https://twitter.com/ArmeniaRojava/status/1555883403496628228
Mais il n’y a pas que des raisons lointaines et contextuelles à cette prise
de position. Nubar Ozanyan, Arménien né en Turquie, a commencé au TKLP/ML
(groupuscule communiste) et sa branche terroriste, le TIKKO. Cette double
organisation marque une rupture dans l'histoire de l'extrême gauche de ce pays
: jusque-là, toutes les formations qui se réclamaient de ce courant politique
respectaient Kemal Atatürk, pour son combat contre l'impérialisme britannique
et pour la modernisation du pays (droit de vote des femmes, laïcisation,
développement de l'industrie, etc.). Là, il devient le diable, dans le discours
du TKP/ML-TIKKO.
En fait, ce groupe rassemble surtout des extrémistes arméniens et kurdes,
hostiles à l'État-nation turc et à leurs élites ethniques : grands
propriétaires kurdes intégrés dans la droite classique turque ou, dans quelques
départements, faisant voter CHP ; commerçants arméniens qui se partagent
entre centre droit et CHP.
Comme tant d'autres groupes « anti-impérialistes » apparus dans les années 1960
et 1970, le TKP/ML est frénétiquement antisioniste et Nubar Ozanyan prend
directement part au combat contre Israël dans
les rangs du FPLP, à la fin
des années 1980. Ozanyan combat ensuite l'Azerbaïdjan pendant la première
guerre du Karabakh (1992-1994), or l'Iran des mollahs a soutenu l'Arménie
contre l'Azerbaïdjan, notamment afin que ce pays ne soit pas un pôle
d'attraction pour les nombreux Azéris d'Iran.
Le dernier combat d’Ozanyan a lieu en Syrie, aux côtés de la branche locale
du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation terroriste maoïste,
dont le chef fondateur est un antisémite
obsessionnel. Le PKK syrien a été très aidé, du moins jusqu’en 2017, par
l’Iran des mollahs, et cette alliance a été ravivée en 2021. Le PKK est
également l’allié historique… du
FPLP.
Le groupe paramilitaire qui a pris le nom de Nubar Ozanyan après sa mort, en 2017, est toujours actif en Syrie. Le principal site arménien francophone (dirigé par un ancien porte-parole de l’ASALA) ne répugne pas à relayer ce que publie cette organisation.
Lire aussi :
L’«
antisionisme » constant de Jean-Marc « Ara » Toranian
Le
directeur de la CIA met en garde l’Arménie contre son alignement sur la Russie
et l’Iran
L’arménophilie
de Mahmoud Abbas
L'arménophilie
de Johann von Leers
La
Fédération révolutionnaire arménienne exprime son antisémitisme sans masque
Aram
Turabian : raciste, antisémite, fasciste et référence du nationalisme arménien
en 2020
La
remarquable complaisance d’Aurore Bruna pour l’antisémitisme visant Kemal
Atatürk
L’antisémitisme
arménien à l’époque ottomane dans le contexte de l’antisémitisme chrétien
L’arménophilie-turcophobie
d’Édouard Drumont, « le pape de l’antisémitisme », et de son journal
«
L’Assiette au beurre » : soutien à la cause arménienne, turcophobie et
antisémitisme prénazi
1897
: le choc entre le loyalisme juif à l’État ottoman et l’alliance
gréco-arménienne
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire