vendredi 15 décembre 2023

L’Entente libérale (référence des « historiens » défendant le nationalisme arménien) : antijudéomaçonnisme, racisme antitsigane, putschisme, etc.


 


 

Gaïdz Minassian, « "L’Europe a-t-elle besoin des intellectuels turcs ?", de Vincent Duclert : en quête de la Turquie démocratique », Le Monde, 9 juin 2010 :

« Ni kémaliste ni islamiste, mais démocrate. Ainsi aurait pu s’intituler le dernier ouvrage de l’historien Vincent Duclert, qui démontre l’existence d’une communauté de destin entre l’Europe et les intellectuels turcs. […]

Ces intellectuels turcs ne constituent pas une anomalie dans l’histoire du pays.

Au contraire, leur généalogie remonte à la période des sultans éclairés du XIXe siècle [la première révolte nationaliste arménienne, celle de Zeytun en 1862, a justement eu lieu contre un de ces sultans éclairés, Abdülaziz], puis à celle de la révolution de 1908 avec le prince Sabbahadin [dirigeant de l’Entente libérale], avant de s’incarner autour d’héritiers de renommée mondiale, comme Nazim Hikmet [stalinien déclaré, y compris au moment de la persécution stalinienne des Turcs de Bulgarie en 1950-1951 et des campagnes antisémites de 1952-1953 en Tchécoslovaquie et en URSS] ou Yasar Kemal. »

 

« Génocide arménien : "La France aurait dû décider d’abord de soutenir les chercheurs" » (entretien avec Vincent Duclert), Le Monde, 29 décembre 2011 :

« Les principaux responsables s’enfuient en Allemagne après l’armistice de 1918. S’installe un gouvernement issu de l’Entente libérale, dont les membres sont décidés à juger les responsables du génocide. Des procès commencent [M. Duclert omet évidemment de dire que les accusés n’avaient pas le droit à l’assistance d’un avocat pendant l’instruction, ni celui de faire interroger par leur conseil les témoins de l’accusation durant le procès, ni celui de demander une expertise indépendante des « documents » produits par l’accusation, et que, lors des procès d’avril-septembre 1920, ils n’eurent même plus droit à un avocat, à quelque moment que ce fût. M. Duclert ne voit pas davantage la nécessité de préciser que les condamnations de 1920 ont, pour la plupart, été annulées en appel, en 1921 ; quant aux condamnations prononcées en 1919, il est toujours resté interdit de les contester en appel]. Mais cette logique sera mise en échec, après l’isolement progressif des libéraux [on se demande bien pourquoi…] face à la croisade nationaliste de Mustafa Kemal. »

 

Vincent Duclert, « Le génocide des Arméniens ottomans », avril 2015 :

« Les vainqueurs de la Première Guerre mondiale ont voulu, au lendemain de la fin des combats, que la vérité soit établie sur le ‘crime contre l’humanité et la civilisation’ défini par la déclaration du 24 mai 1915 [déclaration réclamée et préparée par le fort peu démocratique gouvernement du tsar, et faite avant le déplacement forcé d’Arméniens, dans le but nullement dissimulé d’intimider le gouvernement ottoman et de l’empêcher de prendre cette mesure contre-insurrectionnelle, comparable à celle prise par le gouvernement contre les Boers, en 1899-1902]. Ils sont rejoints par le gouvernement ottoman de l’Entente libérale qui obtient, par un décret impérial du 21 novembre 1918, la constitution d’une commission d’enquête administrative au sein du Bureau de la Sûreté générale. »

 

ðVoyons donc précisément qui étaient ces « démocrates », témoins de moralité et arguments d’autorité.

