mardi 31 août 2021

La conduite exécrable des légionnaires arméniens en 1918-1919


 

 

Docteur Simon, « Avec le détachement français de Palestine et de Syrie », La Revue de Paris, 1er décembre 1919, pp. 559-560 (journal tenu à l’époque par l’auteur, entrée 18 octobre 1918) :

« Toujours des éclopés à la Légion d’Orient. Le docteur Grunberg est malade, et le service n’y est plus assuré que par deux médecins auxiliaires arméniens, MM. Palandjian et Hagopian, on ne peut plus dévoués pour leurs compatriotes. Les évacués surabondent. Comme les Syriens, ils sont très geignards, résistent peu au mal et à la fatigue, ignorent notre point d’honneur et connaissent bien mieux leurs droits, dont on leur a trop parlé, que leurs devoirs, dont il n’est guère question. La plupart d’entre eux ne semblent pas comprendre notre dévouement. Ce que nous faisons individuellement pour eux, ils sont portés à l’attribuer à la crainte que nous inspirent nos chefs ; et volontiers ils tenteraient d’ajouter à cette crainte par des menaces à peine déguisées, des appels à la toute-puissance des comités arméniens. Aussi les médecins des tirailleurs ne veulent-ils à aucun prix passer à la Légion d’Orient. »

 

Télégramme du gouverneur militaire d’Alexandrette (rappelons qu’il s’agit d’un officier français) au général (Jules Hamelin) commandant le Détachement français de Palestine et de Syrie, 16 décembre 1918, Service historique de la défense, Vincennes, 4 H 8, dossier 3 :

« Actes de terrorisme [à] Deurtyol de la part de soldats arméniens d’occupation. Menaces, pillage, viol. Des bandes de vingt soldats arméniens opèrent en armes. Six familles d’origine algérienne ont été rançonnées à Deurtyol. »

 

Roger de Gontaut-Biron, Comment la France s’est installée en Syrie (1918-1919), Paris, Plon, 1922, pp. 54-55 :

« À la fin de 1918, la légion d’Orient fut divisée en légion syrienne et légion arménienne. Déjà cette dernière échappait à l’autorité de ses officiers pour suivre aveuglément les suggestions politiques du Comité de l’Union nationale arménienne [regroupement des partis nationalistes, alors dominé par le Ramkavar], dont l’influence n’était rien moins qu’apaisante. Certains griefs furent exploités [par les nationalistes arméniens] avec une évidente mauvaise foi et démesurément grossis : l’inexistence de la prime d’engagement, la solde inférieure à celle de nos troupes d’Afrique, le défaut d’équipements chauds pour une campagne d’hiver dans les régions montagneuses de l’Amanus et du Taurus, tout cela explique jusqu’à un certain point le mauvais esprit qui régnait à la légion arménienne.

Les premiers symptômes d’indiscipline se manifestèrent lors du premier séjour de l’émir Faïçal à  Beyrouth. Son arrivée, le 18 novembre 1918, avait amené une certaine effervescence ; une discussion futile tourna soudain en bagarre entre la police et quelques soldats arméniens. C’en était assez pour réveiller l’animosité latente entre les contingents arméniens et la population musulmane d’une part, les chrétiens et la gendarmerie musulmane de l’autre.

Il semblait désormais hasardeux d’utiliser plus longtemps en Syrie la légion arménienne sans risquer de nouveaux incidents et nous aliéner les musulmans. On la transporta dans le nord (novembre-décembre 1918). À peine débarqués à Alexandrette, les légionnaires se ruent sur les harems pour délivrer les  Arméniennes qu’ils y trouveraient enfermées ; à Beylan, la répression d’actes de terrorisme analogues provoque une mutinerie ; les soldats refusent d’obéir et se déclarent solidaires de leurs camarades. Les mêmes désordres se produisent à Deurtyol où le général Hamelin lui-même essaye de ramener les troupes au respect de la discipline et de l’honneur militaires, sans réussir à empêcher les rixes journalières entre Turcs et Arméniens (décembre 1918-janvier 1919). Les désertions se multiplient, tandis que le banditisme s’étend à Arab-Deresi et Khirik-Khan (janvier 1919).

La garnison d’Alexandrette assiste sur ces entrefaites au passage des rapatriés ramenés d’Alep et dirigés sur la Cilicie. Leur colère dépasse alors toutes bornes et s’abat sur nos tirailleurs musulmans envoyés pour les tenir en respect, châtier leurs cruautés et refréner les désertions. Le 16 février, une dispute éclate entre tirailleurs et légionnaires ; l’un de ceux-ci est atteint par un coup de feu tiré d’une maison. Aussitôt les légionnaires se répandent dans les rues, et en un clin d’œil la ville est livrée à l’incendie, au pillage et au meurtre. Les quelques marins du Coutelas, appelés à terre, parviennent à désarmer les mutins malgré les difficultés et les dangers que présente une telle opération exécutée sur une foule en pleine révolte. Une sélection sévère s’impose ; la résiliation progressive des engagements permettra de l’effectuer peu à peu. »


Jean Pichon, Sur la route des Indes un siècle après Bonaparte, Paris, Société d’éditions géographiques, maritimes et coloniales, 1932, p. 236 :

« Mathern m’a communiqué de mauvaises nouvelles d’Alexandrette. Des déserteurs arméniens de la légion se livrent à de véritables actes de banditisme. Le 19 janvier [1919], ils ont commis un assassinat à Beylan. Le lendemain, ils ont tué d’autres musulmans à Kirik Khan. D’autres ont opéré plus au sud. Le gouverneur d’Alexandrette a envoyé contre ceux-ci quelques tirailleurs algériens. Plusieurs de ces bandits, cernés au village de Khorot, ont été tués. Ils portaient encore leurs uniformes. On a réuni un conseil de guerre à Alexandrette ; quelques condamnations ont déjà été prononcées. Ces événements sont très malheureux. Les chérifiens en profitent en effet pour clamer partout que les soldats français sont les ennemis des musulmans. D’un autre côté, une haine difficile à contenir met désormais en rivalité les tirailleurs [algériens] et les légionnaires [arméniens]. »




 

Gustave Gautherot, La France en Syrie et en Cilicie, Courbevoie, Librairie indépendante, 1920 :

« L’épuration des bataillons arméniens pouvait seule arrêter la propagation des désordres dont les représailles étaient le prétexte. Étant donnée la mentalité des légionnaires, la prison et la section de discipline étaient inefficaces. Il fallait résilier l’engagement des violents réfractaires à tout conseil et les renvoyer en Égypte ou en Amérique.

Il fallait surtout appliquer aux coupables les sanctions rapides pour lesquelles le général Hamelin délégua, le 7 janvier, au colonel Romieu, ses pouvoirs de justice militaire en lui ordonnant la constitution à Alexandrette d’un conseil de guerre. Mais diverses raisons — parmi lesquelles le défaut d’encadrement — ne permirent pas d’immédiates sanctions. Les désertions “pratiquement impunies” se multiplièrent ; la “résiliation” fut considérée comme inapplicable, et la Légion vit se développer un banditisme dont l’expédition du 23 janvier dévoila tous les dangers.

Des arrestations de voyageurs, des vols à main armée, des assassinats terrorisaient la région sud d’Alexandrette. Le 23 janvier, le mudir d’Arab-Deresi informa le gouverneur que les brigands, auteurs de ces méfaits, avaient passé la nuit dans ce village. Dix-sept tirailleurs et deux chasseurs d’Afrique, sous le commandement du sergent Auger, partirent aussitôt à leur poursuite. À Arab-Deresi, ils apprirent que sept individus, porteurs de l’uniforme de la Légion, avaient en effet passé la nuit, exigé de l’argent sous menace de mort, violé des femmes, puis s’étaient dirigés sur Khorot. Les tirailleurs les y cernèrent, le 24, à la pointe du jour, reçurent sans dommage de leur part plus de cent coups de fusil, et en tuèrent cinq ; les deux autres ayant ensuite tenté de s’enfuir, furent à leur tour abattus. Tous appartenaient bien à la Légion. Et les habitants racontaient que neuf autres soldats arméniens devenus brigands tenaient la montagne du Djebel Moussa, à l’est d’Arsuz.

Les braves tirailleurs furent, comme ils le méritaient, cités à l’ordre des Troupes françaises du Levant. Mais on voit quels ressentiments devaient couver, à la suite de semblables exécutions, dans l’âme des légionnaires, à l’égard des tirailleurs justiciers : et quels arguments pouvaient tirer d’actes de brigandage aussi caractérisés les ennemis jurés des “bandes arméniennes” ».

