Markar Melkonian (frère du
terroriste Monte
Melkonian, lequel fut numéro 2 de l’Armée secrète arménienne pour la
libération de l’Arménie de 1980 à 1983 ; il a suivi de près toutes les
activités de son frère sans y prendre part), My Brother’s Road, Londres-New York, I. B. Tauris, 2007, p. 159 :
« [Hagop]
Hagopian [cofondateur de l’ASALA, engagé dans une vendetta avec Monte Melkonian
et ses partisans après la scission de juillet 1983] était donc mort [le 28 avril 1988]. […]
L’humeur joyeuse de Monte s’assombrit cependant lorsque son vieux camarade
Ara Toranian lui rendit visite à [la
prison de] Poissy et lui annonça qu’Hay
Baykar [journal de l’ASALA en France jusqu’en
août 1983, puis des dissidents de l’ASALA-Mouvement révolutionnaire] allait
cesser de paraître. Quelques années à peine auparavant, des milliers de
manifestants avaient marché sous la bannière du groupe formé autour de cette
feuille. Mais depuis l’attentat
d’Orly [erreur de chronologie :
le déclin du groupe de M. Toranian fut progressif et l’attentat d’Orly n’en fut
qu’une étape parmi d’autres], le groupe avait perdu des membres, même s’il
avait essayé de payer les frais d’avocats
pour Monte et d’autres militants arrêtés. Maintenant,
les caisses étaient vides, et la mort d’Hagopian fournissait enfin l’excuse
pour arrêter de publier le journal. »
Renseignements généraux de
la préfecture de police de Paris, Compte-rendu de manifestations, 19 avril
1986, Archives de la préfecture de police de Paris, carton BA 2329 :
« […] M. Jean-Marc Toranian, dit “Ara”, né le 20 février 1954, à
Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), domicilié
chez ses parents […] »
Renseignements généraux de
la préfecture de police de Paris, « La diaspora arménienne prête à aider l’Arménie,
mais sous conditions », 21 février 1992, même carton :
« Si toutes les tendances politiques de la diaspora reconnaissent l’honnêteté
de la bonne volonté du président Levon TER PETROSSIAN, elles se méfient de la
plupart des nouveaux membres du gouvernement et des dirigeants du régime, “qui
ne sont en fait que d’anciens aparatchiks du régime communistes, habitués à
profiter de leurs prérogatives pour s’enrichir, et qui entendent continuer sous
une autre étiquette.”
Les partis traditionnels de la diaspora [notamment
la Fédération révolutionnaire arménienne], peu représentés au Parlement
arménien, demandent l’élaboration d’une nouvelle Constitution et de nouvelles
élections parlementaires, plus représentatives, surtout depuis qu’ils ont pu
rouvrir des permanences en Arménie.
Face à cette résistance des partis historiques de la diaspora, les anciens
membres du Parti communiste, maintenant membres du “Mouvement national
arménien” tentent de contourner le problème en créant de nouvelles associations
et organisations plus malléables.
[…]
Il faut placer également dans ce contexte la nouvelle activité de M.
Jean-Marc TORANIAN, et des militants de son ex-mouvement, le “Mouvement
national arménien” [branche politique de
l’ASALA jusqu’en 1983, à ne pas confondre avec le MNA d’Arménie], disparu
depuis février 1989, qui, bien que n’ayant, selon les dires de ses
responsables, aucun rapport avec le parti au pouvoir en Arménie, de par son
intitulé, laisse toujours planer une ambiguïté. Ainsi, ils ont créé une
“Association franco-arménienne de presse et de communication”, qui a pour but
de “renforcer l’amitié des peuples français et arménien […] avec des moyens de
diffusion radiophoniques et tous autres moyens audiovisuels”. Les militants de
cette organisation tenteraient actuellement de prendre le contrôle de la radio
arménienne de la région parisienne, “radio AYP FM”, contrôlée par le parti
“Dachnaktzoutioun” [c’est-à-dire la
Fédération révolutionnaire arménienne, dont M. Toranian a claqué la porte en
1973]. »
Remarquons pour finir — et sans, naturellement, tirer des conclusions
péremptoires de cette observation — que, jusqu’à plus ample informé, M. Toranian est l’unique figure
du nationalisme arménien, en diaspora, qui ne soit pas franchement hostile au
Premier ministre Nikol Pachinian, alors même que ce dernier s’est — difficilement —
engagé sur la voie de la paix avec l’Azerbaïdjan et la Turquie, depuis novembre 2020 et plus encore depuis sa victoire électorale de juin 2021.
Lire aussi :
L’ASALA
et ses scissionnistes contre la France socialiste de François Mitterrand
Quand
Jean-Marc « Ara » Toranian menaçait d’attentats la France de la première
cohabitation (1986)
L’«
antisionisme » constant de Jean-Marc « Ara » Toranian
Jean-Marc
« Ara » Toranian semble « incapable » de censurer la frénésie antijuive de son
lectorat
Aram
Turabian : raciste, antisémite, fasciste et référence du nationalisme arménien
en 2020
Patrick
Devedjian (1944-2020) : un soutien constant pour le terrorisme antifrançais et
antiturc
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