 

Putschisme et financements étrangers (fort peu turcophiles)

 

Edward F. Knight, The Awakening of Turkey. The Turkish Revolution of 1908, Boston-Tokyo, J. B. Millet C°, 1910 :

« L’Entente libérale, par conséquent, se prononce pour l’autonomie [des provinces périphériques de l’Empire ottoman]. L’Entente est largement soutenue par l’élément grec, et ce fait ne lui vaut pas de félicitations de la part de ceux qui désirent l’unité ottomane. Il est connu que ce parti largement financé par des marchands grecs de Turquie, toujours généreux dans leurs souscriptions à une cause nationale grecque ; mais on ne peut pas penser que l’intégrité de l’Empire ottoman est en sécurité entre leurs mains. » (p. 290)

« L’Entente libérale a apparemment pris la tête du complot [de mars-avril 1909, finalement raté] contre le gouvernement [issu des élections de 1908] et il est devenu évident que ce complot était bien financé. » (pp. 299-300)

 

Berthe Georges-Gaulis, Angora — Constantinople — Londres. Moustafa Kémal et la politique anglaise en Orient, Paris, Armand Colin, 1922, p. 65 :

« En 1910, Fitzmaurice, premier drogman de l’ambassade d’Angleterre, l’un de ses agents les mieux doués [et frénétiquement antisémite, ce qui permet d’éclairer beaucoup de citations ci-dessous], organise un groupe de protestataires. Il acquiert un dissident de l’Union et Progrès, le colonel Sadik bey, mécontent de la politique radicale de ses collègues. Fitzmaurice stimule l’esprit conservateur de l’élément religieux récemment rallié au Comité. Il gagne ainsi une centaine de députés ; ils vont se séparer du Comité central, mais, au dernier moment, ils hésitent, se dérobent et finissent par rentrer dans le giron. De cette coûteuse tentative, les Anglais ne conservent que le colonel Sadik bey, désormais chef et grand maître de l’Entente libérale, et une dizaine de députés hodjas [musulmans conservateurs].

La ténacité britannique ne s’émeut pas devant l’échec. On recommencera, voilà tout. Après plus d’une déception, en 1911, le parti de l’Entente libérale est formé. Il a pour mission d’unir les dissidents de l’Union et Progrès aux éléments chrétiens du pays. Damad Férid présidera de haut le Parti. Une active propagande est menée dans l’armée, quelques officiers supérieurs se laissent séduire, intriguent contre le ministère de la Guerre, que dirige Mahmoud Chevket, et provoquent la chute du cabinet unioniste Saïd pacha en juillet 1912. »

 

Feroz Ahmad, The Making of Modern Turkey, Londres-New York, Routledge, 1993, p. 37 :

« Mais il existait aussi des officiers favorables à l’Entente libérale, principalement des non-Turcs (Arabes et Albanais) [ce fait rend particulièrement ironique l’obsession de la presse de ladite Entente libérale, consistant à présenter le Comité Union et progrès (CUP) comme entièrement contrôlé par les Juifs et les Tsiganes, et ces derniers comme des non-Turcs] qui soutenaient la décentralisation. De fait, en juillet 1912, un groupe mené par le colonel Sadik Bey et s’appelant lui-même “les officiers sauveurs” forcèrent le cabinet de Mehmed Said Pacha, qui penchait du côté du CUP, à démissionner et ouvrirent ainsi la voie à un gouvernement de l’Entente libérale. »

ð La division provoquée par ce coup d’État et l’incompétence du gouvernement « libéral » sont deux des raisons principales pour lesquelles la première guerre balkanique a éclaté, avec son cortège de catastrophes territoriales et démographiques pour les Turcs ; le retour du CUP au pouvoir, en janvier 1913 a, inversement, contribué à sauver ce qui pouvait l’être (récupération d’Edirne lors de la seconde guerre balkanique). Par ailleurs, la pratique du coup d’État contre un gouvernement issu des urnes montre la réalité du « libéralisme » de ce parti. 

 

Rapport du lieutenant-colonel Mougin (bientôt promu colonel, puis général en 1924), 1er avril 1920, Service historique de la défense, Vincennes, 7 N 3210, dossier 2, sous-dossier 2 :

« Les Anglais veulent un gouvernement Damad Férid Pacha qui sera tout à leur dévotion et leurs agissements sont tels que tout est à craindre. Leurs agents sont nombreux, leur presse bien menée, l’Entente libérale est leur chose. »

« N° 10. REFY DJEVAD. Directeur de “l’Alemdar” [journal de l’Entente libérale à partir de 1919], aventurier et agent anglais. Il a ouvert le club d’Anatolie, dont il a fait une maison de jeu, avec la protection du général anglais Maxwell, dont il est l’espion, pour surveiller les Anglais et les Italiens.

N° 11. Colonel SADIK BEY. Âgé de 60 ans, serait épuisé physiquement et dont le nom servirait de drapeau aux partisans anglais.

Il est le chef du parti de l’Entente [libérale] ; il est au service de l’Angleterre, comme il a été leur espion en Égypte, durant la guerre. »





 

Obsession pour le « complot judéo-maçonnico-dönme-tsigane » derrière le CUP et le mouvement kémaliste

 


« Revue parlementaire », Mècheroutiette (organe du Parti radical ottoman, puis de l’Entente libérale, après leur fusion), juin 1911, p. 55 :

« On a peine à retenir le tzigane, Talaat bey [dirigeant du Comité Union et progrès, qui, d’ailleurs, n’était pas tzigane], chez qui quelques mois passés dans un ministère, n’ont nullement éteint l’atavisme, et qui porte la main à la poche de derrière de son pantalon pour y prendre son revolver. »

 

« Revue parlementaire », Mècheroutiette, juillet 1911, p. 48 :

« Séid bey s’exprime ainsi au sujet des dissentiments unionistes : “Je tiens à déclarer à la face du monde qu’au sein du parti parlementaire de l’Union et Progrès, il ny a absolument aucune divergence (applaudissements prolongés au centre).

Tant qu’existera l’Empire ottoman, cette association existera aussi. Elle est aujourd’hui au même point qu’auparavant !

— Loutfi bey. — Qui croire?

Séid bey. — Ancien groupe, ou nouveau groupe, tant que notre devise sera «Union et Progrès» rien ne pourra se faire en dehors de cette formule. L’union a pris naissance parmi nous sous la tente, elle restera notre premier objectif, et le progrès continuera à rester le second.

Il est évident que la tente fait bien dans ce paysage, dans le désert de ce discours. Mais Séid bey aurait dû préciser sous quelle tente est née cette union, une tente de soldats ou une tente de tziganes. »

 

« Un avertissement », Mècheroutiette, août 1911, p. 21 :

« Nulle part les Juifs n’ont été traités aussi libéralement qu’en Turquie, à n’importe quelle époque, malgré le fameux passeport rouge.

Mais ce n’est pas une raison pour qu’ils prennent dans notre pays la revanche des humiliations qu’ils subissent ailleurs. Parce qu’ailleurs ils ont été et sont encore opprimés, ce n’est pas une raison pour qu’ils nous tyrannisent. Et c’est ce qu’ils font sous le manteau du comité Union et Progrès depuis la révolution de juillet 1908. Quand en 1909 le député juif Carasso signifia sa déchéance au Sultan Abdul-Hamid, se présenta-t-il comme un successeur ? Sa visite marquait-elle l’avènement de sa race au pouvoir absolu ?

[…] Nous disons : “il faut que les ‘donméhs’ ou ‘mamins’ et autres Juifs de Salonique cessent leurs provocations, s’ils ne veulent pas que les autres races, tant chrétiennes que musulmanes, y répondent.” »

ð Le procédé est grossier, car E. Carasso n’était qu’un des membres de la délégation notifiant au sultan sa destitution, les autres étant deux députés musulmans et un sénateur arménien catholique, Aram Efendi. Il a déjà été expliqué sur ce blog que le nombre de Juifs et de dönmes (les dönmes sont un rameau de l’islam issus de la conversion de certains Juifs ottomans à la religion musulmane) parmi les dirigeants du CUP a été fortement exagéré dans la propagande hostile à ce parti, le lecteur non prévenu peut s’y référer.

