Gaïdz Minassian, « "L’Europe
a-t-elle besoin des intellectuels turcs ?", de Vincent Duclert : en quête
de la Turquie démocratique », Le
Monde, 9 juin 2010 :
« Ni kémaliste ni islamiste, mais démocrate. Ainsi aurait pu s’intituler
le dernier ouvrage de l’historien Vincent Duclert, qui démontre l’existence d’une
communauté de destin entre l’Europe et les intellectuels turcs. […]
Ces intellectuels turcs ne constituent pas une anomalie dans l’histoire du
pays.
Au contraire, leur généalogie remonte à la période des sultans éclairés du XIXe siècle [la première révolte nationaliste arménienne, celle de Zeytun en 1862, a justement eu lieu contre un de ces sultans éclairés, Abdülaziz], puis à celle de la révolution de 1908 avec le prince Sabbahadin [dirigeant de l’Entente libérale], avant de s’incarner autour d’héritiers de renommée mondiale, comme Nazim Hikmet [stalinien déclaré, y compris au moment de la persécution stalinienne des Turcs de Bulgarie en 1950-1951 et des campagnes antisémites de 1952-1953 en Tchécoslovaquie et en URSS] ou Yasar Kemal. »
« Génocide
arménien : "La France aurait dû décider d’abord de soutenir les
chercheurs" » (entretien avec Vincent Duclert), Le Monde, 29 décembre 2011 :
« Les principaux responsables s’enfuient en Allemagne après l’armistice
de 1918. S’installe un gouvernement issu de l’Entente libérale, dont les
membres sont décidés à juger les responsables du génocide. Des procès
commencent [M. Duclert omet évidemment de
dire que les accusés n’avaient pas le droit à l’assistance d’un avocat pendant
l’instruction, ni celui de faire interroger par leur conseil les témoins de l’accusation
durant le procès, ni celui de demander une expertise indépendante des
« documents » produits par l’accusation, et que, lors des procès d’avril-septembre
1920, ils n’eurent même plus droit à un avocat, à quelque moment que ce fût. M.
Duclert ne voit pas davantage la nécessité de préciser que les condamnations de
1920 ont, pour la plupart, été annulées en appel, en 1921 ; quant aux
condamnations prononcées en 1919, il est toujours resté interdit de les
contester en appel]. Mais cette logique sera mise en échec, après l’isolement
progressif des libéraux [on se demande
bien pourquoi…] face à la croisade nationaliste de Mustafa Kemal. »
Vincent Duclert, « Le
génocide des Arméniens ottomans », avril 2015 :
« Les vainqueurs de la Première Guerre mondiale ont voulu, au
lendemain de la fin des combats, que la vérité soit établie sur le ‘crime contre
l’humanité et la civilisation’ défini par la déclaration du 24 mai 1915 [déclaration réclamée et préparée par le
fort peu démocratique gouvernement du tsar, et faite avant le déplacement forcé
d’Arméniens, dans le but nullement dissimulé d’intimider le gouvernement
ottoman et de l’empêcher de prendre cette mesure contre-insurrectionnelle,
comparable à celle prise par le gouvernement contre les Boers, en 1899-1902].
Ils sont rejoints par le gouvernement ottoman de l’Entente libérale qui
obtient, par un décret impérial du 21 novembre 1918, la constitution d’une
commission d’enquête administrative au sein du Bureau de la Sûreté générale. »
ðVoyons donc précisément qui étaient ces « démocrates », témoins
de moralité et arguments d’autorité.
Putschisme et financements étrangers (fort peu turcophiles)
Edward F. Knight, The
Awakening of Turkey. The Turkish Revolution of 1908, Boston-Tokyo, J. B.
