vendredi 19 août 2022

Le rôle de l’Arménie et de l’Iran dans le contournement des sanctions contre la Russie


 


 Timothée Talbi, « Ukraine : comment la Russie parvient à importer des produits occidentaux malgré les sanctions occidentales », Bfmtv.com, 16 août 2022 :

« De son côté, Ararat Mardoyan est un propriétaire d'entreprise moscovite de courtage automobile et a déjà importé plusieurs dizaines de voitures de luxe au cours des six derniers mois. Commandées à Dubaï, en Inde, en Chine ou en Amérique du Sud, elles sont expédiées en Russie depuis l'Arménie ou le port iranien d'Anzali. »


Lusiné Abgarian, « Relocalisation d'entreprises étrangères en Arménie : un processus à suivre », Le Courrier d’Erevan, 4 mars 2022 :

« La guerre en Ukraine a engendré un processus inédit de relocalisation d'entreprises étrangères, notamment russes, en Arménie. Cherchant à réduire les risques économiques liés aux sanctions occidentales imposées à la Russie, des entrepreneurs étrangers voient en l'Arménie et sa stabilité économique relative l'opportunité de poursuivre durablement leurs activités. »


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jeudi 18 août 2022

La coopération entre la Russie, l’Iran, l’Arménie et la Biélorussie en matière de drones

 



 Tzvi Joffre, « Iran, Russia, Belarus and Armenia hold joint drone competition », The Jerusalem Post, 16 août 2022 :

« L'Iran, la Russie, la Biélorussie et l'Arménie ont lancé lundi un concours de drones militaires à Kashan, dans le centre de l'Iran, quelques jours seulement après que les États-Unis ont confirmé que des responsables russes étaient formés à l'utilisation de drones iraniens.

Plus de 70 soldats des quatre pays participent à l’épreuve, qui comprend cinq étapes de conditionnement physique et de tir et quatre divisions de drones, y compris la reconnaissance aérienne pendant trois jours, l'appui aérien et la correction des tirs d'artillerie, la reconnaissance de nuit et la reconnaissance permanente, a déclaré aux médias iraniens le général de brigade Ali Bilali du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI).

Le concours se terminera le 6 septembre. »

 

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mercredi 17 août 2022

L’aide turco-azerbaïdjanaise à l’Ukraine contre l’invasion russe

 



 « Ukraine : le Bayraktar, "star des drones turcs", nouveau symbole de la résistance aux Russes », L’Express, 2 mai 2022 :

« Un chant patriotique leur a même été consacré. Les drones armés Bayraktar TB2 se sont imposés depuis le début de l’offensive en février comme l’une des armes les plus redoutables de l’armée ukrainienne face à l’envahisseur russe. Et pour cause, cet engin fabriqué en Turquie, de 12 mètres d’envergure et pesant 650 kilos, peut voler à une altitude de 6 800 mètres jusqu’à 24 heures consécutives à plus de 220 km/h. Ses compétences : transport de quatre missiles, reconnaissance, frappe de cibles... Des capacités multiples qui font de cette arme, fleuron de l’industrie turque, un symbole de la résistance ukrainienne mais aussi de la guerre moderne 2.0. […]

Sur ce point, il est intéressant de souligner, rappelle Pierre Servent, que la Turquie et l’Ukraine avaient annoncé courant 2021 l’installation prochaine d’une usine de drones Bayraktar en Ukraine. "On l’oublie, mais l’Ukraine bénéficie aussi d’un savoir-faire en matière d’aéronautique, explique-t-il. Il lui a été hérité de l’Union soviétique." Selon lui, cela démontre bien que Kiev et Istanbul [sic : Ankara] étaient en train de se rapprocher. "Cela a joué en partie un rôle dans la décision de Vladimir Poutine d’entrer en guerre. Car avec ce type d’armement, les Ukrainiens auraient pu reprendre à terme totalement la région du Donbass", affirme-t-il. »

 

« Local company provides helmets to Zelensky, his team », Hürriyet Daily News, 22 avril 2022 :

« Une société turque a fourni des casques de protection balistique et des gilets pare-balles au président ukrainien Volodymyr Zelensky et à ses collaborateurs.

