jeudi 16 avril 2020

Turcs, Arméniens : les violences et souffrances de guerre vues par des Français




Édouard Bernier (correspondant à İstanbul), « La Turquie et la paix — La question arménienne », L’Europe nouvelle, 29 novembre 1919, p. 2176 :
« Dès leur arrivée au pouvoir, les jeunes Turcs tentent une loyale réconciliation avec les Arméniens, dont ils veulent la collaboration pour réaliser l’unité nationale par l’égalité des races. C’est chose inutile, les conceptions et les aspirations sont trop différentes pour pouvoir se concilier, surtout si hâtivement. Débarrassés d’Abdul Hamid, dont ils redoutaient la vengeance et qu’ils ont, en vain, essayé plusieurs fois de supprimer, les comités révolutionnaires reprennent, avec plus d’acharnement, leurs attaques contre les Turcs [c’est surtout le cas dans la province et plus encore dans la ville d’Adana ; ailleurs, la situation est plus contrastée]. La destruction de tout ce qui est musulman est le leitmotiv des réunions publiques, on la prêche dans les églises, on l’enseigne dans les écoles, on l’acclame au théâtre. Le résultat, c’est Adana. Mais ce n’est plus un massacre général ordonné [référence, pour une fois erronée, à 1895], dans les autres provinces tout est calme. Il s’agit, cette fois, de vrais combats, sur un terrain choisi par les Arméniens et où ils ont, depuis longtemps, amassé les armes et munitions nécessaires. Chez eux, la préméditation est certaine, ils sont pris la main dans le sac, par les consuls étrangers.
La guerre balkanique semble offrir enfin l’occasion tant cherchée d’un soulèvement général, mais les comités n’ont pas prévu, pour les armées turques, une défaite aussi prompte, les événements les dépassent et la Russie se tient sur en réserve. Ils obtiennent cependant, après la paix de Bucarest, un demi-succès. Opposés, d’accord avec les Grecs, au programme de réformes élaboré par la Sublime Porte, ils font imposer au gouvernement, par les grandes puissances, l’acceptation d’un statut spécial pour les six provinces orientales.
Il est maintenant facile de déterminer l’attitude prise par les Arméniens dès les premiers jours du mois d’août 1914 Leur action pendant la guerre est logique, sinon, toujours justifiée. La victoire de l’Entente, c’est, pour eux, l’indépendance de l’Arménie. Ennemis des Turcs, il est peut-être possible d’excuser leur désertion en masse, leur insoumission, leur enrôlement dans les armées alliées. Mais ceux qui restent aux villages et dans les villes sont encore sujets ottomans, et cette qualité les astreint à certains devoirs, leur défend l’accomplissement de certains actes. Pour la Turquie, qui lutte sur les frontières, la trahison et l’espionnage à l’intérieur, appellent un châtiment immédiat. Or, les preuves de ces crimes abondent, et il y a d’autres méfaits plus odieux, qu’il faut aller chercher dans les nombreux villages musulmans, incendiés et pillés après le massacre de leurs habitants. Salus regni, prima lex [la sécurité du royaume est la première loi], aussi bien cela ne veut pas dire que la responsabilité des ministres turcs alors en exercice et de leurs affidés soit diminuée, alors que les déportations et les exécutions sommaires ont fait périr tant d’innocents. Mais il faut une justice égale pour tous et qui ne soit pas volontairement aveugle lorsque des non-musulmans sont en cause. »

Gaston Gaillard (journaliste), Les Turcs et l’Europe, Paris, Chapelot, 1920, p. 285 :
« Mais on ne peut accepter les informations qui prétendent que le chiffre des Arméniens massacrés par les Turcs s’élèverait à plus de 800 000, et qui ne parlent point des Turcs massacrés par les Arméniens. »

Jacques Kayser (journaliste et neveu d’Alfred Dreyfus), L’Europe et la Turquie nouvelle, Paris, Presses universitaires de France, 1922, pp. 111-112 :
« De 1896 à 1916 [1915], il y eut une période de répit, bien que les Russes continuassent à soutenir l’activité clandestine des comités révolutionnaires. Au moment où les armées du Tsar franchirent le Caucase, les Arméniens tentèrent de se soulever, pillèrent les villes, massacrèrent les habitants.
Le major anglais Mason, qui était dans le Caucase au moment où se passaient ces événements, écrit : “Les troupes arméniennes qui étaient avec les Russes massacrèrent, dans cette région, environ 5 000 Kurdes, hommes, femmes et enfants, les chassant comme un troupeau, à coups de baïonnette, vers les haut rochers de Rowanduz, d’où ils les jetèrent dans les précipices. L’Arménien lui-même a quelque chose du tigre quand il se trouve en face d’une proie sans défense.”
Nous pourrions multiplier les témoignages. Les Arméniens égalèrent, en sauvagerie, les créatures d’Abdul Hamid ! On comprend alors, sans l’excuser, la répression qui suivit, ordonnée par le gouvernement turc dans un but de défense nationale.
Les grandes puissances, en s’immisçant dans les questions intérieures de l’Empire ottoman, suscitèrent des haines qui n’existaient pas ou en provoquèrent l’exaspération. Pendant des siècles, les Turcs et les Arméniens, dans une précieuse et féconde collaboration ; il a fallu l’apparition du mercantilisme et de l’impérialisme européen pour créer d’abominables tueries et pour anéantir, durant de longues années, les faveurs d’une paix qui n’eût dû jamais être compromise ! »

