Direction centrale de la police judiciaire, Sous-direction des Affaires criminelles, 6e section, Le Terrorisme arménien, mai 1982, p. 13, Archives nationales, Pierrefitte, 21 AR 34 :
« IV — LA FAÇADE LÉGALE DE L’ACTIVISME ARMÉNIEN
Le leader de l’activisme arménien en France est sans nul doute :
TORANIAN, Jean-Marc,
dit « Ara » Toranian
·
Principal
animateur du Mouvement national arménien ;
·
Directeur
de publication du journal “HAY BAYKAR”
De par ses activités légales pro-arméniennes, TORANIAN peut justifier de
ses positions, les colonnes du journal “HAY BAYKAR” étant très largement
ouvertes à l’A.S.A.L.A. [Armée secrète arménienne pour la libération de l’Arménie,
organisation terroriste] et apporter officiellement le soutien de son mouvement
à la cause arménienne, notamment par le biais des “Comités de soutien aux
prisonniers politiques arméniens” [chargés de payer les frais d’avocats et de
vie en prison des terroristes incarcérés].
À plusieurs reprises, des informations indiquant que les mouvements
arméniens [dont l’ASALA] étaient financés par des opérations de racket au
préjudice de commerçants arméniens, ou par des trafics de stupéfiants, sont
parvenues aux divers services de police traitant des problèmes arméniens.
Le nom de Ara TORANIAN a été plusieurs fois avancé.
Les enquêtes effectuées n’ont pas permis à ce jour de confirmer l’exactitude
de ces renseignements. »
Il est évident que ce rapport de police n’a pas la valeur probante d’une condamnation définitive. Il n’en demeure pas moins que Vicken Tcharkhutian, terroriste de l’ASALA, a été condamné en 1987 à douze ans de réclusion criminelle, par la justice américaine, pour divers attentats (pour lesquels il a plaidé coupable), y compris celui qui avait dévasté le commerce de tapis tenu par un Américain d’origine arménienne à Los Angeles, parce que ce malheureux ne voulait pas contribuer au financement de l’ASALA ; que le journal de M. Toranian, Hay Baykar, a présenté le racketteur Tcharkhutian comme une innocente victime, après sa première arrestation[1] (postérieure à l’attentat contre le commerce de tapis), et a rapporté la condamnation de 1987 sans formuler la moindre espèce de critique pour cette pratique de l’extorsion de fonds avec usage d’explosif[2]. Je n’ai pas entendu M. Toranian (qui se présentait alors comme un ancien « sympathisant de l’ASALA ») réagir lors du procès de l’an dernier, quand j’ai évoqué cette condamnation.
Il est également de fait que Gilbert Minassian, membre du MNA de M. Toranian (et pleinement soutenu par ce dernier), a été condamné, en 1989, par contumace, à perpétuité pour l’attaque d’un fourgon postal.
Lire aussi :
L’ASALA et ses scissionnistes contre la France socialiste de François Mitterrand
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