Au début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, ils ont reçu une demande demandant des casques spéciaux et des gilets de protection, a déclaré Vedat Tüzer, le dirigeant de Garanti Kompozit, une société spécialisée dans la production de gilets pare-balles de protection balistique dans la province centre-anatolienne de Yozgat.

“Sur demande, nous avons livré 20 casques et gilets de ce type à utiliser par Zelensky et son équipe. Nous les avons vus plus tard à la télévision portant nos produits. Cela nous a rendus fiers”, a déclaré Tüzer.

Pendant ce temps, le ministre de l’Industrie et de la Technologie, Mustafa Varank, a effectué une visite à l’usine de Garanti Giyim Kompozit Teknolojileri dans la zone industrielle organisée de Yozgat.

Les responsables de la société ont informé Varank de leurs opérations.

“La production de tels équipements de défense et leurs exportations vers d’autres pays montrent les progrès réalisés par la Turquie dans ce domaine”, a déclaré Varank. »

 

https://twitter.com/UAWeapons/status/1537882843287670784

« #Ukraine : La liste des pays dont les armes ont été repérées en Ukraine continue de s’allonger - un mortier azerbaïdjanais 🇦🇿 20N5 de 82 mm a été repéré en train d’être utilisé par l’armée ukrainienne dans l’oblast de #Zaporizhzhia. Auparavant, l’Azerbaïdjan n’avait annoncé aucune aide militaire à l’Ukraine. »

 



« Le drone Bayraktar obtenu grâce aux dons des Lituaniens va bientôt être livré à l’Ukraine », Rfi.fr, 5 juillet 2022 :

« Fin mai, à l’appel d’un journaliste, les Lituaniens ont collecté plus de 5 millions d’euros pour cet achat. Touché par le geste des Lituaniens, la Turquie a décidé de leur offrir le drone. L’argent collecté a donc servi à acheter des munitions pour l’armer.

Cette initiative a d’ailleurs fait des émules. “Les Ukrainiens ont fait la même chose que les Lituaniens et ils ont lancé une collecte pour plusieurs Bayraktar, et l’entreprise turque a de nouveau offert trois drones à l’Ukraine”, raconte le ministre de la Défense, Arvydas Anusauskas. »

 

« L’Ukraine, en pleine guerre, reçoit un nouveau lot d’aide humanitaire de l’Azerbaïdjan », La Gazette d’Azerbaïdjan, 7 juillet 2022 :

« L’Azerbaïdjan a envoyé mardi un nouveau lot d’aide humanitaire à l’Ukraine pour venir en aide à ce pays déchiré par la guerre.

L’aide humanitaire, d’un poids de 50 tonnes, contient des aliments en conserve de longue durée, des céréales, des aliments secs et pour bébés, ainsi que des médicaments, des articles ménagers quotidiens et des vêtements, selon les médias locaux.

L’aide humanitaire est destinée aux personnes résidant dans la ville ukrainienne de Cherkasy, ville jumelle de la ville azerbaïdjanaise de Sumgaït.

“Depuis le début de la guerre jusqu’à aujourd’hui, la partie azerbaïdjanaise a envoyé à l’Ukraine 1 500 tonnes d’aide humanitaire d’une valeur de 20 millions de dollars”, a déclaré l’ambassadeur d’Ukraine en Azerbaïdjan, Vladimir Kanevsky, aux journalistes, remerciant le gouvernement et le peuple azerbaïdjanais.

 

« Azerbaijan donates QFAB-250 LG long-range guided bombs to Ukraine free of charge », Avia-pro, 31 juillet 2022 :

« L’Azerbaïdjan a remis [gratuitement] 32 bombes guidées QFAB-250 LG à l’Ukraine.