René d’Aral, « Le spectacle de l’Orient », Le Gaulois, 12 septembre 1922, p. 1 :
« On demeure stupéfait de la candeur des plénipotentiaires de 1919 qui, tranquillement, sans se préoccuper ni des questions de races, d’orgueil, de patriotisme, ni des passions allumées, ni des rancunes qu’ils laissaient vivaces, ni des considérations d’ordre national ou ethnique, décrétaient la suppression ou presque de la Turquie d’Europe, la réduction de la Turquie d’Asie au profit de la Grèce, et se figuraient que les bons Turcs se soumettraient à ce dépeçage, trop heureux encore de ne point avoir été totalement rayés de la carte du monde Il faut reconnaître, il est vrai, que nous étions assez sceptiques sur les conséquences de cette singulière décision mais quand nous tentions d’y objecter, nous trouvions en face de nous le puritanisme anglo-américain, hérissé et furibond, qui invoquait en faveur de sa thèse l’éternelle histoire des massacres arméniens, et nous n’osions répliquer que les statistiques des agents de l’Entente avaient maintes fois démontré que les massacreurs étaient de part et d’autre à égalité. »

Jean Schlicklin (correspondant du Petit Parisien en Turquie), Angora. L’aube de la Turquie nouvelle, Paris, Berger-Levrault, 1922, pp. 144-147 :
« Les Arméniens n’ignoraient pas toutes ces circonstances. Ils profitèrent de la situation du pays, privé de voies de communication, pour ne pas répondre à l’appel du Gouvernement ottoman et passer au contraire dans les rangs ennemis. En même temps, dans le pays même, des bandes terroristes renforçaient les organisations rebelles. On opérait sur les derrières de l’armée turque, on attaquait les détachements isolés, on s’emparait des convois de ravitaillement, on anéantissait lespetits dépôts ! Dès le début de la campagne, les Arméniens livraient aux troupes russes la ville de Van où ils avaient organisé la rébellion. Il en fut de même à Zeïloum, à Haisan, à Pounar, Guevach, Tchatac. Et, au cours de toutes ces actions, la population civile musulmane n’était pas épargnée.
Le danger était trop grand pour que le Gouvernement turc puisse se permettre de le négliger plus longtemps. Des mesures énergiques s’imposaient. C’est alors que fut décrétée la déportation en masse des populations arméniennes vers l’intérieur du pays. Ces déportations commencèrent après la prise de Van par les troupes arméniennes. Elles s’accomplirent souvent dans des conditions extrêmement difficiles. Le manque absolu de moyens de communication, l’absence d’un ravitaillement régulier amenèrent la mort d’un grand nombre de ces malheureux, victimes innocentes d’infâmes machinations. A côté de quelques abus criminels commis par de rares gouverneurs avides de s’enrichir et profitant d’une telle occasion, il faut dire que les malheureux trouvèrent un appui loyal dans la personne de fonctionnaires comme Bekir Sami bey, Djelal bey, Loutfi bey, Rahmi bey, pour ne citer que ceux-là. Quelques-uns des coupables furent sévèrement châtiés.
Durant cette période il y eut des massacres, et beaucoup de ceux qui avaient eu particulièrement à souffrir des agissements des bandes arméniennes ne craignirent pas d’assouvir leur vengeance sur les déportés, qui par ailleurs étaient souvent secourus par l’ensemble du peuple turc, ainsi qu’en témoignait à la Chambre ottomane Artiné effendi [Artin Boşgezenyan], député arménien d’Alep [et membre du Comité Union et progrès jusqu’à l’autodissolution du parti, en 1918], quelques jours après l’armistice de Moudros [1918].
D’ailleurs, dans le même temps où s’effectuaient ces déportations, les troupes turques elles-mêmes  étaient obligées de se replier devant la pression des armées russes et des révoltés arméniens.
Les musulmans, eux aussi, effectuaient un exode terrible et ce drame parallèle ne fut pas moins poignant. Le froid, la faim, la maladie décimaient également les fuyards. Un officier turc, combattant alors sur le front du Caucase, écrivait sur son carnet de route les lignes suivantes : “Les mères qui avaient leurs petits enfants gelés dans leurs bras, morts de froid, les jetaient à la face des officiers avec un geste de mépris, et ces petits êtres venant à tomber sur les chemins glacés produisaient un son dur et sec comme le choc de deux pierres. » Sur les routes de retraite, des bandes kurdes et arabes attaquaient également les convois arméniens et les convois musulmans. Et dans les villes occupées par les Anglais, les familles turques souffraient infiniment plus que les familles chrétiennes.
Et puis, ce fut l’armistice et la formation de la République arménienne.
Lorsque, le 13 avril 1919, le gouvernement local de Kars, grâce aux agissements des Anglais, dut quitter la ville, le général arménien Ossebian s’y installa avec ses troupes et le tachnakiste Gargonof prit le pouvoir. Une longue série d’horreurs fut alors perpétrée et, puisqu’il s’agit toujours dans ce malheureux pays de pages sanglantes, il ne faut pas passer sous silence les faits suivants.
D’après les statistiques officielles qui furent, alors entre les mains des représentants des grandes puissances, tant au Caucase qu’à Constantinople, le bilan des épisodes tragiques fut à peu près le suivant jusqu’à la fin de l’année 1919 : 100 villages turcs brûlés et leur population, s’élevant à environ 135 000 habitants, exterminée en grande partie. Un petit nombre d’entre eux seulement parvenait à se réfugier en Azerbeïdjan.
Ces événements sont demeurés jusqu’à présent trop ignorés par l’opinion publique européenne. Les détails horribles abondent. Veut-on quelques exemples ?
Lors de l’occupation de Kars par les troupes arméniennes, 100 soldats musulmans étaient massacrés ; dans les villages environnants, les notables turcs étaient assassinés ou expulsés après confiscation de leurs biens. Au village de Hadgi Halil, huit chefs de famille musulmans étaient ainsi massacrés; 1 500 têtes de bétail enlevées et le pillage produisait une valeur de 200 000 livres turques. Les femmes et les enfants qui réussissaient à fuir devant ces atrocités mouraient de faim et de froid dans les montagnes. Dans le seul district de Dikov, cinquante-huit villages étaient détruits et, d’après les témoignages recueillis, près de 15.000 malheureux étaient massacrés. Dans le district de Bardyz, quinze villages subissaient le même sort et un millier de victimes s’ajoutaient aux listes tragiques.
Durant toute l’année 1920, les bandes arméniennes opéraient sans relâche. Le plan d’extermination systématique des populations musulmanes était sauvagement mis à exécution. Les Tachnakistes ne se contentaient pas seulement de poursuivre leurs exploits sur le territoire de la République arménienne, ils pénétraient jusque sur le territoire de l’Azerbeïdjan et dans le district de Kara-Dag incendiaient une cinquantaine de villages après avoir massacré la population. »