Millet C°, 1910 :
« L’Entente libérale, par conséquent, se prononce pour l’autonomie [des provinces périphériques de l’Empire
ottoman]. L’Entente est largement soutenue par l’élément grec, et ce fait
ne lui vaut pas de félicitations de la part de ceux qui désirent l’unité
ottomane. Il est connu que ce parti largement financé par des marchands grecs
de Turquie, toujours généreux dans leurs souscriptions à une cause nationale
grecque ; mais on ne peut pas penser que l’intégrité de l’Empire ottoman est en
sécurité entre leurs mains. » (p. 290)
« L’Entente libérale a apparemment pris la tête du complot [de mars-avril 1909, finalement raté] contre
le gouvernement [issu des élections de
1908] et il est devenu évident que ce complot était bien financé. »
(pp. 299-300)
Berthe Georges-Gaulis, Angora
— Constantinople — Londres. Moustafa Kémal et la politique anglaise en Orient,
Paris, Armand Colin, 1922, p. 65 :
« En 1910, Fitzmaurice, premier drogman de l’ambassade d’Angleterre, l’un
de ses agents les mieux doués [et
frénétiquement antisémite, ce qui permet d’éclairer beaucoup de citations
ci-dessous], organise un groupe de protestataires. Il acquiert un dissident
de l’Union et Progrès, le colonel Sadik bey, mécontent de la politique radicale
de ses collègues. Fitzmaurice stimule l’esprit conservateur de l’élément
religieux récemment rallié au Comité. Il gagne ainsi une centaine de députés ;
ils vont se séparer du Comité central, mais, au dernier moment, ils hésitent,
se dérobent et finissent par rentrer dans le giron. De cette coûteuse
tentative, les Anglais ne conservent que le colonel Sadik bey, désormais chef
et grand maître de l’Entente libérale, et une dizaine de députés hodjas [musulmans conservateurs].
La ténacité britannique ne s’émeut pas devant l’échec. On recommencera,
voilà tout. Après plus d’une déception, en 1911, le parti de l’Entente libérale
est formé. Il a pour mission d’unir les dissidents de l’Union et Progrès aux éléments
chrétiens du pays. Damad Férid présidera de haut le Parti. Une active
propagande est menée dans l’armée, quelques officiers supérieurs se laissent
séduire, intriguent contre le ministère de la Guerre, que dirige Mahmoud
Chevket, et provoquent la chute du cabinet unioniste Saïd pacha en juillet
1912. »
Feroz Ahmad, The
Making of Modern Turkey, Londres-New York, Routledge, 1993, p. 37 :
« Mais il existait aussi des officiers favorables à l’Entente
libérale, principalement des non-Turcs (Arabes et Albanais) [ce fait rend particulièrement ironique l’obsession
de la presse de ladite Entente libérale, consistant à présenter le Comité Union
et progrès (CUP) comme entièrement contrôlé par les Juifs et les Tsiganes, et ces
derniers comme des non-Turcs] qui soutenaient la décentralisation. De fait,
en juillet 1912, un groupe mené par le colonel Sadik Bey et s’appelant lui-même
“les officiers sauveurs” forcèrent le cabinet de Mehmed Said Pacha, qui
penchait du côté du CUP, à démissionner et ouvrirent ainsi la voie à un
gouvernement de l’Entente libérale. »
ð La division provoquée par ce coup d’État et l’incompétence
du gouvernement « libéral » sont deux des raisons principales pour
lesquelles la première guerre balkanique a éclaté, avec son cortège de
catastrophes territoriales et
démographiques pour les Turcs ; le retour du CUP au pouvoir, en
janvier 1913 a, inversement, contribué à sauver ce qui pouvait l’être
(récupération d’Edirne lors de la seconde guerre balkanique). Par ailleurs, la
pratique du coup d’État contre un gouvernement issu des urnes montre la réalité
du « libéralisme » de ce parti.
Rapport du lieutenant-colonel Mougin (bientôt
promu colonel, puis général en 1924), 1er avril 1920, Service
historique de la défense, Vincennes, 7 N 3210, dossier 2, sous-dossier 2 :
« Les
Anglais veulent un gouvernement Damad Férid Pacha qui sera tout à leur dévotion
et leurs agissements sont tels que tout est à craindre. Leurs agents sont
nombreux, leur presse bien menée, l’Entente libérale est leur chose. »
« N° 10. REFY DJEVAD. Directeur de “l’Alemdar” [journal de l’Entente libérale à partir de 1919], aventurier et agent anglais. Il a ouvert le club d’Anatolie, dont il a fait une maison de jeu, avec la protection du général anglais Maxwell, dont il est l’espion, pour surveiller les Anglais et les Italiens.
N° 11. Colonel
SADIK BEY. Âgé de 60 ans, serait épuisé physiquement et dont le nom servirait de
drapeau aux partisans anglais.
Il est le chef du
parti de l’Entente [libérale] ;
il est au service de l’Angleterre, comme il a été leur espion en Égypte, durant
la guerre. »
Obsession pour le « complot judéo-maçonnico-dönme-tsigane » derrière le CUP et le mouvement kémaliste
« Revue
parlementaire », Mècheroutiette (organe du Parti radical ottoman, puis de l’Entente libérale, après leur fusion),
juin 1911, p. 55 :
« On a peine
à retenir le tzigane, Talaat bey [dirigeant
du Comité Union et progrès, qui, d’ailleurs, n’était pas tzigane], chez qui
quelques mois passés dans un ministère, n’ont nullement éteint l’atavisme, et qui porte la main à la
poche de derrière de son pantalon pour y prendre son revolver. »
« Revue
parlementaire », Mècheroutiette,
juillet 1911, p. 48 :
« Séid bey s’exprime
ainsi au sujet des dissentiments unionistes : “Je tiens à déclarer à la face du
monde qu’au sein du parti parlementaire de l’Union et Progrès, il ny a
absolument aucune divergence (applaudissements prolongés au centre).