Les autorités azerbaïdjanaises ont décidé de transférer à l’Ukraine au moins 32 bombes QFAB-250 LG. Ces armes sont le dernier développement conjoint de l’Azerbaïdjan et de la Turquie et sont capables d’infliger des dégâts très graves, avec une portée maximale de 12 kilomètres. »

 

https://twitter.com/Caucasuswar/status/1554909124273573888

« Rélévation :

Au moins trois avions de combat azerbaïdjanais MiG-29 ont été donnés à l’Ukraine et ont été remis à neuf / repeints aux couleurs de l’armée de l’arme ukrainienne, à l’atelier d’État de Lviv, spécialisé dans la réparation d’avions, avant le début de l’invasion russe. Le hangar a été pris pour cible par la Russie en février, mais les jets étaient déjà utilisés. »

 

« Bayraktar Drone Factory to be Built in Ukraine », Kyiv Post, 9 août 2022 :

« Les drones Bayraktar sont devenus un symbole de la lutte réussie contre l’agresseur russe.

De nombreuses vidéos circulent sur les réseaux sociaux montrant des drones Bayraktar détruisant des colonnes militaires russes. La technologie a joué un rôle particulièrement important au début de l’invasion à grande échelle lorsque les défenses russes n’étaient pas prêtes à repousser de telles attaques de drones.

Avant que la Russie ne lance son invasion à grande échelle en février, les autorités ukrainiennes ont acheté environ 50 drones bombardiers Bayraktar pour les forces armées ukrainiennes.

Le 2 mars, le ministère ukrainien de la Défense a signalé que des Bayraktars supplémentaires (le nombre réel n’est pas précisé) avaient été livrés au pays et étaient en cours de préparation pour une utilisation au combat.

Le 8 août, l’ambassadeur d’Ukraine en Turquie, Vasyl Bodnar, a annoncé la construction d’une usine de Bayraktar en Ukraine. »


Joe Saballa, « Ukraine Receives 50 Kirpi Armored Vehicles From Turkey », The Defense Post, 10 août 2022 :

« L’armée ukrainienne a pris livraison d’un premier lot de 50 véhicules blindés Kirpi en provenance de Turquie, a annoncé le journal officiel Ukrinform.

Dans un message sur Facebook, les troupes ukrainiennes ont déclaré que la livraison reflétait l'engagement des partenaires étrangers de Kyiv à soutenir ses soldats.

[…]

Le parlementaire ukrainien Yuriy Mysiahin a révélé que les véhicules blindés sont équipés de mitrailleuses lourdes, pouvant tourner à 360 degrés.

Le Kirpi peut également transporter jusqu'à 12 militaires. 


Autres caractéristiques

Développé par le constructeur turc de véhicules militaires BMC, le Kirpi est un véhicule blindé 4×4 qui offre un “niveau supérieur” de protection contre les obus perforants, les mines et autres engins explosifs. »

 




« Choucha m’a aidé à envisager l’avenir de l’Ukraine, dit Aliona Hlivco », Azvision, 29 avril 2022 :

« "Choucha m’a profondément impressionné en tant qu’Ukrainien" a déclaré Aliona Hlivco, politologue britannique d’origine ukrainienne, responsable des relations stratégiques de la Henry Jackson Society, ancienne députée ukrainienne, en partagant ses impressions sur sa visite à Choucha.

Selon elle, lorsque le Donbass reviendra sous le contrôle ukrainien, les Ukrainiens devront voir à quoi l’occupation à long terme a conduit - des localités en ruine, des monuments culturels détruits, des vies ruinées.

"C’est un grand exploit de libérer les territoires, mais leur restauration prendra beaucoup de temps. Choucha m’a aidé à envisager l’avenir de l’Ukraine. En même temps, le courage des Azerbaïdjanais qui ont libéré Choucha inspire les Ukrainiens qui se battent pour chaque centimètre carré de leur terre", a dit Mme Hlivco. »


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La Turquie et l’Ukraine

samedi 13 août 2022

Nationalisme arménien et islamisme chiite


 


 Jean-Marc « Ara »Toranian (alors chef, en France, de la branche « politique » de l’Armée secrète arménienne pour la libération de l’Arménie), « L’ayatollah Khomeiny reçoit Hay Baykar », Hay Baykar, février-mars 1979, p. 7 :