 

« Le danger des vertus négatives », Mècheroutiette, octobre 1911, pp. 34-35 :

« C’est ce qui constitue le péril que nous mentionnions au début, car les Juifs, aidés dans la circonstance par leurs congénères les “donméhs” ou “mamins” ont réussi, à prendre la direction de la politique dans l’Empire ottoman. Ils ne songent plus à reconstituer un État indépendant sur les bords du Jourdain, mais, leur sionisme étant devenu politique, et par le fait économique et financier, avec les mêmes appuis extérieurs, ils étendent sur tout l’Empire une influence que l’on peut sans exagération qualifier de néfaste.

Quelques Juifs et donméhs de Salonique, parvenus à s’élever un peu au-dessus du niveau social de leurs coreligionnaires, prétendent avoir provoqué et réalisé, avec le Comité Union et Progrès, dont ils faisaient partie, la révolution de juillet 1908. C’est faux. Ils n’ont pas fait la révolution, c’est la révolution qui les a faits. Ainsi que nous l’avons montré à plusieurs reprises, les véritables promoteurs et auteurs du mouvement révolutionnaire furent des officiers et des notables albanais, qui n’avaient à l’époque rien de commun avec le comité, et qui furent seulement après coup embrigadés par celui-ci, pour la plus grande gloire et surtout le plus grand profit de certains fils d’Israël et de Shabbethaï [le chef de ce courant du judaïsme finalement converti à l’islam et à l’origine des dönmes]. Nous avons d’ailleurs entre les mains la preuve que leur grand homme, Djavid bey, n’a été admis dans le comité qu’après la révolution de juillet 1908.

Qu’ils aient manigancé quelque chose dans les réunions secrètes, tenues dans des loges ou ailleurs, nous l’admettons, car c’est assez conforme à leur caractère. Mais comme ils n’ont pas pu aboutir par eux-mêmes dans cette tâche pour laquelle ils sont faits, ne montrent-ils pas ainsi clair comme le jour que leurs vertus politiques sont en effet bien négatives ?

Et si, allant plus loin, nous admettons même, contrairement à la vérité, et pour leur faire plaisir, qu’ils aient apporté un réel secours à la cause de la révolution, est-ce que leurs vertus politiques cesseraient pour cela d’être négatives ? Toute révolution même la plus juste, n’est-elle pas une négation?

Doués donc de quelques aptitudes à détruire, ils se sont révélés tout à fait inaptes à construire. Et tout d’abord ils se sont servis du comité Union et Progrès, qui passa et qui reste dans leurs mains, comme d’un terrible instrument de sabotage. […]

Le manche turc ! comment trouver un meilleur symbole de notre politique stupide et brutale depuis trois ans ?

Avec quelle virtuosité, les Juifs, devenus nos maîtres, l’ont manié, les événements qui suivirent la révolution le proclament assez haut. »


« Un ver dans le fruit », ibid., p. 60 :

« Et d’ailleurs, le comité [Union et progrès] de 1908 n’était point ce qu’il est maintenant. Il était composé de militaires et de vrais Ottomans, mais peu à peu ils se trouvèrent supplantés par les renégats juifs de Salonique. »

 

« Un mémoire », Mècheroutiette, novembre 1911, p. 36 :

« Nous voudrions bien que Djemal Nouri bey éclairât sa lanterne, en nous nommant ces quatre ou cinq personnes à la néfaste influence et qui ne sont douées d’aucun génie, car tout le monde, en Turquie comme à l’étranger, s’accorde à dire que le Comité [Union et progrès] a été jusqu’à présent soumis aux Juifs et crypto-juifs (mamins) de Salonique. […]

Qu’en pense Djemal Nouri bey? Peut-être obéit-il lui-même à ces conseils un peu tardivement venus d’Europe. Dans ce cas, qu’il reconnaisse franchement que les Ottomans ont tout avantage à ce que les Juifs restent politiquement à leur place, et que l’Empire serait exposé au plus grand des dangers, si l’on tentait sous une autre forme une expérience qui a si mal réussi une première fois. C’est pourquoi le bloc enfariné de son pangermanisme plus ou moins sioniste ne nous dit rien qui vaille. »