Tant qu’existera
l’Empire ottoman, cette association existera aussi. Elle est aujourd’hui au
même point qu’auparavant !
— Loutfi bey. — Qui
croire?
Séid bey. — Ancien
groupe, ou nouveau groupe, tant que notre devise sera «Union et Progrès» rien
ne pourra se faire en dehors de cette formule. L’union a pris naissance parmi
nous sous la tente, elle restera notre premier objectif, et le progrès continuera
à rester le second.”
Il est évident que
la tente fait bien dans ce paysage, dans le désert de ce discours. Mais Séid bey aurait dû préciser sous
quelle tente est née cette union, une tente de soldats ou une tente de tziganes. »
« Un
avertissement », Mècheroutiette, août
1911, p. 21 :
« Nulle part les Juifs n’ont été traités aussi libéralement qu’en
Turquie, à n’importe quelle époque, malgré le fameux passeport rouge.
Mais ce n’est pas une raison pour qu’ils prennent dans notre pays la
revanche des humiliations qu’ils subissent ailleurs. Parce qu’ailleurs ils ont
été et sont encore opprimés, ce n’est pas une raison pour qu’ils nous
tyrannisent. Et c’est ce qu’ils font sous le manteau du comité Union et Progrès
depuis la révolution de juillet 1908. Quand
en 1909 le député juif Carasso signifia sa déchéance au Sultan Abdul-Hamid, se
présenta-t-il comme un successeur ? Sa visite marquait-elle l’avènement de sa
race au pouvoir absolu ?
[…] Nous disons : “il faut que les ‘donméhs’ ou ‘mamins’ et autres Juifs de
Salonique cessent leurs provocations, s’ils ne veulent pas que les autres
races, tant chrétiennes que musulmanes, y répondent.” »
ð Le procédé est grossier,
car E. Carasso n’était qu’un des membres de la délégation notifiant au sultan
sa destitution, les autres étant deux députés musulmans et un sénateur arménien
catholique, Aram
Efendi. Il a déjà
été expliqué sur ce blog que le nombre de Juifs et de dönmes (les dönmes sont
un rameau de l’islam issus de la conversion de certains Juifs ottomans à la
religion musulmane) parmi les dirigeants du CUP a été fortement exagéré dans la
propagande hostile à ce parti, le lecteur non prévenu peut s’y référer.
« Le
danger des vertus négatives », Mècheroutiette,
octobre 1911, pp. 34-35 :
« C’est ce qui constitue le péril que nous
mentionnions au début, car les Juifs, aidés dans la circonstance par leurs
congénères les “donméhs” ou “mamins” ont réussi, à prendre la direction de la
politique dans l’Empire ottoman. Ils ne songent plus à reconstituer un État
indépendant sur les bords du Jourdain, mais, leur sionisme étant devenu
politique, et par le fait économique et financier, avec les mêmes appuis extérieurs,
ils étendent sur tout l’Empire une influence que l’on peut sans exagération
qualifier de néfaste.
Quelques Juifs et
donméhs de Salonique, parvenus à s’élever un peu au-dessus du niveau social de
leurs coreligionnaires, prétendent avoir provoqué et réalisé, avec le Comité
Union et Progrès, dont ils faisaient partie, la révolution de juillet 1908. C’est
faux. Ils n’ont pas fait la révolution, c’est la révolution qui les a faits.
Ainsi que nous l’avons montré à plusieurs reprises, les véritables promoteurs
et auteurs du mouvement révolutionnaire furent des officiers et des notables
albanais, qui n’avaient à l’époque rien de commun avec le comité, et qui furent
seulement après coup embrigadés par celui-ci, pour la plus grande gloire et
surtout le plus grand profit de certains fils d’Israël et de Shabbethaï [le chef de ce courant du judaïsme
finalement converti à l’islam et à l’origine des dönmes]. Nous avons d’ailleurs
entre les mains la preuve que leur grand homme, Djavid bey, n’a été admis dans
le comité qu’après la révolution de juillet 1908.