« Pourtant, il est apparu que l’audience d’Hay Baykar atteignait les sphères révolutionnaires les plus éloignées. L’entourage de Khomeiny connaissait notre périodique et lui accordait sa confiance. »

 




« Message à l’ayatollah Khomeiny », ibid., p. 9 :

« En ce jour où le mouvement populaire en Iran a remporté sa première victoire avec le départ du Shah, nous tenons à réaffirmer notre solidarité de militants révolutionnaires arméniens au peuple d’Iran, en lutte contre la dynastie des Pahlavi, et contre ceux qui persistent, malgré la volonté populaire, à vouloir la maintenir en place.

Nous tenons également à exprimer notre reconnaissance à l’Ayatollah Khomeiny, qui restera dans l’histoire comme le premier artisan de la chute du Shah, pour avoir compris les préoccupations des Arméniens, quant à leur place dans un Iran islamique.

Nous souhaitons que le peuple d’Iran puisse mener jusqu’à son terme le combat entrepris pour recrouvrir [sic : recouvrer] son indépendance et sa liberté [sic].

HAY BAYKAR, Neaulphe-le-Château, le 20 janvier 1979 »

 

Gaïdz Minassian, Guerre et terrorisme arméniens. 1972-1998, Paris, PUF, 2002, pp. 251-252 :

« La FRA [Fédération révolutionnaire arménienne] se rapproche de la Syrie et du Hezbollah, hostile à Israël et à la Turquie, qualifiant “le panturquisme et le sionisme d'idéologie raciste qui constituent les deux faces d'une même médaille, celle de l'impérialisme”. Jamais, depuis la création d'Israël, la FRA n'a eu une position si dure à l'égard de l'Etat hébreu. En août 1997, la Syrie appelle à donner des garanties de sécurité aux Arméniens du Haut-Karabakh tandis que la FRA demande le retrait des forces américaines du Moyen-Orient, après que le général Cohen, ministre de la Défense américain, a déclaré que la Syrie, la Libye, l'Iran et l'Irak stockent de grandes quantités d'armes chimiques et bactériologiques. […] Convaincue que l'Arménie finira par signer des accords militaires avec la Syrie et l'Iran, sur la base de ceux signés avec la Grèce et la Russie en 1997, la FRA soutient ouvertement les États arabes et iranien. »

 

Dana Hourany, « Ethnic versus secular », Now Lebanon, 13 mai 2022 :

« Le Tachnag [la Fédération révolutionnaire arménienne] est de loin la force politique dominante de la communauté arménienne libanaise. En 2005, ce parti a rejoint le bloc pro-iranien du 8 mars avec le Hezbollah […]. »

 

Aram Arkun, « DAŠNAK », Encyclopaedia Iranica :

« Aujourd'hui la FRA est l'un des partis politiques les plus importants de la diaspora arménienne, le seul parti arménien autorisé à exister (semi-officiellement) en Iran […] »

 

Harut Sassounian (alors président du Fonds arménien unifié), « A Unique, Eye-Opening Visit to Iran », The Armenian Weekly (organe officiel de la FRA aux États-Unis), 20 septembre 2016 :

« C’était ma première visite en Iran : j'ai rapidement découvert que le pays était très différent de ce que j'avais entendu et lu aux États-Unis. C'est un pays important, avec une civilisation ancienne qui est souvent mal comprise par les étrangers. […]

L'ambassadeur d'Arménie en Iran, Son Excellence Ardashes Toumanian, un diplomate hautement compétent et chevronné, est un autre lien important entre la République d'Arménie, le gouvernement iranien et la communauté arménienne locale.

La direction du journal Alik avait organisé un programme chargé pour les journalistes se rendant sur place, programme qui comprenait des visites d'écoles arméniennes, d'une clinique médicale arménienne, du palais de Gulestan, du musée royal des bijoux et du centre de la société Charmahal, où un talk-show était organisé pour le communauté. Les journalistes ont également rencontré le Comité national arménien (ANC) de Téhéran [affilié à la FRA], l'ambassade d'Arménie, l'Association culturelle et sportive arménienne, deux grands médias iraniens, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, le ministre de la Culture et l'Institut d'études politiques et Études internationales. Les visiteurs ont été reçus partout avec beaucoup de chaleur et de respect.