Le général [Hamelin] rappela au lieutenant-colonel Romieu la nécessité d’être impitoyable pour les actes de violence. de désertion et de banditisme, et de hâter les jugements en conseil de guerre qu’ils comportaient pour faire des exemples. Le 20 janvier, trois musulmans avaient été assassinés à Kirih-Khan par des Arméniens, soldats déserteurs et civils. Un autre assassinat avait été commis la nuit précédente à Beylan. L’influence française elle-même était en jeu. Or,le conseil de guerre ne prononça ses premières condamnations que le 19 février, alors que déjà Alexandrette avait été le théâtre des plus graves événements. » (pp. 148-150)

« Le dimanche 16, après-midi, des soldats arméniens remplissent la salle d’un café-concert. Quelques tirailleurs sont groupés au premier rang. Vers 18 h.45 une dispute s’élève entre les deux camps, provoquée on ne sait par qui ; les tirailleurs ne se sentant pas en force, sortent de la salle au signe de l’un d’entre eux. Aussitôt éclatent au dehors des coups de revolver et se livre devant la porte même du café une bataille dont le bilan est le suivant : 3 tirailleurs blessés à coups de couteau ; 2 légionnaires légèrement blessés par des armes à feu, dont l’un avec un fusil de chasse.

Les combattants courent alors à leurs casernes, les tirailleurs pour s’y mettre à l’abri, les légionnaires pour y prendre leurs armes et appeler leurs camarades à la rescousse.

Le poste arménien du Gouvemorat, alerté, envoie une patrouille pour rétablir l’ordre en ville. Elle passe rue de Beylan, devant la maison de Soureya bey, personnage musulman qui avait jadis provoqué les déportations d’Arméniens, et recevait chez lui maints tirailleurs un coup de feu, tiré de cette maison, ou à proximité de cette maison, sur la patrouille, blesse mortellement l’un des soldats, dont les entrailles traînèrent sur le sol. Tous les légionnaires présents affirmèrent invariablement, et dès le premier moment, que le meurtrier était un civil.

Ce fut, semble-t-il, le véritable signal du soulèvement. La nouvelle de l’assassinat d’un légionnaire se répandit en effet comme une traînée de poudre et enflamma les désirs de vengeance : vers 19 h. 45, on répétait du reste à la caserne arménienne qu’il y avait quarante ou cinquante tués et blessés [alors qu’il n’y en avait que trois]. Tandis que des Arméniens sillonnaient déjà la ville en quête de représailles et tiraient des coups de fusil, le gouverneur fit sonner la “générale” et les officiers se précipitèrent à leurs quartiers, pour y endiguer le flot des exaltés.

Chez les tirailleurs, l’appel prouva qu’il ne manquait personne, sauf deux hommes […].

Chez les légionnaires, l’effervescence était extrême : énervés par le crépitement de la fusillade, ces Orientauximpulsifs ne pouvaient tenir en place. Les quatre seuls officiers du bataillon (1) aidés par une partie des gradés auxiliaires, dont les élèves-officiers, réussirent pourtant à arrêter la généralisation de l’émeute, et à maintenir à la caserne, où ils passèrent la nuit, une grande partie de leurs hommes.

Mais une centaine d’entre eux, conduits par la haine, ou par l’appât du pillage, et mêlés à de simples malfaiteurs ou à de lâches agents de révolte, se déchaînaient sur la ville. Leurs silhouettes se confondaient dans la nuit. Les tirailleurs restaient d’ailleurs, par prudence, consignés au quartier, et quelques marins seulement circulaient dans les rues : l’enseigne de vaisseau commandant du torpilleur 363, descendu à terre aux premiers coups de feu avec quatre matelots armés, et des hommes du Coutelas, débarqués à 21 h. 30 sur la demande du gouverneur. Quant aux policiers civils, ils avaient disparu dès le début de la fusillade.

Les fanatiques arrêtaient les passants pour leur demander leur religion et examinaient leurs papiers ; un musulman fut assassiné. Ils entraient dans les maisons et tâchaient d’y découvrir des tirailleurs : la maison de Noury bey reçut ainsi à quatre reprises la visite de groupes armés qui la fouillèrent de fond en comble, les deux premiers buvant le café et fumant des cigarettes avec Noury bey sans y rien dérober, les deux autres y saisissant tout ce qui leur plaisait : “Je suis venu ici pour vous tuer, dit le chef du dernier groupe après avoir contemplé quelques minutes Noury bey, grand vieillard à barbe blanche, mais il y a une force qui me retient et m’empêche de le faire.”

