise, Paris, L. Dentu, 1868, p. 325 :
« Les chrétiens d’Orient, les libéraux, les philhellènes même sont-ils donc si aveuglés qu’on ne puisse les convertir et leur montrer qu’en se laissant entraîner par leurs sympathies, en se laissant jouer par les fourberies orthodoxes de l’ennemi commun [la Russie], ils travaillent pour lui ; qu’en croyant servir leurs coreligionnaires, leurs frères, en les délivrant du sceptre ottoman, ils les livrent au joug moscovite et leur préparent le sort plus ou moins éloigné des Polonais.
Dans les sphères élevées, dont nous parlions tout à l’heure, on est d’accord sur tous ces points, et cependant on cède pas à pas à l’opinion de ceux qui, ne voyant que ce qu’on leur montre et n’entendant que ce qu’on leur répète, considèrent encore les Turcs comme des mécréants et des infidèles et crient : Haro sur les Turcs ! haro sur le Coran ! Pourquoi ne leur démontre-t-on pas clairement que ce peuple, qu’ils croient encore barbare et incapable de toute civilisation, a des mœurs infiniment plus pures et est plus civilisé et plus tolérant que les prétendus orthodoxes du Nord ; qu’il n’a ni serfs, ni Sibérie, et que leurs soldats accompagnent les processions catholiques ? »
« Correspondance — Constantinople »,
Les Missions catholiques, 8 janvier
1880, pp. 13-14 :
« On nous écrit de Constantinople, le 17 décembre 1879 :
[…]
L’autre nouvelle, qui ne manque pas d’importance, c’est que, grâce aux bons
offices de S. Exc. M. Fournier, S. B. Mgr Hassoun [patriarche arménien
catholique] a été enfin admis en audience par S. M. I. le Sultan [Abdülhamit
II]. Vous savez que, sous le précédent viziriat de Khereddine pacha, Mgr
Hassoun avait obtenu son bérat de reconnaissance officielle mais, par suite d’intrigues,
Sa Béatitude n’avait pas eu l’honneur d’être reçue par Abd-ul-Hantid. S.A. Saïd
pacha ne souffrit pas que cette anomalie se prolongeât plus longtemps. Conformément
au désirde S. Exo. M. Fournier, il sollicita du sultan une audience en faveur
du patriarche arménien catholique. L’empereur, secondant les vues de son
premier ministre, fit prévenir S. B. Mgr Hassoun qu’il le recevrait le 13 de ce
mois, au palais de Yildiz, à deux heures après midi. […]
Sa Béatitude et sa suite furent reçues par S. Exc. Munir bey, maître de
cérémonie de l’empereur, ancien secrétaire d’ambassade à Paris, parlant le
français admirablement, personnage d’une vaste érudition. On servit immédiatement,
dans le salon d’attente, le café et le tchibouk
(pipe longue), avec le bout orné de pierreries. Sa Béatitude remit alors à
Munir bey le discours qu’Elle devait réciter devant le Sultan il était enfermé
dans un sac en soie cramoisi, orné de franges et de glands d’or. […]
Sur l’invitation du maître des cérémonies, on se rend en présence du
Sultan, en traversant plusieurs salons ornés des portraits des empereurs
précédents. Abd-ulHamid était debout, a côté d’une table. Son premier chambellan
se tenait à sa gauche, à une certaine distance. Sa Béatitude et sa suite
firent, selon le cérémonial, trois selam
avec profonde révérence puis le patriarche prononça, d’une voix claire et émue,
le discours prépare. Après avoir remercié le Sultan de l’audience dont il l’avait
honoré, Mgr Hassoun assura Sa Majesté do ses sentiments de fidélité et de
dévouement et de ceux de toute sa communauté. Le prince lui répondit avec
bienveillance. II savait, disait-il, que, grâce à son influence spirituelle, le patriarche inculquait aux sujets
catholiques de l’Empire l’obéissance aux lois et au souverain. Pour lui,
protecteur des religions professées en Turquie, il serait toujours prêt a
défendre les droits légitimes de la juridiction patriarcale. Les discours
terminés, sur un signe du maître des cérémonies, on se retire avec les saluts d’usage.
