jeudi 2 juillet 2020

1984 : l’exaspération du socialiste arménophile Joseph Franceschi envers son ex-ami Jean-Marc « Ara » Toranian




Joseph Franceschi (1924-1988) était un homme politique français, maire d’Alfortville de 1965 à sa mort, et secrétaire d’État à la Sécurité publique de 1982 à 1984, son départ ayant été accueilli avec soulagement à la Direction de la surveillance du territoire. L’électoralisme-communautarisme (commun aux élus de gauche comme de droite dans des villes comme Alfortville) l’a conduit à un rapprochement avec les nationalistes arméniens, y compris Jean-Marc « Ara » Toranian, chef du Mouvement national arménien, c’est-à-dire la vitrine « politique » de l’Armée secrète arménienne pour la libération de l’Arménie (ASALA) jusqu’à la scission de l’été 1983. Toutefois, l’attentat contre l’agence de tourisme Marmara, en plein Paris (28 février 1983), l’acharnement manifesté par le journal de M. Toranian à excuser cet acte (Hay Baykar, 17 mars 1983), puis l’attentat d’Orly (15 juillet 1983) et le plein soutien financier, apporté par M. Toranian, aux accusés, pour leur défense, marquèrent la rupture avec Joseph Franceschi. Ci-dessous, un exemple intéressant : la réaction du maire d’Alfortville aux manifestations suscitées par des attentats contre des associations arméniennes (attentats en réalité commis par l’ASALA, qui voulait les faire attribuer à des groupes turcs imaginaires, comme l’a prouvé le procès de Monte Melkonian, en 1986).

Torkom Nichanian, « Franceschi : MNA non grata », Hay Baykar, 19 mai 1984, p. 6 :
« La municipalité d’Alfortville a signifié officieusement, vendredi 4 mai, au comité unitaire qu’aucun élu de la majorité ne se joindrait à l’appel de la manifestation du soir. Raison invoquée : la présence du Mouvement national arménienne.
De la même manière, Joseph Franceschi a refusé de recevoir une délégation arménienne, sous prétexte que s’y trouvait un membre du MNA.
Vendredi soir, lors de la réunion quelque peu orageuse du comité unitaire d’Alfortville, la décision a finalement été prise à l’unanimité de ne pas se soumettre aux désidératas du ministre. »

Ces lignes appellent essentiellement une observation : malgré les attentats antifrançais de 1983 et malgré les réactions de M. Toranian et de son MNA à ces crimes, l’ensemble des associations arméniennes d’Alfortville ont continué de faire bloc avec lui.



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