Libération arménienne
(mouvement alors dirigé par Jean-Marc « Ara » Toranian), « Non à
la terreur du parti Dashnak », Hay
Baykar (journal dirigé par le même Toranian), février-mars 1979, p. 3 :
« Le parti Dashnak [Fédération révolutionnaire arménienne] est un parti bureaucratique,
totalitaire. Son but est de s’assurer sa propre pérennité et non de lutter
pour l’Arménie. S’il en était autrement, pourquoi s’acharnerait-il donc contre
les [autres] révolutionnaires arméniens ?
Le parti Dashnak regroupe
presque toutes les caractéristiques d’un parti fasciste : idéologie floue, vaguement socialiste,
vaguement militariste, où le slogan remplace l’analyse, fanatisme
aveugle entretenu par les militants, hiérarchie étouffante pour l’imagination
créatrice des membres, intolérance et brutalité physique envers tous les autres
partis.
Pourtant, le parti Dashnak n’est même pas un parti fasciste : il lui
manque une caractéristique essentielle : l’efficacité. Avec une régularité
curieuse, toutes ses entreprises échouent. Il n’est qu’à regarder sa dernière
grande offensive sur le Parti socialiste français pour rentrer à la
Deuxième internationale. Résultat : c’est [Bülent] Ecevit qui a chipé le
fauteuil promis au Dashnak, pendant que [François]
Mitterrand faisait une déclaration en faveur de la minorité turque en
Thrace [occidentale]. »
Or, avec qui M. Toranian cogère-t-il le Conseil de coordination des
associations arméniennes de France depuis qu’il en est devenu coprésident,
en 2010 — cogestion qui se caractérise plus ou moins par la même absence
d’efficacité qu’il stigmatisait en 1979 ? Avec la Fédération
révolutionnaire arménienne (l’autre coprésident du CCAF est Franck « Mourad » Papazian, dirigeant de la FRA et cousin germain de M. Toranian), laquelle n’a jamais prétendu avoir changé depuis la
fin des années 1970.
« La mort d’Hagop
Hagopian », Hay Baykar, 15
septembre 1982, p. 6 :
« Hagop Hagopian [dirigeant de l’Armée secrète arménienne pour la
libération de l’Arménie, ASALA] est mort [en fait, il a simulé son décès, pour
échapper à l’armée israélienne, qui cherchait à l’éliminer durant son opération
contre les terroristes palestiniens installés au Liban, Hagopian étant l’un de
leurs alliés les plus actifs ; il a été tué à Athènes lors d’un règlement de
compte interne à l’ASALA, en 1988].
Avec lui disparaît un héros de la
cause arménienne, un précurseur de cette lutte et de cette avant-garde
symbolisée par l’ASALA. […]
Pourtant, si mourir à Beyrouth fut une réalité pour des milliers de
Libanais et de Palestiniens, ce fut le cas aussi de nombreux Arméniens qui ont
— contrairement à d’autres — refusé de subir l’agression israélienne sans réagir.
Par solidarité, mais également pour sauvegarder leur dignité d’Arméniens et de
combattants. Les bombes israéliennes, en pilonnant le siège de l’ASALA, ne
faisaient qu’exécuter un accord existant entre les États turcs et hébreu,
accord visant, en vertu d’intérêts communs, à “extirper la gangrène
révolutionnaire du Moyen-Orient. »
Astrig Cournalian, « Manifestation
de soutien aux combattants arméniens », Hay Baykar, 29 septembre 1982, p. 4 :
« Ara Toranian a enfin rendu hommage à tous ceux qui ont “fait” la
lutte arménienne ces dernières années. Depuis Yéghia Kéchichian et Zaven
Apétian jusqu’à Hagop Hagopian, décédé au mois d’août dernier sous les bombes
israéliennes […]. »
Gaïdz Minassian, Guerre et terrorisme arméniens. 1972-1998, Paris, Presses universitaires de France, 2002, p. 65-66 :
« Le MNA [Mouvement national arménien, ex-Libération arménienne], bras politique de l'ASALA, consolide ses assises en France [en 1981-1982] et son porte-parole, Ara Toranian, devient un interlocuteur du nouveau gouvernement. Coup politique, le MNA, après avoir occupé les plateaux de télévisions et de radio, prend place autour de la table de négociations et renforce ses relations avec les partis français. Enfin, dernier avantage, le succès partisan, l’ASALA est en train de réaliser son objectif : prendre par le biais du MNA le contrôle de la communauté arménienne de France. »
Jean-Marc « Ara »
Toranian, « La direction du Mouvement national arménien [ex-Libération
arménienne] s’explique sur neuf questions », Hay Baykar, 30 juin 1983, p. 4 :
« […] nous ne nous désolidarisons pas de l’ASALA [dirigée par Hagop
Hagopian] et nous reconnaissons toujours son caractère d’avant-garde de la
lutte révolutionnaire. »
Jean-Marc « Ara »
Toranian, entretien au Nouvel Observateur,
17 octobre 1986, p. 46 :
« Si vous me parlez d’Hagop Hagopian et de son groupe [l’ASALA], je
vous répondrai : oui. Hagop Hagopian est
un antisémite, un fasciste qui hait à la fois les juifs, les maçons, les
sociaux-démocrates, et qui demande l'application de la charia islamique (ce qui
pour un Arménien est un comble). »
Lire aussi :
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