mardi 19 janvier 2021

Les Arméniens dans la Turquie de l’AKP

 

Le député Markar Esayan

 

Markar Esayan, « Önce ben özür dilerim », Milliyet, 19 décembre 2008 :

« Et moi en tant qu’Arménien, je ne me suis jamais considéré comme coupable ni responsable pour les meurtres commis par l’ASALA. Ni éprouvé le besoin de développer une quelconque empathie pour les assassins de musulmans dans l’Est du pays, meurtriers qui étaient venus avec les Russes après [sic] 1915. Au contraire, au nom de tous les gens qui ont été massacrés au cours des deux périodes, je ressens au moins autant de douleur, de tourment et de tristesse que j’en ai eus pour les Arméniens. »

 

« Turkish-Armenian deputy Markar Esayan among the new names in AK Party ruling board », Daily Sabah, 22 mai 2016 :

« Markar Esayan, membre du Parlement turco-arménien du Parti de la justice et du développement (AKP), élu de la deuxième circonscription d’Istanbul, figure parmi les nouveaux noms de membres du MKYK [bureau exécutif] du parti, annoncés lors de la convention d’urgence du parti.

Esayan fait partie des 23 nouveaux membres du MKYK, qui a subi une révision majeure lors de la convention d’urgence au cours de laquelle Binali Yıldırım a été élu nouveau président du parti AK avec 1 405 des 1 470 voix des délégués.

Nommé candidat pour les élections législatives du 7 juin et du 1er novembre [2015, le Parlement ayant été automatiquement dissous après les échecs, en juin, des discussions entre l’AKP et le CHP, puis entre l’AKP et le MHP, pour former un gouvernement de coalition], Esayan a été élu au Parlement les deux fois. »

 

« President Erdoğan attends Markar Esayan’s funeral », tccb.gov.tr, 22 octobre 2020 :

« Le président Recep Tayyip Erdoğan a assisté aux funérailles du député AKP d’İstanbul Markar Esayan organisées à l'église arménienne de la Vierge Marie de cette ville.

À son arrivée à l'église, le président Erdoğan a été accueilli par le 85e patriarche arménien de Turquie Sahak Maşalyan. Accompagné de la première dame Emine Erdoğan, du ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu, du ministre de la Justice Abdulhamit Gül, du ministre de la Santé Fahrettin Koca, du ministre de la Culture et du Tourisme Mehmet Nuri Ersoy, le Président Erdoğan s'est rendu au Patriarcat arménien de Turquie.

À la suite de sa rencontre avec le patriarche Maşalyan, le Président Erdoğan est retourné à l’église arménienne de la Vierge Marie pour les funérailles de M. Esayan. »

 

Soner Çağaptay, The Rise of Turkey: The Twenty-First Century’s First Muslim Power, Lincoln (Nebraska), Potomac Books/University of Nebraska Press, 2014, p. 120 :

« Depuis l’effondrement de l’Union soviétique, des dizaines de milliers de citoyens de la République d’Arménie sont arrivés à İstanbul pour y chercher un emploi. Ce flux est si important que ces immigrés sont désormais plus nombreux que les 60 000 Arméniens stambouliotes de nationalité turque. En réponse, Ankara a récemment modifié sa législation pour permettre aux enfants de ces immigrés sans papiers [sans papiers car la Turquie et l’Arménie n’entretiennent aucune relation diplomatique] d’accéder au système éducatif turc. »

 

« Exhibition organized by Turkish Ministry of Foreign Affairs traces 800 years of shared history between Turkish and Armenian communities in Anatolia », Flint-culture.com, 8 avril 2016 :

« Le 7 avril 2016, une exposition intitulée “Le temps de se souvenir et non d’oublier” s’ouvre au public au Centre culturel et artistique Tophane-i Amire à Istanbul. Organisée par le ministère turc des Affaires étrangères, l’exposition vise à mettre en lumière 800 ans d'histoire partagée entre les Turcs et les Arméniens.

L’exposition comprendra des cartes postales rares des archives d’Orlando Carlo Calumeno, la plus grande collection de cartes postales ottomanes au monde. Les cartes postales sélectionnées révèlent la période multiculturelle de l’Empire ottoman, aux côtés d'un riche matériel visuel et de documents d'archives. L’exposition cherche à retracer la vie commune de deux nations qui ont coexisté en Anatolie pendant des centaines d'années, et leur rappelle leurs joies et leurs peines, leurs cultures communes ainsi que l'importance de ce patrimoine commun. »


« Four Armenians to Take Part in Turkey’s Upcoming Elections », The Armenian Weekly (Boston), 31 mai 2018 :

« Elmas Giragos — membre fondatrice du İYİ Parti — participera également aux élections. Fondé en octobre [2017], le İYİ est décrit comme une alternative nationaliste, conservatrice libérale, laïque et anti-Erdoğan pour les électeurs de droite désabusés par le Parti du mouvement nationaliste (MHP) [passé de l’opposition à la majorité] et l’AKP au pouvoir. »

 

Siranush Ghazanchyan, « St. Giragos Armenian Church in Diyarbakir being restored », en.armradio.am (site de la radio publique d’Arménie), 18 décembre 2019 :

« L’église arménienne Saint-Giragos, située dans l’arrondissement de Sur à Diyarbakir (Tigranakert) est en cours de restauration, rapporte l'agence Tarafsız Haber.

La rénovation a été initiée par le ministère de l’Environnement et de l’Urbanisation. Le sous-préfet de Sur, Abdullah Ciftci, a fourni 30 millions de livres turques (environ 5 millions de dollars des États-Unis) pour la restauration de quatre églises de la région.

L’église a été construite en 1376 ; elle est connue pour être la plus grande église arménienne du Proche- et Moyen-Orient. Elle a été utilisée par l’armée allemande comme quartier général pendant la Première Guerre mondiale et a été convertie en entrepôt après la guerre.

Entre les années 1960 et 1980, la communauté arménienne a obtenu sa propriété mais en raison de l'immigration massive vers les zones urbaines [ce qui signifie que des Arméniens turcs étaient encore en nombre significatif dans ce département jusque dans les années 1980], l’église est restée déserte pendant plusieurs années.

Elle a été rénovée et a rouvert avec le soutien du patriarcat arménien de Constantinople en octobre 2011, mais a été gravement endommagé en septembre 2015 à la suite des affrontements entre les Kurdes [du PKK] et l’armée turque. »

 

 

Lire aussi :

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Le rôle des Arméniens loyalistes dans l’Empire ottoman durant la Première Guerre mondiale

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