À peine est-on dans le salon d’attente, que Munir bey rejoint Sa Béatitude et lui
dit combien Sa Majesté avait été touchée des vœux que les catholiques faisaient
pour la prospérité de son Empire. La musique impériale, qui avait cessé de
jouer pendant l’audience, salue de nouveau le patriarche. Le cortège se remet
eu marche dans le même ordre et se rend au grand viziriat. Saïd pacha
connaissait déjà, par le télégraphe, ce qui s’était passe au palais. Aussi
assura-t-il de nouveau Mgr Hassoun des intentions bienveillantes du Sultan.
Après cette visite au premier ministre, on se dirige vers l’église patriarcale de Saint-Sauveur. La foule
remplissait la vaste basilique ; des places avaient été réservées pour les
dignitaires de la Sublime-Porte, dont la tenue a été pleine de respect pendant
toute la cérémonie. Suivant l’usage, on adressa à Dieu des supplications pour
S. M. le Sultan. A chaque verset de la prière récitée à haute voix par le
secrétaire du patriarche, le peuple répondait par l’acclamation liturgique amin. À six heures du soir, Sa Béatitude
rentrait avec Mgr Azarian et toute la suite dans la maison patriarcale.
Le lendemain et les jours suivants, Mgr Hassoun fit avec le même cérémonial
les visites aux ministres. Tous le reçurent avec la plus grande déférence.
Cet évènement a rehaussé le catholicisme aux yeux de tous, car, grâce à S.
A. Saïd pacha, la cérémonie avait été entourée d’un éclat extraordinaire. C’était
une preuve de sympathie du premier ministre envers l’ambassadeur de France. »
Les Missions catholiques, 5 mars 1880, p. 116 :
« Trébizonde (Asie mineure).
— On nous écrit de Trébizonde :
“Depuis la fin du schisme des Kupélianistes, les Arméniens, partisans de la
secte d’Etchmiazine [Église nationale arménienne, schismatique], ont déclare
guerre ouverte aux [Arméniens] catholiques, leurs nationaux. Leur évêque, à
Trébizonde, a fait tout son possible pour empêcher Mgr Marmarian [catholique]
de siéger au conseil de l’autorité locale mais le gouverneur général, S. Exc. Siiri pacha, a invité Mgr Marmarian à y
prendre part ; et la première fois que l’évêque catholique s’y est rendu, il a
été reçu par le gouverneur avec tous les égards dus à son rang.
On signale de nouvelles conversions à Trébizonde et dans les environs.
Elles seraient bien plus nombreuses si
les évêques avaient plus de ressources et pouvaient ouvrir des écoles et
envoyer des prêtres partout ou on en demande. Avec l’argent des sociétés
bibliques, les protestants gagnent, hélas ! beaucoup d’adhérents à leur
secte. Si l’on installait des missionnaires français et des agents consulaires
dans les contrées de l’intérieur, la religion catholique serait bientôt triomphante
dans l’Asie-Mineure.” »
« Correspondance —
Constantinople », Les Missions
catholiques, 10 septembre 1880, p. 434 :
« Le Sultan a voulu employer, à l’adresse du Saint-Père, le mot turc hachmetlu (majestueux), dont il se sert pour
les souverains chrétiens de l’Europe. Les rapports entre la Porte ottomane et
le Saint-Siège sont donc des meilleurs.