Les journalistes en visite ont également eu le plaisir de rencontrer les deux membres arméniens du Majlis (Parlement) iranien, qui jouent un rôle clé en tant qu'intermédiaire entre le gouvernement et la communauté arménienne. »

 

« ARF Bureau addresses regional developments with Iran », The Armenian Weekly, 6 octobre 2021 :

« Nous mettons en garde le gouvernement toujours au pouvoir en Arménie : qu’il ne trahisse pas de nouveau le pays par une autre capitulation en établissant des relations avec les voisins [Azerbaïdjan et Turquie] qui seraient fondées sur le “commerce”.

La dernière tentative du chef du gouvernement arménien [Nikol Pachinyan] de diffamer la Fédération révolutionnaire arménienne est une injure non seulement à la FRA, qui a toujours travaillé pour renforcer les relations arméno-iraniennes, mais aussi à l'Iran, qui est accusé d'avoir conçu sa politique sur la base d’un seul article. »

 

Tweet d’Alex Galitsky, dirigeant du Comité national arménien d’Amérique (ANCA, affilié à la FRA), 30 novembre 2021 :

« La “pression maximale” exercée sur l'Iran a vu les États-Unis renforcer les dictatures bellicistes de l'Arabie saoudite et sa guerre contre le Yémen, de la Turquie et l'Azerbaïdjan au milieu de leur assaut contre l'Arménie [il s’agit en fait d’une récupération, par l’Azerbaïdjan, de ses territoires occupés et internationalement reconnus comme tels, la Turquie n’ayant fait que vendre des armes et apporter un soutien diplomatique, sans envoyer son armée combattre], l'une des seules démocraties [sic] de la région.

Cette stratégie ratée n'a fait qu'aggraver l'instabilité régionale. »

 

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Et sur l’ironie de cette alliance :

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mardi 9 août 2022

Le consensus poutiniste chez les nationalistes arméniens

 


 

Franck « Mourad » Papazian, membre du bureau mondial de la Fédération révolutionnaire arménienne (FRA), « Cartes sur tables », Radio AYP FM, 26 décembre 2020 :

« Il y a encore plein de points à négocier dans l’accord [de cessez-le-feu entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, signé en novembre 2020], qui ne sont pas mis en œuvre. […] C’est seulement la Russie qui a fait signer cet accord-là, et donc il reprendre de nouvelles discussions, d’un autre niveau avec la Russie. […] Comme cet accord a été signé sous le parrainage de la Russie, il peut encore évoluer sous le parrainage de la Russie, à certaines conditions : à condition que Nikol Pachinyan ne soit plus le négociateur (on le sait, les relations ne sont pas bonnes, ça ne sert à rien, il ne réussira pas à faire progresser la partie arménienne dans les négociations). Il reste beaucoup à négocier.

Nous [la FRA] proposons un gouvernement d’union nationale, qu’on appelle “gouvernement de sécurité nationale”. […] On [toujours la FRA] considère qu’aujourd’hui, il [Nikol Pachinyan] ne peut pas diriger un gouvernement d’union nationale. […] On va pas demander à Nikol Pachinyan de développer des relations avec Moscou qu’il a pas su développer pendant deux ans et demi, or, je l’ai dit, c’est Moscou qui a la main sur ce cessez-le-feu et ses conséquences. […]

On [l’Arménie] a besoin de retisser des liens avec notre allié [la Russie], celui qui est censé protéger l’Arménie, à condition de ne pas mépriser notre allié, à condition de ne pas défier notre allié, mais d’être un partenaire, un partenaire constructif. »

 

Nersès Durman-Arabyan, « Que deviennent l’Arménie et l’Artsakh ? », site du Mouvement des Arméniens de France pour le progrès, 2 mars 2021 :

« L’amitié et la coopération avec la Russie est la pierre angulaire de la sécurité du peuple arménien. »

 

« Artsakh Leaders Welcome Putin’s Recognition of Donetsk and Luhansk », Asbarez (organe de la Fédération révolutionnaire arménienne, édité à Los Angeles), 22 février 2022 :

« Le président Arayik Harutyunyan d'Artsakh [« république » autoproclamée du Karabakh, créée grâce à l’appui russe en 1992 ; M. Harutyunyan s’oppose, autant qu’il le peut, à la politique de paix menée depuis 2021 par le Premier ministre arménien Nikol Pachinyan] a salué la reconnaissance par la Russie des républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk, la saluant comme un impératif pour le droit des peuples à l'autodétermination. Le président du parlement d'Artsakh a également publié mardi une déclaration dans le même sens.

Lors d'une allocution télévisée lundi, le président russe Vladimir Poutine a annoncé son intention de reconnaître l'indépendance des deux régions de la région du Donbass en Ukraine, dont les dirigeants ont bénéficié du soutien de la Russie.

Les dirigeants occidentaux, cependant, ont été irrités par la décision de Poutine et ont affirmé que cette reconnaissance donnait au dirigeant russe une raison supplémentaire de réaliser son plan d'invasion de l'Ukraine.

“Le droit des nations à l'autodétermination et à la construction de son propre État est inaliénable pour chaque peuple et est un principe fondamental du droit international”, a déclaré mardi le président Harutyuyan dans un communiqué.

“L'établissement d'un État indépendant et sa reconnaissance internationale deviennent un impératif, surtout face aux dangers existentiels, car c'est le moyen le plus efficace et le plus civilisé de prévenir les effusions de sang et les catastrophes humanitaires”, a-t-il ajouté. »

 

Samuel Tilbian, ex-trésorier des associations arméniennes de Rhône-Alpes, « Ukraine : quelques rappels historiques », Armenews.com (site dirigé par Jean-Marc « Ara » Toranian, coprésident du Conseil de coordination des associations arméniennes de France, CCAF), 3 mars 2022 :

« Ou [sic] était cet Occident du “deux poids deux mesures”, lors de l’agression turco-azerbaïdjanaise contre la République du Haut-Karabakh et l’Arménie ayant fait plus de 4.000 victimes [rappelons que ces « victimes » sont des soldats d’une armée d’occupation tombés sur le champ de bataille…] !

Un Occident qui s’implique sans compter diplomatiquement, financièrement et même militairement en faveur de l’Ukraine, au risque de déclencher une guerre mondiale [la suite a montré la réalité de ce « risque », pure invention de la propagande poutiniste].

Un Occident qui se range aux côtés des va-t-en guerre, tel Bruno Lemaire qui déclare la guerre totale à la Russie [M. Le Maire a en fait parlé de « guerre économique », avant de retirer cette expression], et une France qui prend le risque d’étendre la guerre à la Géorgie et à la Moldavie.

Un Occident qui restreint les communications mondiales, qui limite les manifestations sportives et culturelles et qui institue la Censure [avec un grand C…] avec l’interdiction des médias RT et Spoutnik.

Les Occidentaux et le Président ukrainien Volodymyr Zelensky ont-ils vraiment pris la mesure des conséquences d’une guerre, qui a mis le pays à feu et à sang [pas un mot sur les crimes de guerre russes], pour une hypothétique adhésion à l’Europe et à l’OTAN [la candidature de l’Ukraine à l’OTAN a été bloquée par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel en 2008 ; M. Zelensky n’a pas insisté entre son arrivée au pouvoir et l’invasion russe], en se rétractant des accords de Minsk format Normandie. Un Statut comparable à celui de la Suisse, de l’Autriche, de la Suède et de la Finlande, n’eut-il pas été préférable.

Certes l’Ukraine est un pays coupé en deux avec tout le sud et l’est du pays pro-russe [l’est de l’Ukraine n’est plus russophile du tout depuis 2014] dominé par le parti des région [sic : M. Tilbian est aussi mauvais en orthographe qu’en politique : ce parti n’existe plus depuis 2014], et le nord et l’est dominé par les nationalistes dont les néo-nazis des organisations « Galicie », « Svoboda » et « Azov » [l’extrême droite fait 2,5 % en Ukraine et la droite musclée autour de 5 %] ; tous ces nationalistes, traités avec juste raison de nazis par Poutine, qui aujourd’hui encore célèbrent en héros le nazi Stepan Bandera et défilent en l’honneur de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne et sa Division de la Waffen SS [précisons ici que Bandera a collaboré avec les nazis à partir de 1942, avant de se retourner contre eux l’année suivante, contrairement au nazi arménien Garéguine Nejdeh, que M. Tilbian considère comme « un grand théoricien arménien »], qui s’étaient rangés sous la bannière hitlérienne, responsables des massacres génocidaires de Babi Yar en septembre 1941 [Bandera ne s’était pas encore mis au service des nazis et l’unité SS ukrainienne n’avait pas encore été créée…] et de Volhynie en 1943.

[…]

Pour rappel, le président Volodymyr Zelensky a soutenu l’agression de l’Azerbaïdjan sur l’Artsakh en fournissant à Aliev des armes létales qui firent des milliers de victimes civiles et militaires [si le soutien politique de l’Ukraine à l’Azerbaïdjan pour la libération de son territoire, reconnu comme tel par l’ONU, est un fait, les ventes d’« armes létales qui firent des milliers de victimes civiles et militaires » est une pure reprise, sans source, de la propagande du Kremlin]. »

 

Mooshegh Abrahamian, « Arménie : le salut viendra de la Russie », Europeetorient.blogspot.com (blog de la revue dirigée par Jean Varoujan Sirapian, ancien vice-président du CCAF), 25 mai 2022 :

« Les médias désormais 1er pouvoir manipulent les élections en disqualifiant les personnalités hostiles à leur idéologie, qu’ils s’appellent Fillon, Trump, Le Pen, Zemmour, Orban ou Poutine.

A tel point que Macron n’a même pas besoin de justifier son action des 5 ans passés ni de présenter son programme pour les 5 ans à venir. En 2017, il lui a suffi de se prosterner à Oradour sur Glane et au Mémorial juif, et en 2022, de qualifier d’extrême droite son adversaire.

Ils ont dicté l’attitude ignoble de TOUT l’occident au moment de l’agression turco-musulmane [sic] contre l’Arménie à l’automne 2020. […]

Alors Monsieur Pachinian, quelle démocratie ? Les menaces multiformes qui pèsent sur l’Arménie ne peuvent être résolues par ce slogan !  Les Arméniens ne se mobiliseront pas pour la démocratie.

Rappelons-nous l’appel du Comité de Salut Public : la Patrie ou la mort !

Rappelons-nous aussi, ironie de l’histoire, que les 5 principautés arméniennes d’Artsakh (Karabagh) demandèrent vers 1725 au pas très démocratique tsar d’être leur souverain en remplacement des khans perses musulmans.

Aujourd’hui plus que jamais, le salut viendra de la Russie !

Le rattachement de l’Arménie et de l’Artsakh à la Fédération de Russie, en tant que République fédérée, pourrait être la solution pour la survie de la nation arménienne. »

 

Manifestation de l’opposition nationaliste en faveur de la Russie à Erevan, mai 2022 :


 


Manifestation des séparatistes arméniens du Karabakh en faveur de la Russie, avril 2022 :

 



Déclaration d’Harut Sassounian, directeur du California Courrier et cadre de la Fédération révolutionnaire arménienne, juin 2022 :

« Les membres de la coalition anti-Turquie devraient être : les Arabes, les Arméniens, les Assyriens, Chypre, la Grèce, l’Iran, l’Irak, les Kurdes, la Russie, la Syrie, les Syriaques et les Yézidis. S'ils s’unissent, ils peuvent se défendre et riposter contre la Turquie. »

