Jacques Robichon
(journaliste, combattant de la France libre de 1942 à 1945), Le Débarquement de Provence, Paris, J’ai
lu, 1970 (1re éd., Robert Laffont, 1962), pp. 523-524 :
« L’homme, de taille moyenne, avait été attaché à un tronc de pin dans
la campagne, aux environs de Bormes-les-Mimosas, et les poings liés il
affrontait avec arrogance le regard de mépris et de dégoût que jetait sur lui
le lieutenant-colonel G. R. Bouvet. À quelques mètres de là, dix hommes des
commandos n’attendaient qu’un signal de leur chef pour lui “régler son compte”.
Mais ce signe, en dépit de l’horreur que lui inspirait son prisonnier, Bouvet
tardait à le donner.
Le captif appartenait au bataillon de l’Ost
Legion qui menait la vie dure aux commandos d’Afrique, depuis la nuit de
leur débarquement. C’était un Arménien solide et trapu, noir de peau et de poil, les
lèvres épaisses, coiffé de la casquette à longue visière de la Wehrmacht. Il
portait un simple sous-vêtement à manches courtes, sorti de son pantalon, et sa
veste d’uniforme gisait à ses pieds.
C’était cette veste qui avait attiré l’attention sur lui. Le prisonnier
avait refusé de se laisser fouiller. Maîtrisé par trois gars vigoureux de la
section, les poches de l’Arménien avaient livré “tout ce qu’il fallait pour
prouver le vol et le meurtre” : des
montres de femmes et des bagues en or — mais surtout une horrible collection de
doigts humains, exclusivement des annulaires, encore chargés de leurs
alliances.
Le soldat cantonnait dans une grange voisine, et un officier et quelques hommes
reçurent l’ordre de passer cette grange au peigne fin. À peine eut-il franchi
le seuil, le lieutenant ressortit, et regagna le P.C. de Bouvet au pas de
course.
— Mon colonel ! Il faut que vous veniez voir vous-même !
Bouvet y alla et se trouva,
dit-il aujourd’hui encore, “devant la plus épouvantable vision de toute ma
vie”. Pareil à une chauve-souris, un bébé de quelques mois, crucifié, était
cloué sur le battant de la porte.
Le colonel des commandos fit rassembler promptement les autres officiers et
déclara, en allemand, que “l’armée allemande s’était déshonorée par un forfait
aussi répugnant”. Le coupable ne pouvait donc être traité comme un soldat, mais
bien comme un pillard et un assassin.
Écœuré, Bouvet se détourna du prisonnier. Comme il rejoignait son P.C., des
rafales prolongées claquèrent derrière lui. »
Lire aussi :
La
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Reich
Dissolution
du groupuscule néonazi « Les zouaves », fervent soutien du nationalisme
arménien
La
popularité du fascisme italien et du nazisme dans la diaspora arménienne et en
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Le
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L’arménophilie
d’Alfred Rosenberg, inspirateur et ministre d’Hitler
L’arménophilie
nazie de Johann von Leers
L’arménophilie
du nazi norvégien Vidkun Quisling
Aram
Turabian : raciste, antisémite, fasciste et référence du nationalisme arménien
en 2020
L’arménophilie
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L’arménophilie
fasciste de Lauro Mainardi
L’arménophilie
du régime de Vichy
Patrick
Devedjian et le négationniste-néofasciste François Duprat
Et par contraste :
Les
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La
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