« Éditorial — Procès
Melkonian : la droite ouvre les hostilités », Hay Baykar (journal dirigé par Jean-Marc « Ara »
Toranian), 20 décembre 1986, p. 3 :
« En jugeant Monte Melkonian [numéro 2 de l’Armée secrète arménienne
pour la libération de l’Arménie, ASALA, de 1980 à 1983, chef des scissionnistes
de l’ASALA-Mouvement révolutionnaire de 1983 à son arrestation par la police
française, en 1985], les autorités françaises [M. Toranian ne semble pas
connaître la séparation des pouvoirs] avaient le choix entre le rapport de
force et le rapport d’intelligence. En lui infligeant une lourde peine de
détention [six ans de prison, dont quatre ans ferme], elles ont opté pour la
politique du pire.
[…]
Pourtant, le RPR compte à sa direction un arménien qui fut longtemps parti
[sic : confusion avec « partie »] prenante de la lutte, puisque Patrick Devedjian a été l’avocat bénévole et dévoué de nombreux militants
[comprendre : terroristes], dont Monte Melkonian [lors de son premier
procès, en 1981, pour détention de faux passeport]. Malgré son évidente bonne
volonté et sa force de conviction, on constate avec regret que sa voix n’a pas
davantage porté à l’intérieur de son organisation pour Monte Melkonian que pour
la reconnaissance du génocide [le gouvernement Chirac ayant refusé, comme le
gouvernement Fabius, de soutenir la proposition de loi déposée en 1985 par le
député stalinien Guy Ducoloné]. Cela ne confirme-t-il pas le manque d’aptitude
de ses compagnons à saisir le langage parlé ?... Ces faits, qui étaient
prévisibles mais non inéluctables, entraîneront probablement une révision de l’approche
de la résistance arménienne [auto-désignation du terrorisme arménien]. Là
encore, entre la revendication systématique du terrorisme aveugle, type [Hagop]
Hagopian, comme moyen d’expression privilégié [où l’on constate que c’est
le caractère « systématique » et son statut « privilégié »
qui gênent, mais non point le fait de mettre des bombes dans des lieux publics,
destinées à faire un maximum de victimes] et l’angélisme, consistant à tendre l’autre
joue, l’éventail est large. Le mouvement de libération arménien apprend par la
pratique. »
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