Saïd-Pacha, le dernier ex-premier ministre, encore très influent au Palais,
disait, il y a quelques jours, à un dignitaire de l’Église, que le gouvernement
ottoman avait commis une très grave faute en ne favorisant pas, il y a environ
vingt .ans, le mouvement de conversion catholique en Bulgarie si la Bulgarie,
ajoutait-il, s’était unie au Saint-Siège, le panslavisme n’aurait pu y exercer
la moindre influence. II concluait en conseillant à la Porte d’encourager le
catholicisme en Arménie, afin de l’arracher à l’invasion du slavisme de la
Russie. Malheureusement, la Turquie est tellement accablée sous le poids des
graves questions politiques du moment, qu’elle ne peut pas s’occuper des
détails de l’administration des provinces. D’ailleurs, les gouverneurs de l’intérieur
ne sont pas en état de comprendre ce que comprend si bien Saïd Pacha. »
« Correspondance —
Constantinople », Les
Missions catholiques, 29 janvier 1886, p. 50 :
« Au contraire, l’Église arménienne
catholique est en pleine prospérité. Son organisation, forte au triple
point de vue ecclésiastique, hiérarchique et officiel, garantit au patriarcat
arménien catholique, un avenir prospère. Le courant de conversions continue
dans plusieurs diocèses suffragants, surtout à Trébizonde et à Marach. A
Behesni dans le diocèse de Malatia, le nombre des familles converties est monté
à quatre-vingt-dix. Mgr Ferahian, le nouvel et zélé évêque, par chaque courrier
annonce des retours à son patriarche. Le diacre de Yenidji, dans le diocèse de
Trébizonde, converti du schisme, a été promu au sacerdoce par Mgr Murmarian,
suffragant de Trébizonde. Ce fait a donné une nouvelle impulsion au mouvement
catholique. »
« Informations diverses »,
Les Missions catholiques, 2 octobre
1896, p. 470 :
« Turquie d’Asie. — On nous écrit de Constantinople, le 17 septembre :
“Le mouvement des conversions s’étend en Arménie. Le R.P. Defrance écrit de
Van que deux mille familles grégoriennes sont prêtes à embrasser le
catholicisme. Le même mouvement s’accentue partout. Les grégoriens [Arméniens
schismatiques] voient que la communauté catholique est relativement épargnée [par les affrontements interethniques de 1895-1896],
que l’ambassade de France la soutient et ils se donnent au catholicisme pour
trouver la même protection.” »
« Informations diverses »,
Les Missions catholiques, 5 février
1897, p. 63 :
« Au mois d’octobre dernier, Mardin reçu la visite S. Exc. Chaker
Pacha, envoyé de S. M. le Sultan [Abdülhamit]. Sa femme, qui est catholique,
vint assister à la messe ; puis elle nous fit l’honneur de monter jusqu’au
salon. »
Berthe Georges-Gaulis, La Question arabe, Paris,
Berger-Levrault, 1930, p. 180 :
« À la fin du règne d’Abdul-Hamid, les Maronites libanais occupaient
de hauts postes à la Sublime Porte. Au début de la Constitution turque, ils étaient
représentés à la Chambre ottomane par le grand lettré Suleyman Boustani, connu
dans tout l’Empire ottoman [et ministre dans le cabinet Comité Union et progrès
de janvier 1913 à novembre 1914]. »
Jean et Jérôme Tharaud, La Bataille à Scutari d’Albanie, Paris,
Émile-Paul Frères, 1913, pp. 118-120 :
« Tout l’Orient catholique assiste avec angoisse à la débâcle turque
[fin 1912]. Cet effroi de l’avenir, cette horreur de l’Orthodoxie, cette
immense inquiétude, c’est tout cela que révélait confusément la réflexion
courageuse et naïve du Frate sicilien. Mais la voici plus amplement exprimée
dans une lettre, qu’au même moment un Frère des Écoles chrétiennes écrivait de
Constantinople, et que je donne sans y rien changer :
“Vous me trouvez turcophile chers parents. Comment ne le serais-je pas!
Voilà vingt- trois ans que je vis au milieu des Turcs, que j’apprends à
connaître l’âme de ce peuple, ses qualités de cœur, sa large tolérance, sa foi
profonde en Dieu, son respect de l’autorité, sa vaillance son patriotisme. Tous
les journaux catholiques de France peuvent parler de Croix contre le Croissant,
ils négligent d’ajouter que cette croix est tout ce qu’il y a de plus grecque.
Et vraiment ils oublient trop que depuis des années déjà la Turquie donne à nos
religieux le pain que la France leur refuse...
Les mensonges d’une presse
vénale ou mal informée n’y changeront rien : les Turcs font la guerre en
soldats ; les Balkaniques la font en bandits. Les journaux peuvent parler des atrocités turques,
mais les atrocités des États orthodoxes dépassent en horreur tout ce qu’ont
fait les Turcs dans le passé. Des lettres écrites par nos frères de Salonique
et de Chio ; d’autres lettres adressées par des parents aux enfants de nos
écoles pourraient vous édifier sur la soi-disant civilisation de ces petits
peuples prétendus chrétiens. Les nombreux religieux établis en Turquie,
jésuites, lazaristes, capucins, franciscains déplorent cette campagne
anti-turque de nos feuilles catholiques et y voient dans l’avenir un obstacle
au progrès de notre religion dans ces contrées. Où pénètre le slavisme, guerre
au catholicisme. Les Bulgares sont un peuple athée, les Grecs voleurs,
dépravés, hypocrites, n’ont de religion que la surface. Quant aux Serbes, ils
prohibent notre culte chez eux. On ne trouve dans toute la Serbie que deux prêtres
catholiques, dont l’un est aumônier du ministre d’Autriche à Belgrade, et l’autre
à l’hôpital autrichien. A Sophia, nos coreligionnaires sont cantonnés dans un
quartier spécial comme les juifs dans un ghetto. En Grèce, ils sont soumis à
toutes sortes de vexations. Tracasseries aussi dans le Monténégro, où l’on doit
former des régiments séparés de catholiques et d’orthodoxes. La voilà bien
cette fameuse croix libératrice des alliés balkaniques ! Tous ces schismatiques
ont péché contre le Saint-Esprit ; ils ont sucé avec le lait de leur mère la
haine des catholiques, des Latins en particulier.” »
Rinaldo Marmara (éd.), Témoignages lazaristes sur la guerre
balkanique, İstanbul, Les éditions Isis, 2011, p. 49 :
« Le supérieur des pères Conventuels, accompagné du curé de
Saint-Antoine, me faisant visite, m’apprennent qu’à Dédéagatch, les comités bulgares ont massacré 400 Turcs. Beaucoup de ces derniers s’étaient réfugiés
chez les chrétiens, une dizaine chez le curé, qui est un Conventuel. En voulant protéger la vie des Turcs, les
pères ont été fort malmenés. Le père me fait aussi part de ses inquiétudes
au sujet de ses religieux enfermés dans Andrinople [Edirne]. […]
M. Cazot me fait part de ses inquiétudes pour l’avenir. Les Grecs
[orthodoxes] ne peuvent supporter les uniates [Grecs et Bulgares catholiques],
les Bulgares non plus. Avec eux, ce sera la ruine de la mission. Pour le
moment, les Grecs et Bulgares se comportent en Macédoine comme des Barbares, y
compris les chrétiens indigènes : massacres, vols, viols, incendie, tels
sont les méfaits quotidiens à l’égard des Turcs. »
Télégramme du ministre de l’Intérieur
Talat aux préfets d’Ankara, Bursa, Kayseri, Afyon, Niğde, Eskişehir et Balıkesir, 5 août 1915, reproduit
dans Hikmet Özdemir et Yusuf Sarınay (éd.), Turkish-Armenian Conflict Documents, Ankara, TBMM, 2007, p. 183 :
« Vous êtes requis d’envoyer les Arméniens vivant dans les limites de
votre province ou sancak [département] vers les autres régions choisies dans ce
but et d’exempter les Arméniens catholiques de cette réinstallation. »
Şinasi Orel et Süreyya Yuca, Les « Télégrammes » de Talât Pacha. Fait historique ou fiction ?, Paris, Triangle, 1986, p. 125 :
« DOCUMENT AUTHENTIQUE N° LII
Télégramme chiffré du ministère de l’Intérieur aux préfectures de
Hudavendigâr, Ankara, Konya, Adana, Alep, Sivas, Mamuretilaziz, Diyarbakir,
Erzurum ; aux sandjaks d’Izmit, Maraş, Urfa, Zor, Kütahya, Karesi, Niğde,
Karahisârisahib, Kayseri.
“L’objectif visé par le gouvernement en faisant déplacer les Arméniens de
leurs lieux de résidence vers les régions prévues est d’empêcher leurs
agissements contre le gouvernement et de les neutraliser afin qu’ils renoncent
à leurs aspirations relatives à la création d’un gouvernement arménien.
