Logo du parti baasiste syrien
Gaïdz Minassian, Guerre et terrorisme arméniens. 1972-1998, Paris, PUF, 2002 :
« En Syrie, après plus de dix ans d’interdiction pour espionnage
anticommuniste au service des États-Unis [un
réseau avait été découvert par la police syrienne en 1961], la FRA [Fédération révolutionnaire arménienne] doit
son existence formelle à la bonne volonté du nouveau leader, Hafez el-Assad,
soucieux de préserver un équilibre ethnique dans le pays, en favorisant les
minorités les plus dociles à son égard [ce
à quoi il faut ajouter que la FRA est passée, après 1965, de l’alliance américaine
à l’alliance soviétique, or la Syrie baasiste est elle aussi l’alliée de
Moscou]. » (p. 23)
« Du côté de la Syrie, Damas reconnaît, après s’en être méfié, que la
stratégie autonomiste et neutraliste des Arméniens du Liban constitue l’un des
principaux maillons de la chaîne des minorités favorables à la Syrie qu’elle
cherche à fabriquer. Sur l’échiquier arménien, la Syrie occupe une place
centrale pour orchestrer les négociations sur le plan politique et militaire.
Soutenu par les dachnaks [la FRA] syriens,
qui renforcent l’autorité du régime alaouite à Alep, ville syrienne à forte
composante arménienne, contre la contestation sunnite, le président Assad sait
qu’il peut désormais compter sur les Arméniens de Beyrouth pour orienter à sa
guise la politique du Liban. » (pp. 63-64)
« Pour la FRA, la guerre contre la Syrie du général Aoun, en mars
1989, avec le soutien de l’Irak et le ralliement de S. Geaega, est un acte
insensé car dangereux pour la région. » (p. 165)
« La FRA [Fédération révolutionnaire arménienne] se rapproche de la Syrie
et du Hezbollah, hostile à Israël et à la Turquie, qualifiant “le panturquisme
et le sionisme d'idéologie raciste qui constituent les deux faces d'une même
médaille, celle de l'impérialisme”. Jamais, depuis la création d'Israël, la FRA
n'a eu une position si dure à l'égard de l'Etat hébreu. En août 1997, la Syrie appelle à donner des garanties de sécurité aux
Arméniens du Haut-Karabakh tandis que la FRA demande le retrait des forces
américaines du Moyen-Orient, après que le général Cohen, ministre de la
Défense américain, a déclaré que la Syrie, la Libye, l’Iran et l’Irak stockent
de grandes quantités d'armes chimiques et bactériologiques. […] Convaincue que
l’Arménie finira par signer des accords militaires avec la Syrie et l'Iran, sur
la base de ceux signés avec la Grèce et la Russie en 1997, la FRA soutient
ouvertement les États arabes et iranien. » (pp. 251-252)
« Qui
soutient encore Bachar al-Assad ? », TV5monde.com, 1er juin 2014 :
« Sunnite à 70%, la Syrie abrite des communautés alaouites, druzes,
chrétiennes, ismaéliennes et des chiites duodécimains. La minorité alaouite,
dont la dynastie Assad fait partie, représente 10% de la population. Persécutés
pendant des dizaines d'années, ces musulmans occupent aujourd'hui les postes
clés du pouvoir. A ces groupes
religieux, il faut ajouter les Arméniens, minoritaires parce que non-arabes.
Eux aussi soutiennent le leader syrien pour des raisons de sécurité. Dans un
article publié sur le site Atlantico.fr, Fabrice Balanche affirme que le parti Tachnag
(Tachnag est l'abréviation de "Fédération révolutionnaire arménienne"
en arménien occidental, un parti arménien de
gauche) aurait organisé des
manifestations de soutien à Bachar al-Assad dès le mois d'avril 2011. »
Lire aussi, sur les alliances de la FRA et autres nationalistes arméniens :
Nationalisme
arménien et islamisme chiite
Agnès
Vahramian défend la dictature des mollahs
Les
dachnaks (nationalistes arméniens) s’identifient une fois de plus au terrorisme
palestinien
La
« brigade Nubar-Ozanyan » soutient le Dijihad islamique palestinien contre
Israël
La
Fédération révolutionnaire arménienne réaffirme son « antisionisme » radical
Le
consensus poutiniste chez les nationalistes arméniens
L’hostilité
intangible des nationalistes arméniens à l’égard de l’Ukraine
Jean-Marc
« Ara » Toranian relaie la désinformation russe contre l’Ukraine et la Turquie
1914-1915
: la mobilisation du nationalisme arménien au service de l’expansionnisme russe
Sur l’émigration arménienne en Syrie :
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