 Krikor Amirzayan, « Pourquoi mourir pour l’Artsakh ? », Armenews.com, 6 août 2022 :

« Mais le salut de l’Arménie vient ainsi et surtout d’ailleurs. Et aujourd’hui dans le scénario-catastrophe qui se dessine, tous les regards vont vers la Russie, seule capable de renverser les données et sauver l’Arménie, pièce essentielle de sa partie d’échecs dans la région. »


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Pourquoi l’occupation du Karabakh et de territoires adjacents par l’Arménie est illégale

Conflit du Karabakh : un point de vue azerbaïdjanais

Admirateur du nazi Garéguine Nejdeh, l’antisémite Samuel Tilbian appelle (encore) à commettre des crimes de guerre

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lundi 8 août 2022

La « brigade Nubar-Ozanyan » soutient le Dijihad islamique palestinien contre Israël

https://twitter.com/ArmeniaRojava/status/1555883403496628228 





 Ce soutien n’est pas étonnant. Le Djihad islamique palestinien est complètement contrôlé par le régime islamiste des mollahs iraniens. Ces derniers se sont appuyés d’abord sur l’Armée secrète arménienne pour la libération de l’Arménie (ASALA) puis sur la Fédération révolutionnaire arménienne. L’ASALA était par ailleurs l’alliée du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP), créé par Georges Habache et Waddi Haddad, qui, l’un comme l’autre, avaient commencé leur parcours politique, dans les années 1950, en exprimant leur nostalgie pour le Troisième Reich ; dans les années 1960 et 1970, leur principal soutien financier était le nazi suisse François Genoud. Les raisons de ces alliances sont à chercher, notamment, dans l’obsession antisémite qui caractérise le nationalisme arménien depuis ses débuts, par exemple le thème récurrent du « complot judéo-maçonnico-dönme derrière le Comité Union et progrès ».

Mais il n’y a pas que des raisons lointaines et contextuelles à cette prise de position. Nubar Ozanyan, Arménien né en Turquie, a commencé au TKLP/ML (groupuscule communiste) et sa branche terroriste, le TIKKO. Cette double organisation marque une rupture dans l'histoire de l'extrême gauche de ce pays : jusque-là, toutes les formations qui se réclamaient de ce courant politique respectaient Kemal Atatürk, pour son combat contre l'impérialisme britannique et pour la modernisation du pays (droit de vote des femmes, laïcisation, développement de l'industrie, etc.). Là, il devient le diable, dans le discours du TKP/ML-TIKKO.

En fait, ce groupe rassemble surtout des extrémistes arméniens et kurdes, hostiles à l'État-nation turc et à leurs élites ethniques : grands propriétaires kurdes intégrés dans la droite classique turque ou, dans quelques départements, faisant voter CHP ; commerçants arméniens qui se partagent entre centre droit et CHP.

Comme tant d'autres groupes « anti-impérialistes » apparus dans les années 1960 et 1970, le TKP/ML est frénétiquement antisioniste et Nubar Ozanyan prend directement part au combat contre Israël dans les rangs du FPLP, à la fin des années 1980. Ozanyan combat ensuite l'Azerbaïdjan pendant la première guerre du Karabakh (1992-1994), or l'Iran des mollahs a soutenu l'Arménie contre l'Azerbaïdjan, notamment afin que ce pays ne soit pas un pôle d'attraction pour les nombreux Azéris d'Iran.

Le dernier combat d’Ozanyan a lieu en Syrie, aux côtés de la branche locale du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation terroriste maoïste, dont le chef fondateur est un antisémite obsessionnel. Le PKK syrien a été très aidé, du moins jusqu’en 2017, par l’Iran des mollahs, et cette alliance a été ravivée en 2021. Le PKK est également l’allié historique… du FPLP.

Le groupe paramilitaire qui a pris le nom de Nubar Ozanyan après sa mort, en 2017, est toujours actif en Syrie. Le principal site arménien francophone (dirigé par un ancien porte-parole de l’ASALA) ne répugne pas à relayer ce que publie cette organisation.

 

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