mercredi 10 juin 2020

Non, l’ONU n’a jamais « reconnu le génocide arménien »




« Question : N’est-ce pas à cette occasion que la Turquie s’est plainte d’une référence spécifique au génocide arménien, ou prétendu génocide ?
Le porte-parole de l’ONU. […] En ce qui concerne l’Arménie, en aucun cas l’ONU n’a exprimé une quelconque position sur des évènements qui ont eu lieu bien avant la création de l’organisation. »

Türkkaya Ataöv, Ce qui s'est réellement passé a Genève. La vérité au sujet du « Rapport Whitaker », Ankara, Sistem Ofset, 1986, pp. 1-2 :
« La sous-commission des Nations Unies sur la Prévention des discriminations et sur la Protection des minorités (plus communément appelée la sous-commission des Droits de l’Homme) a tenu sa trente-huitième session au Centre des Nations Unies à Genève, du 5 au 30 août 1985. A cette occasion, la Sous-Commission a effectué, entre autres, une “Revue des développements ultérieurs ayant eu lieu dans les domaines dont la Sous-Commission s’est déjà entretenue[1]” : en clair, un bilan des évolutions survenues depuis les précédentes sessions. Ce bilan constituait le "point IV" à l’ordre du jour des discussions. C’est dans le cadre de ce “point IV” que le “Rapport sur le génocide”, préparé par le Rapporteur spécial, Benjamin Whitaker (Grande-Bretagne), a été évoqué. Au paragraphe 24 dudit rapport figurait une référence controversée au “génocide arménien”, qui suscita de longues et animées discussions au sein de la sous-commission.
Après avoir débattu du point IV de l’ordre du jour lors des 12e, 17e à 22e, 35e à 37e réunions du 13, 15 au 17, 20 et 29 août 1985, la sous-commission adopta le projet d’une résolution par 14 votes contre 1 et 4 abstentions. Or, contrairement à ce qu’affirment les lobbies arméniens, ce vote ne signifie nullement que le Rapport Whitaker ait été approuvé. Bien au contraire. La sous-commission refusa de “recevoir” le Rapport, en prit simplement “note”, soulignant le fait que des “opinions divergentes” avaient été exprimées quant à son contenu, supprima le terme “élevé” spécifiant la qualité des propositions énoncées, et décida de garder ce rapport à la sous-commission, refusant de le transmettre à l’instance supérieure qu’est la commission des Droits de I’Homme. Elle remercia le rapporteur, étant expressément entendu que ces remerciements n’exprimaient pas une approbation, mais une simple formule d’habituelle courtoisie, et recommanda seulement que les Nations Unies renouvellent leurs efforts en vue de permettre, aussitôt que possible, la ratification universelle de la Convention de 1948 sur la prévention et le châtiment du crime de génocide.
Tous les points de vue opposés sont cités dans leur intégralité dans les "Sommaires des procès-verbaux" des Nations Unies[2]. Ces procès-verbaux révèlent une critique générale et approfondie du Rapport Whitaker. Le journal The Armenian Reporter[3] par exemple, de manière loyale, a reconnu l’"opposition largement exprimée" à la référence aux Arméniens dans ce document. 



[1] Nations Unies, Conseil Economique et Social, E/CN. 4/Sub.2/1985/6.
[2] E/CN./Sub/2/1985/SR.1-SR.39. Quelques-uns d’entre eux sont même condensés en paragraphes courts dans The Armenian Observer, 4 septembre 1985.

La résolution adoptée en 1987 par le Parlement européen sur le prétendu « génocide arménien » est dépourvue de toute valeur juridique

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