lundi 8 août 2022

La « brigade Nubar-Ozanyan » soutient le Dijihad islamique palestinien contre Israël

https://twitter.com/ArmeniaRojava/status/1555883403496628228 





 Ce soutien n’est pas étonnant. Le Djihad islamique palestinien est complètement contrôlé par le régime islamiste des mollahs iraniens. Ces derniers se sont appuyés d’abord sur l’Armée secrète arménienne pour la libération de l’Arménie (ASALA) puis sur la Fédération révolutionnaire arménienne. L’ASALA était par ailleurs l’alliée du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP), créé par Georges Habache et Waddi Haddad, qui, l’un comme l’autre, avaient commencé leur parcours politique, dans les années 1950, en exprimant leur nostalgie pour le Troisième Reich ; dans les années 1960 et 1970, leur principal soutien financier était le nazi suisse François Genoud. Les raisons de ces alliances sont à chercher, notamment, dans l’obsession antisémite qui caractérise le nationalisme arménien depuis ses débuts, par exemple le thème récurrent du « complot judéo-maçonnico-dönme derrière le Comité Union et progrès ».

Mais il n’y a pas que des raisons lointaines et contextuelles à cette prise de position. Nubar Ozanyan, Arménien né en Turquie, a commencé au TKLP/ML (groupuscule communiste) et sa branche terroriste, le TIKKO. Cette double organisation marque une rupture dans l'histoire de l'extrême gauche de ce pays : jusque-là, toutes les formations qui se réclamaient de ce courant politique respectaient Kemal Atatürk, pour son combat contre l'impérialisme britannique et pour la modernisation du pays (droit de vote des femmes, laïcisation, développement de l'industrie, etc.). Là, il devient le diable, dans le discours du TKP/ML-TIKKO.

En fait, ce groupe rassemble surtout des extrémistes arméniens et kurdes, hostiles à l'État-nation turc et à leurs élites ethniques : grands propriétaires kurdes intégrés dans la droite classique turque ou, dans quelques départements, faisant voter CHP ; commerçants arméniens qui se partagent entre centre droit et CHP.

Comme tant d'autres groupes « anti-impérialistes » apparus dans les années 1960 et 1970, le TKP/ML est frénétiquement antisioniste et Nubar Ozanyan prend directement part au combat contre Israël dans les rangs du FPLP, à la fin des années 1980. Ozanyan combat ensuite l'Azerbaïdjan pendant la première guerre du Karabakh (1992-1994), or l'Iran des mollahs a soutenu l'Arménie contre l'Azerbaïdjan, notamment afin que ce pays ne soit pas un pôle d'attraction pour les nombreux Azéris d'Iran.

Le dernier combat d’Ozanyan a lieu en Syrie, aux côtés de la branche locale du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation terroriste maoïste, dont le chef fondateur est un antisémite obsessionnel. Le PKK syrien a été très aidé, du moins jusqu’en 2017, par l’Iran des mollahs, et cette alliance a été ravivée en 2021. Le PKK est également l’allié historique… du FPLP.

Le groupe paramilitaire qui a pris le nom de Nubar Ozanyan après sa mort, en 2017, est toujours actif en Syrie. Le principal site arménien francophone (dirigé par un ancien porte-parole de l’ASALA) ne répugne pas à relayer ce que publie cette organisation.

 

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