vendredi 24 juillet 2020

L’absence de tout projet précis de la part des nationalistes arméniens et de leurs partisans occidentaux lors de la conférence de Lausanne


Avétis Aharonian, président de la Délégation de la République arménienne


Maxime Gauin, The Relations Between the French Republic and the Armenian Committees, from 1918 to 1923, Middle East Technical University, 2020, p. 396 :
« Il faut dire que la situation des Turcs n’est pas seulement favorisée [en ce qui concerne les demandes pour un territoire autonome en Anatolie, appelé « Foyer national arménien] par leur victoire militaire, mais aussi par le fait que les partisans du Foyer national arménien n’ont aucune véritable idée de l’endroit où le placer : Antony Krafft-Bonnard (de la Ligue internationale philarménienne) dit “quelque part”, George Montgomery [directeur de l’Armenia-America Society] présente un projet de Foyer sur Gaziantep, Killis et Elazığ, mais, “ne se faisant pas d’illusions sur l’accueil que les Turcs feront à cette proposition”, il pense à une “concession territoriale” sur la frontière du Caucase. Les délégations arméniennes elles-mêmes, si elles s’unissent pour la conférence, ne tranchent pas entre un Foyer en Anatolie du nord-est, une extension territoriale de la République soviétique d’Arménie et un Foyer sur “une partie de la Cilicie”. »

Présenté les 12 et 14 décembre 1922 par Lord Curzon (ministre britannique des Affaires étrangères), le projet (flou) de Foyer national arménien est rejeté par les négociateurs turcs. Présenté, sous une forme édulcorée, par la délégation italienne, les 6, 7 et 9 janvier 1923, il est de nouveau refusé, après quoi, plus aucun négociateur n’insiste.

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