Qu’ils aient manigancé quelque chose dans les
réunions secrètes, tenues dans des loges ou ailleurs, nous l’admettons, car
c’est assez conforme à leur caractère. Mais comme ils n’ont pas pu aboutir
par eux-mêmes dans cette tâche pour laquelle ils sont faits, ne montrent-ils
pas ainsi clair comme le jour que leurs
vertus politiques sont en effet bien négatives ?
Et si, allant
plus loin, nous admettons même, contrairement à la vérité, et pour leur faire
plaisir, qu’ils aient apporté un réel secours à la cause de la révolution,
est-ce que leurs vertus politiques cesseraient pour cela d’être négatives ?
Toute révolution même la plus juste, n’est-elle pas une négation?
Doués donc de quelques aptitudes à détruire,
ils se sont révélés tout à fait inaptes à construire. Et tout d’abord ils se sont
servis du comité Union et Progrès, qui passa et qui reste dans leurs mains,
comme d’un terrible instrument de sabotage. […]
Le manche turc !
comment trouver un meilleur symbole de notre politique stupide et brutale
depuis trois ans ?
Avec quelle
virtuosité, les Juifs, devenus nos
maîtres, l’ont manié, les événements qui suivirent la révolution le
proclament assez haut. »
« Un ver dans le fruit », ibid., p. 60 :
« Et d’ailleurs, le comité [Union et progrès] de 1908 n’était point ce qu’il est maintenant. Il était composé de militaires et de vrais Ottomans, mais peu à peu ils se trouvèrent supplantés par les renégats juifs de Salonique. »
« Un
mémoire », Mècheroutiette,
novembre 1911, p. 36 :
« Nous voudrions bien que Djemal Nouri bey éclairât sa lanterne, en
nous nommant ces quatre ou cinq personnes à la néfaste influence et qui ne sont
douées d’aucun génie, car tout le monde, en Turquie comme à l’étranger, s’accorde
à dire que le Comité [Union et progrès] a été jusqu’à présent
soumis aux Juifs et crypto-juifs (mamins) de Salonique. […]
Qu’en pense Djemal Nouri bey? Peut-être obéit-il lui-même à ces conseils un
peu tardivement venus d’Europe. Dans ce cas, qu’il reconnaisse franchement que
les Ottomans ont tout avantage à ce que les Juifs restent politiquement à leur
place, et que l’Empire serait exposé au plus grand des dangers, si l’on tentait
sous une autre forme une expérience qui a si mal réussi une première fois. C’est
pourquoi le bloc enfariné de son
pangermanisme plus ou moins sioniste ne
nous dit rien qui vaille. »
« La
dissolution de la chambre », Mècheroutiette,
février 1912, p. 19 :
« Ainsi donc, les députés, avant de recevoir la bénédiction des
pontifes “mamins” [encore une référence
aux dönmes…] de Salonique, devront, comme on dit en religion, prononcer
leurs grands vœux solennellement. »
Chérif Pacha, « Une nouvelle
aurore », Mècheroutiette, juillet
1912, p. 1 :
« En 1908, l’armée seule avec le concours de quelques patriotes
albanais avait renversé le régime hamidien. Les vautours de la rue Bonaparte, à
Paris, s’abattirent sur Constantinople comme sur une proie. Et comme après une
bataille, vinrent aussi les pillards, représentés dans la circonstance par les
“mamins” de Salonique, et certains “tchinguénés”, pour s’approprier le fruit
des efforts de l’armée et de quelques patriotes civils. »
« La ruine d’un
Titan », Mècheroutiette,
novembre 1912, p. 60 :
« Un Grand-Vizir est allé présenter le Sultan aux hébreux saloniciens,
car c’est de Salonique qu’est parti le mouvement révolutionnaire, et il n’est
pas trop paradoxal d’indiquer qu’il est en quelque sorte judéo-turc. Si la
résurrection ottomane devait évoluer dans ce sens, ce serait la solution
élégante et imprévue du Sionisme, ce serait la véritable conquête de Jérusalem
et de l’Empire Turc par les juifs. »
« Le moyen d’assurer
la paix », Mècheroutiette, novembre
1913, p. 4 :
« Le comité [union et progrès] a d’ailleurs de bons conseillers car il
obéit dans la circonstance avec plaisir à
une direction judéo-maçonnique, qui prodigue en sa faveur non seulement son
expérience, mais encore son influence en Europe, laquelle est considérable. »
Izzet Bey, ministre par intérim de l’Intérieur de janvier à mars 1919, membre
de l’Entente libérale et oncle de Chérif Pacha, déclaration de février 1919
citée dans Arthur
Beylerian, Les Grandes Puissances, l’Empire
ottoman et les Arméniens dans les Archives françaises (1914-1918), Paris,
1983, p. LVI :
« Les criminels ne sont pas les vrais musulmans, mais ce sont les
deunmehs ! »
Michel Paillarès (agent
d’influence de la Grèce et lié à l’Entente libérale), Le Kémalisme devant les Alliés, Istanbul-Paris, éditions du Bosphore, 1922, p. 50 :
« À en croire Damad Ferid pacha [dirigeant
de l’Entente libérale, grand vizir de mai à septembre 1919, puis d’avril à
octobre 1920], il [Kemal Atatürk] serait d’origine
juive. »
ð Kemal n’était ni juif ni
dönme, mais descendant de Turkmènes yörüks de tradition sunnite. Diaboliser un
adversaire qu’on judaïse par ailleurs est un thème antisémite connu.