“L’objectif visé par le gouvernement n’étant pas l’extermination des
innocents, le gouvernement exige que toutes les mesures adéquates soient prises
pour la protection des Arméniens pendant le transport et pour leur
ravitaillement grâce aux allocations des émigrés. Il ordonne de ne plus
déplacer les Arméniens, sauf ceux qui sont déjà en train de l’être, de ne plus
transférer, comme il a été indiqué auparavant, les familles des soldats, ainsi
que les artisans dont on a besoin et les
Arméniens protestants et catholiques.
“Procéder immédiatement à des enquêtes judiciaires afin de punir sévèrement
d’une part les personnes qui s’attaquent aux convois, qui commettent des vols,
qui, emportées par des sentiments bestiaux, violent des femmes et d’autre part
les fonctionnaires et les gendarmes qui les ont incitées. Limoger les
fonctionnaires qui sont mêlés à ce genre d’affaires, les traduire devant les
tribunaux militaires et communiquer leurs noms. Dans ce genre d’incident, la
responsabilité incomberait à la préfecture/au sandjak.
16 août 1331 (29 août 1915)
Le Ministre de l’Intérieur [Talat].»
« Les
premiers responsables de la famine de 1915-1919 dans le Mont-Liban sont les
maronites eux-mêmes », L’Orient-Le
Jour, 11 août 2016 :
« Les premiers responsables de la famine qui a décimé une partie de la
population du Mont-Liban durant la Première Guerre mondiale sont les maronites
eux-mêmes, affirmait le patriarche Hoayeck. C’est ce qui ressort des
interventions qui ont marqué la séance de signature des récents volumes publiés
par La Ligue patrimoniale de la vallée de Qannoubine. Les volumes relatent les
événements ayant affecté la Vallée sainte et la région de Qannoubine au cours
de la Première Guerre mondiale.
Organisée au siège du patriarcat de Dimane (Liban-Nord), la cérémonie a
réuni le patriarche Raï et le mufti de Tripoli, Malek Chaar, venu à la tête d’une
délégation d’ulémas, ainsi que de nombreuses personnalités civiles et
religieuses.
Les documents contenus dans les quatre volumes ont été rassemblés par
Boulos Ramia, transcrits et annotés par Georges Arab et revus par le père
Antoine Daou. Ils sont présentés par le président de la ligue susmentionnée,
Naoufal Chedraoui, et figurent dans une collection qui doit couvrir tout le
patrimoine de la Vallée sainte.
Commentant la correspondance du patriarche Hoayeck durant la Première
Guerre mondiale, le Pr Tanios Noujeim a affirmé que “les causes de la famine
qui a décimé [de 1915 à 1919] la population du Mont-Liban, durant la Première
Guerre mondiale, sont nombreuses, de l’aveu même du patriarche Hoayeck, mais ce
dernier, avant d’en accuser les autres, avait admis que la responsabilité
première en incombait aux membres de la communauté maronite eux-mêmes (...), riches
accapareurs et profiteurs”. »
« Une
statue du Pape à Constantinople », Revue
indigène, janvier-mars 1920, p. 63 :
« Ce fait
extraordinaire mérite d’être noté. L’Osservatore
romano [journal officieux du Vatican] écrit :
“Fait unique dans
l’histoire mondiale, un monument représentant le pape Benoit XV vient d’être
inauguré a Constantinople, avec l’autorisation et même le concours de
personnalités musulmanes et israélites, en reconnaissance de l’action du
Souverain Pontife durant la guerre.
Ce monument représente
Benoit XV revêtu des ornements pontificaux ; la main gauche tient l’Évangile
ouvert, tandis que la droite est étendue dans un geste d’accueil. Le socle porte
l’inscription suivante :
‘Au bienfaiteur
des peuples, sans distinction de nationalités ou de religions : l’Orient.’”
Cela ne pourrait-il
s’appeler un signe des temps ? En ce
sens que désormais les religions ont perdu ce qu’elles avaient d’hostile et de farouche
envers les tenants des religions voisines et qu’elles ont acquis la pratique du
respect réciproque sans rien perdre de leurs désirs de prosélytisme. Et ce
serait, sans aucun doute, un grand bien ! »
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