Deux coups de feu furent tirés, à bout portant, sur le rideau de fer d’un magasin militaire gardé par deux tirailleurs ; d’autres coups sur la porte d’entrée du cantonnement des muletiers du 9e bataillon de tirailleurs. Faits plus graves encore, et prouvant soit une haine aveugle des émeutiers à l’égard de leurs officiers, soit une manœuvre de bandits destinée à paralyser l’action de l’autorité : la maison d’un commandant de compagnie, le sous-lieutenant Morisson, fut cernée et des coups de feu furent tirés sur elle d’un immeuble voisin ; la cour intérieure de celle du commandant Capdejelle fut occupée, vers 21 heures, par des légionnaires en armes qui y restèrent une demi-heure et lâchèrent un coup de fusil sur la chambre du gouverneur, lorsqu’une servante leur fit observer chez qui ils se trouvaient. On avait d’ailleurs entendu en ville un groupe de légionnaires maudire le commandant et crier qu’ils voulaient le tuer.

Entre 22 et 23 heures, on put croire cependant que l’affaire allait se terminer. Le gros des légionnaires était définitivement maintenu à la caserne, et les détonations en ville se raréfiaient. Or, vers 1 heure, les lueurs d’un vaste incendie illuminaient Alexandrette : la maison de Soureya Bey brûlait. Celui-ci avait échappé à grand’peine famille aux coups de feu des individus qui lui donnaient la chasse. Le mobilier avait été, au préalable, entièrement déménagé.

A 1 h. 30, tandis qu’un cordon de tirailleurs barrait la route, le personnel de la base navale, les marins du Coutelas et du 363 étaient sur les lieux : la moitié des matelots, commandés par le lieutenant Tilger, faisait des patrouilles ; l’autre moitié luttait contre le feu qui menaçait de gagner un dépôt de bois voisin, et de se propager ainsi dans une partie de la ville. Vers 4 heures, ce danger avait disparu.

Nombre de magasins avaient été entièrement pillés ; des passants dévalisés. Les objets volés étaient déposés chez des civils qui furent, tout au moins, des recéleurs. » (pp. 153-156)

Le bilan de la répression française pour les évènements du 16 février 1919 est : trois légionnaires abattus par un officier français en légitime défense ; six autres abattus par des tirailleurs algériens pour défendre leur officier ; un sergent arménien condamné à quinze ans de travaux forcés pour pillage ; deux légionnaires condamnés à dix ans de prison, deux à huit ans et un à cinq ans ; vingt civils condamnés pour recel à des peines allant de deux mois à deux ans de prison ; quatre cents légionnaires expulsés de Turquie et envoyés dans un bataillon disciplinaire, en Égypte (voir ma thèse, p. 132).  

 

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La contribution française à la victoire de la Turquie kémaliste sur la Grèce constantinienne (1921-1922)

lundi 30 août 2021

La contribution française à la victoire de la Turquie kémaliste sur la Grèce constantinienne (1921-1922)


 Caricature parue dans le quotidien L’Avenir, 6 septembre 1922

 

Stanford Jay Shaw, From Empire to Republic. The Turkish War of National Liberation, 1918-1923, Ankara, TTK, 2000, volume III-2, pp. 1434-1435 :

« En outre, à partir du milieu de septembre 1921, avant même que l’accord d’Ankara [prévoyant l’évacuation, par l’armée française, des zones occupées dans le sud-est de la Turquie, ce qui permit un redéploiement turc sur le front occidental, contre les Grecs], les agents turcs en France furent autorisés, à la suite des négociations menées par l’agent kémaliste Hamit Bey avec le haut-commissaire français, le général [Maurice] Pellé, à acheter à des compagnies privées installées en Angleterre, en France et en Allemagne [rappelons ici que l’industrie de guerre allemande était étroitement contrôlée, à l’époque, par l’Entente, et notamment par la France] 100 000 fusils allemands ainsi qu’1 300 000 cartouches anglaises et autres munitions, ainsi que des uniformes d’hiver, des chaussettes et des bottes, d’autres vêtements d’hiver encore, puis de les faire convoyer par des navires français à Antalya, en Cilicie, ou encore, de temps en temps, à Inebolu sur la mer Noire, tout cela arrivant sans problème à la fin de novembre. Un rapport du renseignement britannique daté du 22 février 1922 estimait qu’entre la signature de l’accord d’Ankara et le 1er février 1922, les agents turcs en France avaient aussi acheté au moins un canon lourd et 194 000 obus. Tout cela constituait une contribution significative à l’armée qu’Ismet (Inönü) construisait à la suite de la victoire sur la Sakarya en 1921, afin de mener une grande offensive qui pousserait les Grecs à la mer durant l’été suivant. »