 

« La dissolution de la chambre », Mècheroutiette, février 1912, p. 19 :

« Ainsi donc, les députés, avant de recevoir la bénédiction des pontifes “mamins” [encore une référence aux dönmes…] de Salonique, devront, comme on dit en religion, prononcer leurs grands vœux solennellement. »

 

Chérif Pacha, « Une nouvelle aurore », Mècheroutiette, juillet 1912, p. 1 :

« En 1908, l’armée seule avec le concours de quelques patriotes albanais avait renversé le régime hamidien. Les vautours de la rue Bonaparte, à Paris, s’abattirent sur Constantinople comme sur une proie. Et comme après une bataille, vinrent aussi les pillards, représentés dans la circonstance par les “mamins” de Salonique, et certains “tchinguénés”, pour s’approprier le fruit des efforts de l’armée et de quelques patriotes civils. »

 

« La ruine d’un Titan », Mècheroutiette, novembre 1912, p. 60 :

« Un Grand-Vizir est allé présenter le Sultan aux hébreux saloniciens, car c’est de Salonique qu’est parti le mouvement révolutionnaire, et il n’est pas trop paradoxal d’indiquer qu’il est en quelque sorte judéo-turc. Si la résurrection ottomane devait évoluer dans ce sens, ce serait la solution élégante et imprévue du Sionisme, ce serait la véritable conquête de Jérusalem et de l’Empire Turc par les juifs. »

 

« Le moyen d’assurer la paix », Mècheroutiette, novembre 1913, p. 4 :

« Le comité [union et progrès] a d’ailleurs de bons conseillers car il obéit dans la circonstance avec plaisir à une direction judéo-maçonnique, qui prodigue en sa faveur non seulement son expérience, mais encore son influence en Europe, laquelle est considérable. »

 

Izzet Bey, ministre par intérim de l’Intérieur de janvier à mars 1919, membre de l’Entente libérale et oncle de Chérif Pacha, déclaration de février 1919 citée dans Arthur Beylerian, Les Grandes Puissances, l’Empire ottoman et les Arméniens dans les Archives françaises (1914-1918), Paris, 1983, p. LVI :

« Les criminels ne sont pas les vrais musulmans, mais ce sont les deunmehs ! »

 

Michel Paillarès (agent d’influence de la Grèce et lié à l’Entente libérale), Le Kémalisme devant les Alliés, Istanbul-Paris, éditions du Bosphore, 1922, p. 50 :

« À en croire Damad Ferid pacha [dirigeant de l’Entente libérale, grand vizir de mai à septembre 1919, puis d’avril à octobre 1920], il [Kemal Atatürk] serait d’origine juive. »

ð Kemal n’était ni juif ni dönme, mais descendant de Turkmènes yörüks de tradition sunnite. Diaboliser un adversaire qu’on judaïse par ailleurs est un thème antisémite connu.

 

Lettre de Chérif Pacha à André Tardieu, 24 mai 1939, Archives nationales, Pierrefitte, microfilm 324 AP 6 :

« En attendant, tous les pays sont en train de se ruiner financièrement […] La juiverie [sic], qui forme en somme la puissance financière de l’Amérique et de l’Angleterre, voire celle de la France, en profite largement. »



 

La conséquence logique

 

« Après le discours de l’amiral Darlan — Les témoignages de loyalisme affluent à Vichy », L’Ouest-Éclair, 7 juin 1941, p. 2 :

« Par ailleurs, un grand ami de la France, le général d’armée Chérif Pacha, a envoyé le télégramme suivant à l’amiral Darlan :

“L’énergique déclaration que vous venez de faire à Paris est digne de la nation et de l’armée françaises, dans laquelle j’ai eu l’insigne honneur de recevoir, en 1887, les épaulettes d’officier.”