M. [Damien] de Martel, commissaire français au Caucase, à M. [Alexandre] Millerand, président du Conseil, ministre des Affaires étrangères, 20 juillet 1920, Archives du ministère des Affaires étrangères, La Courneuve, P 16674 :
« En ce qui concerne ces opérations [militaires], j’ai recueilli de témoins récemment rentrés d’Arménie quelques renseignements qui précisent la façon dont elles sont exécutées : au sud d’Erivan, à la fin de juin dernier, les troupes arméniennes ont cerné 25 villages tatares habités par plus de 40 000 musulmans. Cette population trop près de la capitale pour voir des velléités d’indépendance, avait toujours été calme et paisible ; elle fut chassée à coups de canon vers l’Arax et dut abandonner ses villages, qui furent immédiatement occupés par les réfugiés [arméniens]. Dans cette affaire, environ 4 000 personnes furent mises à mort, sans en excepter les femmes et les enfants, que les soldats arméniens noyaient dans l’Arax.
Il ne m’a pas paru inutile de rapporter ces détails qui montrent que ce ne sont pas toujours “les mêmes qui sont massacrés.” »



« Les musulmans en Arménie », Le Temps, 25 juillet 1920, p. 4 :
« Batoum, 24 juillet.
La situation des Musulmans en Arménie est devenue critique. Les persécutions en masse auxquelles se livrent le gouvernement d’Erivan et le Parti « dachnak » contre ces Musulmans, les massacres et les violences qui se sont renouvelés ces deux mois derniers poussent les débris des populations musulmanes à s’enfuir en Perse en abandonnant leurs foyers et leurs biens. Le gouvernement arménien a organisé une commission spéciale pour enregistrer les moissons abandonnées par les Musulmans et les Grecs dans le district de Kars. Dans le district de Zanguibazar, vers la fin de juin, une vingtaine de villages musulmans furent détruits à coups de canon et leurs habitants massacrés. À l’heure actuelle, la population musulmane de Transcaucasie se trouve prise entre Arméniens et bolchevistes. Le nombre des victimes dépasserait plusieurs dizaines de mille, en dehors des réfugiés. »