 

M. Briand, président du Conseil, ministre des Affaires étrangères, M. Barthou, ministre de la guerre, 11 janvier 1922, document reproduit dans in Christian Blaecher (éd.), Documents diplomatiques français. 1922, volume I, Berne, Peter Lang, 2007, pp. 70-72 :

« Je réponds à vos télégrammes des 7 et 9 janvier.

La liste des cessions [aux Turcs, gratuitement] comprend en effet :

— 10 000 tenues neuves ou bonnes avec chaussures ;

[10 000] fusils Mauser et les cartouches récupérées ;

— 2 000 chevaux ;

— 10 avions, 10 moteurs de rechange, 10 tentes abri et le matériel de la station T.S.F. [c’est-à-dire radio] d’Adana.

[…]

Je vous prie donc d’adresser d’urgence à Beyrouth les ordres nécessaires pour que ces cessions soient immédiatement réalisées […] Tout nouveau retard nuirait gravement aux intérêts français, comme nous le signalent nos agents sur place. »

 

Roger de Gontaut-Biron et L. Le Révérend, D’Angora à Lausanne, Paris, Plon, 1924, p. 100 :

« L’Hellé [navire grec] ayant menacé la ville de Mersine d’un bombardement, le commandant du stationnaire français sur cette rade signifia même au croiseur hellène que tout acte de cette sorte sur la côte de Cilicie serait considéré par la France comme un acte d’hostilité. En prévision de toute éventualité, l’amirauté française doubla l’aviso-stationnaire du croiseur Cassard et l’Hellé reprit la mer.

Au commencement de juin [1922], le vapeur français Saint-Marc se dirigeait sur Mersine, avec un important chargement de camions automobiles Berlier, 10 000 fusils mitrailleurs, 7 avions et 150 tonnes de matériel sanitaire, à destination de l’armée turque. »


Annotation du ministère des Affaires étrangères la lettre du général Maurice Pellé annonçant, le 14 août 1922, la reconquête turque, Archives du ministère des Affaires étrangères, microfilm P 1378 :

« Cela m’a été confirmé par M. Franklin-Bouillon [négociateur de l’accord d’Ankara en 1921 puis de l’armistice de Moudania en 1922], qui a conseillé aux Turcs d’attaquer. »

 

Lettre du colonel Louis Mougin au général Henri Gouraud, 7 octobre 1922, reproduite dans Paul Dumont, « À l’aube du rapprochement franco-turc : le colonel Mougin, premier représentant de la France auprès du gouvernement d’Ankara (1922-1925) », La Turquie et la France à l’époque d’Atatürk, Paris, ADET, 1981, p. 104 :

« Mes télégrammes vous ont mis au courant au jour le jour. Les opérations [contre la Grèce] se sont déclenchées suivant le plan que le G[énér]al Buat [chef des armées françaises] m’avait développé à mon départ de Paris et que j’avais soumis et discuté avec Ismet Pacha, d’abord à Akcheir, et avec Mustafa Kémal Pacha à Angora. Ce plan a été adopté et tout a été réglé par Fevzi Pacha dans les moindres détails. Attaquer sur un front en rapport avec les forces possibles. Percer, faire passer la cavalerie pour couper les communications. Nous avons discuté longuement du choix du terrain, de la largeur du front à attaquer avec 12 divisions + 3 en réserve et 4 divisions de cavalerie prêtes à franchir les lignes. Cela a collé au-delà de toutes les espérances. »

 

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dimanche 29 août 2021

Les volontaires arméniens dans l’armée de la Grèce de Constantin Ier, massacreur de Français et de Turcs (1921-1922)

 


Constantin de Grèce

 

Pour le contexte, voir ici.

 

« Constantin et la Grèce », Le Matin, 19 novembre 1920, p. 1 :

« Le 1er et le 2 décembre 1916, à tous les coins des rues d’Athènes, les marins français étaient fusillés avec une incroyable lâcheté. Cent soixante d’entre eux environ furent victimes de l’agression ordonnée par Constantin et organisée dans les plus honteux détails par son état-major.