Et le général Chérif Pacha, avec l’expression de son admiration, envoie lui aussi à l’Amiral et au Maréchal [Philippe Pétain], ses respectueuses et sincères félicitations. »

 

Jordi Tejel Gorgas, Le Mouvement kurde de Turquie en exil, Berne, Peter Lang, 2007, p. 154 :

« Les Allemands prennent également contact [en 1942] avec Chérif Pacha [ethniquement kurde et passé au nationalisme kurde], qui se trouve en France à cette époque-là. »

 

Mirella Galletti, « Deux lettres de Chérif Pacha à Benito Mussolini », Études kurdes, n° 2, novembre 2000, p. 65 :

« Dans les archives italiennes - Archivio Centrale dello Stato, Segreteria particolare del Duce, n. 541.245, 1922-43, dossier “Chérif Pacha” - nous avons trouvé deux lettres du Général Chérif Pacha datées du 27 juillet 1942 et du 16 décembre 1942 adressées à Benito Mussolini.

Dans sa lettre du 27 juillet 1942, Chérif Pacha révèle qu’il s’était rendu à Paris le 22 juin 1942 à l’invitation du gouvernement allemand. […]

Dès 1936, Chérif Pacha, qui vivait alors à Monte Carlo, avait déjà essayé d’entrer en contact secrètement avec le “Duce”, à travers le Consul italien à Nice. Je n’ai malheureusement pas retrouvé ce courrier marqué “confidentiel”, daté du 8 décembre 1936, mais il existe des “Notes” du secrétaire personnel de Mussolini qui se réfèrent à cette lettre qui n’avait été remise au Duce que le 17 juillet 1937. »



Lire aussi, sur les prudhommeries de Vincent Duclert :

Non, il n’y a pas eu de « massacre d’Arméniens » à Kars en 1920 (ce fut le contraire)

Le complotisme raciste des arménophiles-hellénophiles Edmond Lardy et René Puaux

 

Sur la question de 1915 et sur le CUP :

La nature contre-insurrectionnelle du déplacement forcé d’Arméniens ottomans en 1915

Le rôle des Arméniens loyalistes dans l’Empire ottoman durant la Première Guerre mondiale

Zareh Dilber Efendi : conseiller d’État sous Abdülhamit II, sénateur jeune-turc et admirateur de Pierre Loti

Artin Boşgezenyan : un Jeune-Turc à la Chambre des députés ottomane

Le rôle du député jeune-turc Dikran Barsamian dans la reconstitution du Comité Union et progrès, fin 1918

 

Sur la place centrale du thème du « complot judéo-maçonnico-dönme » (la composante tsigane semble avoir disparu après 1923) dans l’historiographie nationaliste arménienne et le militantisme arménien contemporain :

Le soutien d’Arthur Beylerian à la thèse du « complot judéo-maçonnico-dönme » derrière le Comité Union et progrès

Le soutien de Vahakn Dadrian à la thèse du « complot judéo-maçonnico-dönme » derrière le Comité Union et progrès

Alain Soral de nouveau mis en examen : rappels sur Jean Varoujan Sirapian et le soralisme

Paul de Rémusat (alias Paul du Véou) : un tenant du « complot judéo-maçonnique », un agent d’influence de l’Italie fasciste et une référence pour le nationalisme arménien contemporain

L’antisémitisme de Mevlanzade Rifat, nationaliste kurde, menteur et référence du nationalisme arménien contemporain

L’antijudéomaçonnisme de Jean Naslian, référence du nationalisme arménien contemporain

Le regard sans complaisance de Nune Hakhverdyan et Arman Grigoryan sur la situation intellectuelle en Arménie et en diaspora

Jean-Marc « Ara » Toranian semble « incapable » de censurer la frénésie antijuive de son lectorat

L’obsession des nationalistes arméniens pour le « complot judéo-maçonnique derrière le CUP » : un exemple en octobre 2022

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