Commandant A…, « Les affaires d’Orient », La Petite Gironde, 8 septembre 1922, p. 1 :
« L’Arménien […] ne recourt à la manière forte que lorsqu’à son tour il est le plus nombreux ; le quartier tatare [azéri] d’Erivan a été complètement rasé il y a peu de temps ; Allah seul pourrait nous dire ce que sont devenus ses habitants. 
Attaqué à l’ouest, attaqué à l’est, le Turc, menacé de suppression, réagit, poussé par l’esprit de conservation. »

Maurice Pernot, « La question turque — Constantinople sous le contrôle interallié », Revue des deux mondes, 15 janvier 1922, pp. 290-291 :
« Les moadjirs, les émigrés, on les rencontre partout, le long des rues de Stamboul, dans les cours des mosquées, aux abords des casernes. Mais c’est surtout à Galata, aux environs du port, que leur nombre et leur misère attirent l’attention : vieillards chancelants, conduits par des enfants en guenilles, troupeaux de femmes, au corps serré dans un châle, au visage strictement voilé, qu’affole le brusque passage d’une automobile ou d’un tramway, paysans au regard résigné et fier, assis le long d’un trottoir comme sur le bord d’un chemin. On compte ainsi dans la ville cent mille abandonnés, qui n’ont ni l’espoir d’un gite, ni la certitude d’un morceau de pain ; mais ils sont à Constantinople, où réside leur chef et leur père, le Sultan-Calife, et, de sentir voisine cette protection, si impuissante, ils éprouvent une vague sécurité, qui adoucit leur détresse.
Le Sultan et son gouvernement ont fait ce qu’ils ont pu : vingt mille mohadjirs ont été recueillis dans des baraques ou sous des tentes, dans les écoles et dans les mosquées. On leur distribue du pain et, trois fois par semaine, une soupe chaude.
J’ai voulu voir ces privilégiés. Accompagné par le directeur de l’office des Émigrés, Hamdi Bey, un jeune fonctionnaire actif, intelligent, organisateur, j’ai fait le tour des camps et des abris. Le hangar, la baraque ont pour plancher la terre nue. Des toiles à sac, retenues par des cordes, séparent les familles entre elles, suivant les exigences de la loi musulmane. Si telle baraque n’est pas divisée en compartiments, c’est qu’elle n’abrite que des veuves avec leurs enfants encore petits.
La plupart des réfugiés, fuyant aux approches de l’invasion et du massacre, n’ont sauvé que leur vie. Ceux qui ont pu emporter quelques hardes, une cruche, un tapis, s’efforcent de donner à leur “carré” l’aspect d’une de ces chambres de paysans identiques dans tout l’Orient. On admire tant de propreté et de décence parmi tant de misère, et l’on s’étonne qu’aucune mauvaise odeur ne se dégage de ce troupeau humain si étroitement parqué. Quelquefois devant la baraque on rencontre un âne, une vache, un couple de poules, que quelque mohadjir a sauvées du village et dont il n’a pas voulu se séparer. Il est rare qu’on entende le bruit d’une dispute, ou même les pleurs d’un enfant : tout ce monde est morne, silencieux et attend.
Dès que nous entrons, un murmure s’élève, les yeux et les lèvres posent la même question anxieuse : “Quand nous renverrez-vous ? quand pourrons-nous rentrer ?” Le directeur répond par quelques mots d’encouragement et d’espoir. “Inchallah ! plaise à Dieu !” répètent invariablement les malheureux, et nous passons. Voici les émigrés arrivés hier du golfe d’Ismid : tous sont du même village, que les Grecs ont incendié. Une femme, tenant un jeune enfant par la main, s’approche de mon guide, le salue et lui raconte sa lamentable histoire : les soldais hellènes ont brûlé vif, devant elle, son fils ainé, un garçon de treize ans. D’autres femmes se lèvent et témoignent d’autres horreurs, dont leurs yeux égarés sont encore remplis. Rien que des femmes et des enfants dans ce dernier convoi : aucun homme n’a échappé à la captivité ou au massacre. »

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4 commentaires:

  1. Je vous remercie beaucoup M. Gauin d'avoir découvert et exposé ces informations très précieuses. Les mensonges ne peuvent pas subsister sans fin!..

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  2. Merci beaucoups pour ces grandes vérités, tot ou tard les vérités prendront le dessus et merci encore M.gauin.

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  3. J'ai la chair de poule en lisant, même moi qui suis turc, je ne connais pas l'histoire de mon pays et là franchement un grand merci à vous rien à voir avec les dires de tout le monde.

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