Lettre de Chérif Pacha à
André Tardieu, 24 mai 1939, Archives nationales, Pierrefitte, microfilm 324 AP
6 :
« En attendant, tous les pays sont en train de se ruiner
financièrement […] La juiverie [sic],
qui forme en somme la puissance financière de l’Amérique et de l’Angleterre,
voire celle de la France, en profite largement. »
La conséquence logique
« Après le
discours de l’amiral Darlan — Les témoignages de loyalisme affluent à
Vichy », L’Ouest-Éclair, 7
juin 1941, p. 2 :
« Par ailleurs, un grand ami de la France, le général d’armée Chérif
Pacha, a envoyé le télégramme suivant à l’amiral Darlan :
“L’énergique déclaration que vous venez de faire à Paris est
digne de la nation et de l’armée françaises, dans laquelle j’ai eu l’insigne
honneur de recevoir, en 1887, les épaulettes d’officier.”
Et le général Chérif Pacha, avec l’expression de son admiration, envoie lui
aussi à l’Amiral et au Maréchal [Philippe Pétain], ses respectueuses et sincères félicitations. »
Jordi Tejel Gorgas, Le Mouvement kurde de Turquie en exil,
Berne, Peter Lang, 2007, p. 154 :
« Les Allemands prennent également contact [en 1942] avec Chérif Pacha [ethniquement
kurde et passé au nationalisme kurde], qui se trouve en France à cette
époque-là. »
Mirella Galletti,
« Deux lettres de Chérif Pacha à Benito Mussolini », Études kurdes, n° 2, novembre 2000, p.
65 :
« Dans les archives italiennes - Archivio Centrale dello Stato,
Segreteria particolare del Duce, n. 541.245, 1922-43, dossier “Chérif Pacha” -
nous avons trouvé deux lettres du Général Chérif Pacha datées du 27 juillet
1942 et du 16 décembre 1942 adressées à Benito Mussolini.
Dans sa lettre du 27 juillet 1942, Chérif Pacha révèle qu’il s’était rendu
à Paris le 22 juin 1942 à l’invitation du gouvernement allemand. […]
Dès 1936, Chérif Pacha, qui vivait alors à Monte Carlo, avait déjà essayé
d’entrer en contact secrètement avec le “Duce”, à travers le Consul italien à
Nice. Je n’ai malheureusement pas retrouvé ce courrier marqué “confidentiel”,
daté du 8 décembre 1936, mais il existe des “Notes” du secrétaire personnel de
Mussolini qui se réfèrent à cette lettre qui n’avait été remise au Duce que le
17 juillet 1937. »
Lire aussi, sur les prudhommeries de Vincent Duclert :
Non,
il n’y a pas eu de « massacre d’Arméniens » à Kars en 1920 (ce fut le
contraire)
Le
complotisme raciste des arménophiles-hellénophiles Edmond Lardy et René Puaux
Sur la question de 1915 et sur le CUP :
La
nature contre-insurrectionnelle du déplacement forcé d’Arméniens ottomans en
1915
Le
rôle des Arméniens loyalistes dans l’Empire ottoman durant la Première Guerre
mondiale
Artin
Boşgezenyan : un Jeune-Turc à la Chambre des députés ottomane
Sur la place centrale du thème du « complot
judéo-maçonnico-dönme » (la composante tsigane semble avoir disparu après
1923) dans l’historiographie nationaliste arménienne et le militantisme arménien
contemporain :
Alain
Soral de nouveau mis en examen : rappels sur Jean Varoujan Sirapian et le
soralisme
L’antijudéomaçonnisme
de Jean Naslian, référence du nationalisme arménien contemporain
Jean-Marc
« Ara » Toranian semble « incapable » de censurer la frénésie antijuive de son
lectorat
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