Soulayma Mardam Bey, « “Fisk d’Arabie” à
l’épreuve des printemps arabes », L’Orient-Le
Jour, 3 novembre 2020 :
« Robert Fisk, l’un des reporters les plus célèbres ayant couvert le Moyen-
Orient, est décédé le 30 octobre à l’âge de 74 ans, à l’hôpital Saint-Vincent
de Dublin, après un accident vasculaire cérébral. C’est au Liban, là où il
s’était installé en 1976, alors que l’occupation syrienne ne faisait que
commencer, qu’il amorcera sa carrière régionale en tant que correspondant pour
le Times de Londres, avant de
rejoindre en 1989 The Independent. […]
Autrefois adulé par de nombreux journalistes à travers le monde, M. Fisk
devient un personnage hautement controversé à qui il est reproché un goût pour
les autocrates combiné à un manque de rigueur. La carrière de Robert Fisk, ses
moments de gloire comme ceux où il fut sous le feu des critiques, raconte
quelque part l’évolution du monde arabe. En prenant fait et cause pour les
Palestiniens et en dénonçant l’impérialisme américain, l’emblématique
journaliste a gagné beaucoup de crédit auprès des lecteurs locaux qui y ont vu
une approche plus équilibrée par rapport à celle qui dominait à l’époque. En
passant à côté des printemps arabes, il a au contraire donné le sentiment
d’être enfermé dans une vision figée de la région, où l’impérialisme ne se
conjugue qu’au singulier au service de Washington et de ses alliés.
“Il était très franc et très dur contre les Israéliens et soutenait la
cause palestinienne. Il détestait la politique américaine en général. Pour lui,
c’était le nouveau colonialisme”, confie Walid Joumblatt, à L’Orient-Le Jour. […]
Un journaliste sans peur, mais pas sans reproches. Jadis perçu comme
favorable aux damnés de la terre, sa couverture du conflit syrien sera
considérée par ses pourfendeurs comme à l’image des compromissions éthiques et
morales d’une certaine gauche occidentale – bien que lui-même ait déclaré ne
jamais voter – incapable d’appréhender le Moyen-Orient au-delà d’un prisme anti-américain.
[…]
À l’heure des panégyriques, ceux qui ont blâmé le journaliste pour n’avoir
agi au cours de ces dernières années qu’en porte-parole tacite de Bachar
el-Assad semblent se diviser en deux groupes : ses anciens admirateurs qui
croient en un avant et en un après-révolution syrienne et ceux qui perçoivent
une continuité entre les deux périodes. “L’idée que Fisk était un journaliste
modèle avant de se perdre mystérieusement et brusquement après 2011 n’est pas
sérieuse”, a ainsi tweeté le journaliste Alex Rowell en se fondant notamment
sur des extraits de l’ouvrage Dining with
al-Qaeda de Hugh Popes, directeur des communications au sein du Think Tank
Crisis Group, selon lesquels M. Fisk
disait avoir assisté à des évènements dont il n’aurait en fait pas pu être
témoin. »
« World
Renowned Journalist and Author Robert Fisk to Speak in Los Angeles », anca.org, 13 décembre 2006 :
Robert Fisk, auteur de renommée mondiale, qui a écrit plusieurs livres sur
le Proche- et Moyen-Orient, correspondant à l'étranger pour l'un des principaux
journaux du Royaume-Uni, The Independent,
parlera à la California State University, Northridge (CSUN) de son dernier
livre, The Great War for Civilization.
Fisk discutera de certaines des questions abordées dans son livre sur les
conflits contemporains dans la région du Moyen-Orient et leurs racines
historiques. La conférence aura lieu au Grand Salon de l’Union des étudiants de
l’Université, le vendredi 15 décembre 2006, à 19h30.
L'événement est co-organisé par l’Armenian National Committee of
America-Western Region (ANCA-WR) [organisation créée et contrôlée par la Fédération révolutionnaire arménienne] et le Conseil uni des droits de l'homme
(UHRC), ainsi que le programme d'études arméniennes de la CSUN, l'Association
des étudiants arméniens, la fraternité Alpha Epsilon Omega et la sororité Alpha
Gamma Alpha [deux associations estudiantines].
“La perspicacité unique de
Fisk, qui se rend sur le terrain en ayant une connaissance approfondie de ces
conflits en fait l’un des orateurs les plus engageants dans le domaine”, a
déclaré Haig Hovsepian, directeur des relations communautaires de l’ANCA-WR. “Fisk est connu pour avoir exprimé son
opinion et abordera sans aucun doute des questions difficiles à l'intersection
de la politique étrangère américaine et européenne et des diverses cultures et
intérêts en jeu au Moyen-Orient.”
Particulièrement intéressant pour la communauté arméno-américaine, Fisk est
l’un des journalistes les plus connus au monde et s’est distingué par ses
efforts pour informer le monde sur le génocide arménien. Dans son dernier
livre, The Great War for Civilization,
Fisk consacre un chapitre entier au génocide arménien, qu'il intitule “Le
premier Holocauste”. Il fournit les détails historiques du génocide, révèle des
entretiens avec des survivants au Liban et dénonce la complicité des gouvernements
turc et américain dans la négation du génocide aujourd'hui. »
Norman Stone, « What
has this ‘genocide’ to do with Congress? », The Spectator, 20 octobre 2007 :
« Génocide ? Tout d'abord, tout dépend de votre définition. Si
nous prenons la version classique [la convention signée à Genève en 1948], il y
a de sérieuses difficultés. Les Britanniques ont occupé Istanbul pendant quatre
ans et ont eu accès à une série d'archives. Les magistrats n’ont pas pu trouver
de preuves pour condamner la centaine de Turcs [144] qu’ils avaient arrêtés. À
l'été 1920, certains documents [les « documents Andonian] sont apparus,
prétendument obtenus [par Aram Andonian, raciste déclaré] d'un ancien
fonctionnaire turc pétri de remords, mais il
s’agissait de contrefaçons assez maladroites (cela n’a pas empêché Robert Fisk
d'en citer un ou deux) : le système de datation était erroné, la signature
du gouverneur n’était pas exact, le papier provenait d’une école française,
etc. Les documents ont disparu depuis — ce n’est pas ce à quoi on s’attendrait s’ils avaient été tellement accablants. »
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