Des partisans de M. Venizelos étaient également massacrés. Le Zappeion, où se trouvait le détachement français, était canoné. L’école française et la légation française d’Athènes étaient attaquées.

Le lendemain, l’ordre du jour suivant était adressé, toujours par ordre du roi Constantin, aux troupes de la garnison d’Athènes, sous la signature du ministre de la Guerre :

C’est le cœur débordant de gratitude que je vous adresse, par ordre de Sa Majesté le roi, commandant en chef, mes félicitations et congratulations, pour votre conduite exemplaire pendant les inoubliables journées du 1er et du 2 décembre.

Votre loyalisme, votre esprit de sacrifice et votre courage ont sauvé la patrie, mise en danger par des ennemis qui espéraient troubler t’ordre public et jeter bas la dynastie.

Nos ennemis doivent aujourd’hui savoir que d’aussi vaillantes troupes sont invincibles, et je suis à même maintenant d’envisager l’avenir avec confiance.

N’oublions jamais ce “cœur débordant de gratitude” de Constantin, après l’assassinat de nos marins. »

 

Télégramme de l’amiral Mark Bristol, haut-commissaire américain à İstanbul, au Département d’État, 29 juin 1921, reproduit dans Çağrı Erhan, American Documents on Greek Occupation of Anatolia, Ankara, SAM, 1999, p. 92 :

« Les Grecs ont évacué la zone d’İzmit, occupée le 28 par l’avant-garde turque. Environ 20 000 civils, grecs et arméniens, désormais réfugiés, ont été évacués, les Grecs étant envoyés dans les îles ioniennes, il est probable que les Arméniens iront là-bas aussi. Durant l’évacuation des troupes grecques et avant l’arrivée des forces turques, des bandes arméniennes en armes ont massacré plusieurs milliers de Turcs à İzmit. »

 

« Général » Torcom (Archak Torkomian, à qui aucune armée n’a conféré ce grade), « La Légion arménienne du général Torcom », texte reproduit dans Aram Turabian, L’Éternelle victime de la diplomatie européenne : l’Arménie, Marseille, Imprimerie nouvelle, 1929, pp. 146-152 :

« 1° La Légion arménienne a été formée en mars 1922 par un ordre du Gouvernement hellénique au commandement en chef de l’armée d’Asie-Mineure ;

2° Le nombre des légionnaires devait être de 1 000. Ce nombre devait être augmenté « au fur et à mesure que les circonstances le permettraient », dit l’ordre gouvernemental, « pour devenir une unité tactique ».

L’idée d’une coopération militaire gréco-arménienne date du début de 1919 après les entretiens que j’avais eus à Londres avec M. Venizelos et M. Caclamanos. Il s’agissait, à cette époque, d’une formation importante de trois divisions arméniennes et d’une division de Grecs du Pont.

En septembre 1919, je m’étais rendu aux États-Unis pour demander l’appui financier du Gouvernement américain. En octobre 1919, le Comité des Relations extérieures du Sénat américain avait donné son consentement pour la formation aux frais du Gouvernement américain d’une armée arménienne et télégraphié au président de la délégation nationale arménienne à Paris d’appuyer ce programme. Mais Boghos Nubar rejeta ce projet, disant qu’il préfère le mandat américain !... […]

3° La Légion arménienne était composée uniquement de volontaires arméniens, officiers, sous-officiers et soldats ;

4° Elle se trouvait sous le commandement immédiat du commandant en chef de l’armée d’Asie-mineure ;

5° Le chef de la Légion était le général Torcom ;

6° Le commandement en langue arménienne ;

