samedi 28 novembre 2020

Varoujan Garbidjian : le boucher d’Orly devenu héros national de l’Arménie

 


 

Jean-Marc Théolleyre, « L’Armée secrète vue par la DST », Le Monde, 26 février 1985 :

« De fil en aiguille, la DST [Direction de la surveillance du territoire, fusionnée depuis avec la Direction des Renseignements généraux pour former la Direction générale de la surveillance intérieure] a repéré tous les amis de Garbid[j]ian. Sa certitude est qu’à la veille de l’attentat d’Orly Garbidian était devenu le patron de l’ASALA [Armée secrète arménienne pour la libération de l’Arménie] en France et peut être en Europe. C’est ainsi qu’il s’était assuré le concours de Soner Nayir, aujourd’hui l’un de ses deux coaccusés. Un Nayir qui, lui aussi, avait rencontré Agopian [chef de l’ASALA] lors du fameux voyage d’Athènes et dont l’appartement de Courbevoie devait finalement constituer le PC de l’équipe. »

 

Jean-Marc Théolleyre, « Un verdict ordinaire contre le terrorisme », Le Monde, 5 mars 1985 :

« En s’achevant, dimanche 3 mars aux petites heures, par la condamnation à la réclusion perpétuelle de Varoujan Garbidian et par celles de Soner Nayir et d’Ohannès Semerci à, respectivement, quinze ans et dix ans de la même peine, le procès des accusés de l’attentat d’Orly a connu un épilogue dont les autorités turques se sont déjà déclarées aussi satisfaites que les défenseurs mécontents, puisque, déjà, des pourvois en cassation sont envisagés [ils ont été effectivement déposés, puis rejetés]. »

 

Florence Avakian, « Over a Million in Armenia Plead for Release of Convicted ASALA Man from. French Prison », The Armenian Reporter (New York), 11 novembre 1995 :

« Au total, 1 227 473 citoyens de l’Arméniens ont signé une petition qui circule pour appeler les autorités françaises à libérer de prison M. Varoujan Garbidjian, un membre de l’Armée secrète arménienne pour la libération de l’Arménie (ASALA) qui purge une peine de réclusion à perpétuité pour avoir organisé l’attentat à l’explosif contre le bureau de la Turkish Airlines à l’aéroport de Paris Orly, en 1983 [la bombe n’a en fait explosé que par erreur à Orly : elle devait exploser en vol ; voir ci-dessous]. »

 

Radio Free Europe / Radio Liberty, « Newsline », 7 mai 2001 :

« LE PREMIER MINISTRE ARMÉNIEN RENCONTRE UN MEMBRE LIBÉRÉ DE L’ASALA

Noyan Tapan et le bureau de RFE/RL à Erevan rapportent que, rencontrant le 4 mai [2001] Varoujan Garbidjian, un ancien membre de l’Armée secrète pour la libération de l’Arménie (ASALA), le Premier ministre Andranik Markarian a exprimé sa “joie” de voir Garbidjian libéré d’une prison française où il a purgé presque dix-huit ans de réclusion pour le rôle que lui a attribué [la justice française] dans l’attentat à l’explosif contre le bureau de la Turkish Airlines à Orly [erreur : la bombe était supposée exploser en vol, ce qui aurait tué 117 personnes, et ne visait donc pas le bureau lui-même]. »

 

Varoujan Garbidjian, entretien à Hayots Ashkar, 2008 :

« Nous avions prévu de faire sauter l'avion de la compagnie Turkish Airlines. »

ð  Garbidjian ne faisait que répéter ce qu’il avait déjà dit aux enquêteurs en 1983 : le but était bien de tuer les 117 passagers et membres d’équipage.

 

« “We are a triumphant nation” : Varuzhan Karapetyan », Ysu.am, 15 mars 2017 :

« Aujourd'hui, le club de préparation militaire de l4YSU [Université d'État d'Erevan], qui a reçu le nom de L. Azgaldyan, a organisé une réunion avec Varuzhan Karapetyan [Varoujan Garbidjian], membre de l'ASALA.

Les organisateurs de l'évènement intitulé “La référence historique aux activités de l'ASALA” ont noté que cette journée est spéciale. Le 15 mars 1921 à Berlin, le vengeur Soghomon Tehleryan [dirigé par Chahan Nathalie, source d’inspiration, plus tard, pour l’ASALA] abattit l’un des organisateurs du génocide arménien, Talat Pacha.

Varuzhan Karapetyan a salué les étudiants et a déclaré que ces réunions sont très importantes pour les jeunes. Il a ensuite évoqué l'histoire, les activités et les objectifs de l'Armée secrète arménienne pour la libération de l'Arménie.

“1965 a été un tournant pour notre nation, qui avait été massacrée cinquante ans auparavant et renaissait. Les intellectuels et les gens ordinaires dans un esprit revendicatif sont descendus dans les rues, exprimant leurs inquiétudes au sujet de ce crime”, a-t-il dit.

L’invité a noté que les jeunes d’aujourd’hui, la génération de l’indépendance, sont des gens heureux parce qu’ils peuvent revendiquer ouvertement quelque chose, exprimer leurs idées et soumettre à la communauté internationale toute plainte qu’ils jugeraient utile.

“Je regarde vos visages brillants et je me rends compte que notre lutte n'a pas été vaine. Nous, la génération plus âgée, nous rendons compte que nous sommes une nation victorieuse”, a déclaré Varuzhan Karapetyan.

Les étudiants ont entonné des chants et interprété des danses patriotiques, ainsi que des danses militaires, et notre invité a répondu à leurs questions. »

 

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