Mardiros Jamgotchian est un terroriste arménien, membre de l’Armée secrète
arménienne pour la libération de l’Arménie (ASALA, raciste antiturque, antifrançaise
et antijuive),
condamné en décembre 1981 à quinze ans de prison et quinze ans d’interdiction
de territoire par la cour d’assises de Genève, pour l’assassinat de Mehmet Savaş
Yergüz, secrétaire du consulat turc de cette ville. M. Jamgotchian fut défendu
par l’avocat néofasciste
Patrick Devedjian, qui centra
sa défense sur la justification du terrorisme arménien en général et de cet
assassinat en particulier. Cette stratégie de défense, ajoutée au fait que M.
Jamgotchian n’a pas cherché à fuir, conduit inévitablement à penser que l’ASALA
voulait tenter, en 1981, ce que son inspirateur Chahan Natalie (1884-1983 ;
dirigeant de la Fédération révolutionnaire arménienne, exclu en 1929 à cause de
son insistance à réclamer des attentats contre des dirigeants français et
britanniques) avait fait en 1921, quand il avait organisé l’assassinat de Talat
Pacha par Soghomon
Tehlirian : instrumentaliser le procès, inverser les rôles.
Jean-Pierre Richardot, Arméniens, quoi qu’il en coûte, Paris,
Fayard, 1982 :
« Genève, 19 décembre 1981
[…]
Le Palais de justice de Genève est comparable à un camp retranché. Partout,
barrages, contrôles, fouilles. Le palais a déjà été plastiqué par des organisations
arméniennes [l’ASALA] et les
autorités suisses sont sur le pied de guerre. Il y a eu, en près d’un an et
demi, une vingtaine d’attentats anti-suisses, attribués à des groupements
arméniens [l’ASALA, toujours, utilisant
divers noms pour brouiller les pistes]. » (p. 95)
« Témoin suivant, Ara [Jean-Marc
à l’état-civil] Toranian, vingt-sept ans, Arménien de France, animateur du
journal Hay
Baykar (Combat arménien), organe du mouvement “Lutte arménienne” [sic : Libération arménienne, devenue
Mouvement national arménien pour l’ASALA en 1982], proche [c’est le moins qu’on puisse écrire] de
l’ASALA.
Le président : “Êtes-vous, oui ou non, un membre de l’ASALA ?”
A. T. : “Écoutez, je fais partie de ces Arméniens…”
Le président, cassant : “Je ne vous demande pas de commencer
votre discours préparé d’avance ! Je vous ai posé une question. Répondez
par oui ou par non.”
A. T. : “Non, je ne suis pas membre de l’ASALA.”
Le président : “En octobre 1980, une bombe éclate au
Palais de justice de Genève. Est-ce vous qui avez posé cette bombe ?”
A. T. : “Mais…”
Le président : “Oui ou non ?”
A. T. : “Non.”
Le président : “Cet été, une bombe éclate aux grands
magasins à Genève. Est-ce vous qui avez posé cette bombe, oui ou non ?”
A. T. : “Non.”
Le président : “Et la
bombe qui a explosé à la gare Cornavin, est-ce vous qui l’avez posée ?
A. T. : “Non, et je voudrais dire que nous avons
été les premiers à dénoncer ces attentats odieux qui ne servent pas le peuple
arménien.” [affirmation dont je n’ai
jamais trouvé la moindre confirmation et qui cadre mal avec les
propos du même Toranian à l’automne 1981]
Le président : “Et ceux qu’Alec Yenicomechian préparait
contre le consulat de Turquie ?
A. T. : “Alec Yenicomechian, il me semble, a été
remis en liberté par une cour de justice suisse, dans ce palais même [après avoir été condamné à dix-huit mois de
prison, assortis du sursis en raison de la crainte des représailles de l’ASALA].
C’est un héros du peuple arménien, comme
Mardiros Jamgotchian.
Le président : “Un héros, c’est quelqu’un qui risque sa
vie pour un idéal, pas un assassin.”
A. T. : “Je suis absolument d’accord avec vous. C’est
pourquoi je suis venu, au nom du Comité de soutien aux prisonniers politiques
arméniens, au nom de millions d’Arméniens, je suis venu dire que Mardiros Jamgotchian est pour nous tous un
héros national. Ce jeune garçon s’est engagé dans la résistance
arménienne, car le peuple arménien est dans une situation politique sans
issue. […]
Le peuple arménien puise maintenant dans ses dernières forces. Là où il est
décimé, il se
bat pour vivre, et ses éléments les plus dévoués se sont constitués dans
une Armée secrète arménienne pour la libération de l’Arménie, dont fait partie
Mardiros Jamgotchian. » (pp. 106-107)
[Jean-Marc « Ara »
Toranian], « Éditorial », Hay
Baykar, 1er juin 1984, p. 2 :
« À force de malheurs et de
trahisons, les Arméniens finissent par être immunisés contre la souffrance.
Le meilleur symbole de cette vérité demeure Mardiros Jamgotchian.
Le 9 juin il entamera sa quatrième année de détention. Trois ans déjà
depuis son arrestation. Et encore 12 ans à tirer ! Et toujours sur son
beau visage, la même sérénité, la
tranquille assurance d'avoir fait son devoir, porté par la volonté invincible
de son peuple à vivre. »
Ariane Bonzon, « Mourad
Papazian et Ara Toranian, les deux visages du lobby arménien en France »,
Slate.fr, 2 mai 2015 :
« L’apparition dans les années 70 de l’Armée secrète de libération de
l’Arménie (Asala, d’inspiration nationaliste et marxiste-léniniste) marque une
seconde rupture familiale. Des attentats ciblent de nombreux diplomates turcs à
Paris, Madrid, Vienne, Burgas, Beyrouth. Avec de 1975 à 1984, 46 morts et 299
blessés.
Pour Ara [Toranian], c’est le
signal du réveil. “On n’avait pas le choix, la violence était notre dernier
recours”, justifie le neveu transfuge. »
« 46e
anniversaire de l’ASALA », armenews.com (site dirigé par Jean-Marc « Ara » Toranian),
20 janvier 2021 :
« Aujourd’hui 20 janvier, à 15h00, à l’occasion du 46e anniversaire de
l’Armée secrète arménienne pour la libération de l’Arménie (ASALA), un service
commémoratif a eu lieu au mémorial de l’ASALA édifié au Panthéon arménien de
Yerablur.
La cérémonie a été célébrée par le plus jeune ecclésiastique du
Saint-Siège, en présence des combattants
de la liberté de l’ASALA, des représentants et des partisans du Mouvement
populaire arménien. »
Mardiros Jamgotchian n’est pas explicitement cité, mais, depuis la mort, en
2019, de Varoujan Garbidjian, le boucher d’Orly, il est le terroriste de l’ASALA
encore en vie le plus connu — et il vit en Arménie.
Lire aussi :
Quand
Jean-Marc « Ara » Toranian reprochait à la FRA de ne pas être assez terroriste
(1981)
L’«
antisionisme » constant de Jean-Marc « Ara » Toranian
La
justification insidieuse ou explicite de l’attentat d’Orly dans la presse arménienne
de France
Quand
Jean-Marc « Ara » Toranian menaçait d’attentats la France de la première
cohabitation (1986)
Le
procès Gauin c. Toranian et Leylekian vu de la partie civile
Le
fils de Jean-Marc « Ara » Toranian appelle à intimider la justice française
Monte Melkonian : assassin d’enfant, criminel de guerre, héros national arménien
Patrick
Devedjian (1944-2020) : un soutien constant pour le terrorisme antifrançais et
antiturc
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