lundi 8 juin 2020

Quand Jean-Marc « Ara » Toranian menaçait d’attentats la France de la première cohabitation (1986)




« Éditorial — Procès Melkonian : la droite ouvre les hostilités », Hay Baykar (journal dirigé par Jean-Marc « Ara » Toranian), 20 décembre 1986, p. 3 :
« En jugeant Monte Melkonian [numéro 2 de l’Armée secrète arménienne pour la libération de l’Arménie, ASALA, de 1980 à 1983, chef des scissionnistes de l’ASALA-Mouvement révolutionnaire de 1983 à son arrestation par la police française, en 1985], les autorités françaises [M. Toranian ne semble pas connaître la séparation des pouvoirs] avaient le choix entre le rapport de force et le rapport d’intelligence. En lui infligeant une lourde peine de détention [six ans de prison, dont quatre ans ferme], elles ont opté pour la politique du pire.
[…]
Pourtant, le RPR compte à sa direction un arménien qui fut longtemps parti [sic : confusion avec « partie »] prenante de la lutte, puisque Patrick Devedjian a été l’avocat bénévole et dévoué de nombreux militants [comprendre : terroristes], dont Monte Melkonian [lors de son premier procès, en 1981, pour détention de faux passeport]. Malgré son évidente bonne volonté et sa force de conviction, on constate avec regret que sa voix n’a pas davantage porté à l’intérieur de son organisation pour Monte Melkonian que pour la reconnaissance du génocide [le gouvernement Chirac ayant refusé, comme le gouvernement Fabius, de soutenir la proposition de loi déposée en 1985 par le député stalinien Guy Ducoloné]. Cela ne confirme-t-il pas le manque d’aptitude de ses compagnons à saisir le langage parlé ?... Ces faits, qui étaient prévisibles mais non inéluctables, entraîneront probablement une révision de l’approche de la résistance arménienne [auto-désignation du terrorisme arménien]. Là encore, entre la revendication systématique du terrorisme aveugle, type [Hagop] Hagopian, comme moyen d’expression privilégié [où l’on constate que c’est le caractère « systématique » et son statut « privilégié » qui gênent, mais non point le fait de mettre des bombes dans des lieux publics, destinées à faire un maximum de victimes] et l’angélisme, consistant à tendre l’autre joue, l’éventail est large. Le mouvement de libération arménien apprend par la pratique. »

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