7° En avril et mai 1922, le chef de la Légion avait pris des dispositions pour l’arrivée sans retard à la base de Baltchova (près Smyrne), où se formait la Légion de 2 500 volontaires de la région de Brousse [Bursa], de 3 500 de Syrie [ce à quoi les autorités mandataires françaises se sont vivement opposées], et autant de Constantinople. La Légion aurait ainsi l’effectif d’une division à trois régiments, type français, en y ajoutant des armes spéciales : artillerie, aviation, etc., qui auraient été fournies par l’armée grecque. Malheureusement, en mai 1922, le général Papoulas quittait le commandement de l’armée, provoquant un important changement dans la situation. C’est alors que, anxieux et prévoyant une catastrophe, je m’adressais au Conseil et aux notabilités arméniennes de Smyrne en leur demandant de faire un léger sacrifice et de payer les frais de passage de mes hommes de Constantinople, Moudania et Alexandrette. Vous savez qu’il s’agissait d’une somme dérisoire, à peine de 20 à 25 000 livres turques en papier. Les Smyrniotes m’ont promis et m’ont indignement trompé. Ils sont même allés plus loin. Avec leur métropolite Tourian, ils essayèrent de démolir ma Légion en excitant mes troupes à la rébellion et à la désertion. Ils n’y parvinrent pas. [Précisons ici que le « général » Torcom était membre de la Fédération révolutionnaire arménienne, alors que Boghos Nubar, auquel il s’est opposé dès 1919, et les riches nationalistes arméniens d’İzmir, étaient, eux, du Ramkavar, parti souvent concurrent de la FRA. Ioannis Hassiotis, « Shared Illusions: Greek-Armenian Cooperation in Asia Minor and the Caucasus », dans Greece and Great Britain During World War I, Thessalonique, Institute for Balkan Studies, 1985, p. 175, confirme que c’est un ordre de Nubar qui, en 1922, a bloqué toute aide, par ses partisans d’İzmir, à Torcom. Quant à l’archevêque Léon Tourian, devenu entretemps archevêque arménien de New York, il fut finalement assassiné, le 24 décembre 1933, par cette même FRA.] […]

Du 21 au 23 août [sic : la confusion est ici manifeste avec les jours qui ont suivi la défaite grecque du 30 août 1922], la Légion était armée jusqu’aux dents par les armes laissées des unités grecques en retraite. Elle avait notamment huit mitrailleuses et 24 fusils mitrailleuses ;

[…]

13° Le chiffre global des groupes de combattants arméniens qui n’ont pu rejoindre la Légion et qui furent autorisés à coopérer avec l’armée hellénique partout où ils se trouvaient, région Magnésie-Afion Karahissar, région Brousse-Eski-Chehir était d’environ 1 500 et 1 000 dans la région de Brousse... En tout, les volontaires arméniens étaient donc 2 500 — sans parler des Arméniens engagés dans l’armée hellénique [ni des autres bandes de volontaires, auxquelles Torcom ne fait curieusement pas allusion] ;

[…]

17° Il est exact que la Légion a pris part aux combats d’arrière-garde avec des éléments helléniques sains (en particulier le 1er régiment et le groupe Plastiras) jusqu’à Tchesmé [Çeşme, à l’ouest d’İzmir] d’où elle s’embarqua pour Chios ; »

 

Salâhi Sonyel, Turkey’s Struggle for Liberation and the Armenians, Ankara, SAM, 2001, p. 206 :

« Le 9 septembre [1922], le vice-consul des États-Unis à İzmir, Maynard B. Barnes, rapporta au secrétaire d’État que, malgré les incendies de villages et de villes, à l’intérieur des terres, par l’armée grecque et par des réfugiés chrétiens, malgré aussi les jets de bombes, par des Arméniens, sur la cavalerie turque, le calme régnait à İzmir pour un moment. Mais des Arméniens continuaient à jeter des bombes et à tirer. De larges secteurs de l’Anatolie occidentale avaient été “démolis dans le seul but de faire du mal, par les Grecs qui évacuaient, et un grand nombre de paysans turcs ont été tués, avec une brutalité et une sauvagerie qui défient l’imagination, par les Grecs ainsi que par les bandes de ‘chettehs’ arméniens organisés durant les six derniers mois par le général Torcom, un Arménien paradant en uniforme arménien”, écrivit Barnes. »

 

Philippe de Zara (journaliste présent à İzmir en septembre 1922 et qui a vertement critiqué les conditions du déplacement forcé de 1915-1916), Mustapha Kémal, dictateur, Paris, Fernand Sorlot, 1936, p. 299 :

« Quatre jours plus tard [le 13 septembre 1922], alors que la vie commençait à redevenir normale, un incendie, qui débuta aux environs de la cathédrale arménienne où se tenait un îlot de résistance, détruisit la plus grande et la plus belle partie de la ville [İzmir]. Les auteurs du sinistre demeurèrent inconnus. On soupçonna fortement les formations arméniennes du “général” Torkom, aventurier au service des Grecs. »

 

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samedi 28 août 2021

La proposition d’İsmet İnönü, à la conférence de Lausanne, pour un retour massif, en Turquie, de réfugiés arméniens


 

 

Notes prises par Alexandre Khatissian pendant la conférence de Lausanne, reproduites dans ses Mémoires : Éclosion et développement de la République arménienne, Athènes, Publications de la F.R.A. Dachnaktsoutioun, 1989 (1re édition, en arménien, 1930), p. 380 :

« Le 5 décembre [1922], nous avons eu des entretiens avec quelques personnalités turques, que nous avions déjà rencontrées auparavant, ayant vu entretemps Ismet [Inönü, négociateur en chef, pour la Turquie, à Lausanne, puis Premier ministre, plus tard président de la République] étaient en mesure de nous donner des réponses précises à nos questions. En premier lieu, Ismet a confirmé que le point de vue turc est déjà connu de la Délégation arménienne, c’est-à-dire que : I) La République arménienne existe d’ores et déjà et a conclu un traité avec les Turcs. Les Arméniens de Turquie peuvent vivre tranquilles dans le pays, les autres peuvent rentrer en toute quiétude. Par conséquent, il n’y a pas actuellement d’élément justifiant une nouvelle entrevue ; II) Les Turcs sont implacables à l’égard des Grecs. Ils veulent qu’ils quittent la Turquie jusqu’au dernier [ce qui ne concerne ni les Turcs orthodoxes, qui ont fait scission du patriarcat grec en 1922, ni les Grecs d’Istanbul], tandis que les Arméniens peuvent rester. Ils trouveront protection de toutes les manières ; III) Les Arméniens peuvent profiter du départ des Grecs, prendre leur place dans le commerce, les Turcs les y aideront ; IV) Pour le moment, la question arménienne n’a pas été posée, le serait-elle que les Turcs donneraient toutes les explications et, s’ils apprenaient de façon certaine que les deux délégations représenteraient toute la communauté arménienne, ils parleraient avec nous [ce qui ne se produisit pas, la Société pour l’amitié turco-arménienne, créée en décembre 1922 à Istanbul, n’ayant aucune affinité avec les deux délégations exilées] »

 

Lettre des Délégations arméniennes réunies à Lord Curzon, 2 février 1923, reproduite dans Tolga Başak (éd.), British Documents on the Armenian Question (1912-1923), Ankara, AVIM, 2018, pp. 421-422 :

« Monsieur le président,

Les déclarations faites dans les commissions de la Conférence de Lausanne et le projet du Traité de paix qui vient d’être rendu public [l’inclusion d’un régime transitoire inspiré des capitulations a finalement provoqué l’échec de ce projet, mais le texte définitivement signé à Lausanne, en juillet 1923, ne parle pas davantage des revendications arméniennes] ont appris aux Délégations soussignées que la création du Foyer national arménien a été abandonnée par les Puissances alliées.

Dans les circonstances actuelles, les Délégations arméniennes n’ont pas à chercher et à discuter les causes de cet abandon, qui est profondément à déplorer, tant au point de vue des Alliés et des Arméniens que des Turcs eux-mêmes. Mais elles ont le devoir de faire observer que la question arménienne est restée ainsi de nouveau non résolue et que le sort de notre malheureuse nation est devenu encore plus tragique et incertain. [...]

Dans ces conditions, les Délégations soussignées ont fondées à élever la voix et, au nom de toute une nation martyre, à demander une fois de plus aux Puissances alliées de statuer, en toute justice et équité, sur le sort du peuple arménien, pour réparer une injustice dont l’immensité même devrait la rendre impossible et que ne pourrait tolérer, certes, la conscience du monde civilisé. Du reste, il ne serait pas exagéré de dire que, sans une telle réparation, une paix durable ne saurait être assurée dans le Proche-Orient. »

 

C’est justement ce refus grandiloquent, encore aggravé par la tentative, par la Fédération révolutionnaire arménienne, d’assassiner İsmet İnönü à Lausanne, en mai 1923, qui a empêché le retour des réfugiés en Turquie.

 

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dimanche 8 août 2021

Les Arméniens d’Ankara et la victoire turque d’août-septembre 1922


 


Télégramme du colonel Louis Mougin, 3 septembre 1922, Archives du ministère des Affaires étrangères, La Courneuve, microfilm P 1378 :

« Hier, grande manifestation patriotique devant Assemblée nationale, armée et toute [la] population, y compris juifs et chrétiens y ont pris part. […] Tout s’est passé dans [un] calme impressionnant. »

Rappelons que la grande majorité des chrétiens d’Ankara, en 1922, étaient des Arméniens catholiques.


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