jeudi 17 décembre 2020

Racisme antiturc et antirusse dans la pensée de l’arménophile nazi Paul Rohrbach


 

Paul Rohrbach était un publiciste allemand d’extrême droite, théoricien de la domination coloniale en Afrique noire par l’épouvante et le massacre mais aussi de l’expansion allemande à l’est contre une Russie et un Empire ottoman haïs et supposés (un peu comme l’Afrique noire) racialement inférieurs. En 1914, il cofonda la Société Allemagne-Arménie avec Johannes Lepsius et la dirigea de 1925 (mort de Lepsius) à sa propre mort, en 1956. Il se rallia au nazisme dès avant 1933.

 

Henry C. Meyer, « Rohrbach and His Osteuropa », Russian Review, II-1, automne 1942, p. 62 :

« Nombre d’idées défendues par [Paul] Rohrbach n’étaient ni originales ni très profondes. Il divisait l’histoire médiévale russe entre l’époque germanique et l’époque tatare et voyait dans Ivan le Terrible le symbole de l’âme russe moderne — tatare, barbare et cruelle. La conquête et l’agression étaient selon lui les caractéristiques dominantes de la voisine orientale de l’Allemagne. Il considérait son processus d’européanisation comme un échec complet et prophétisait que l’Occident ne souffrirait d’aucune perte d’ordre culturel si la Russie était cassée entre sa partie “européenne” et sa partie “asiatique”. “La Russie”, écrivait-il en 1909, “n’est pas un membre de la famille culturelle occidentale, n’est pas une puissance qui ait longtemps dépendu, pour sa force interne, des grandes forces morales de l’Occident. Elle possède au contraire l’esprit tatar, qui vise à la destruction de toutes les formes de vie libre, à l’oppression des peuples conquis et à l’annihilation des cultures supérieures.” »

 

Lire aussi, sur Paul Rohrbach, ses idées qui ont nourri la doctrine hitlérienne et sa réception dans le nationalisme arménien contemporain :

L’arménophilie de Paul Rohrbach

National-socialisme allemand : la filière germano-balte

Racisme antinoir : quand des nationalistes arméniens « oublient » leurs classiques

 

Sur l’arménophilie d’extrême droite jusqu’en 1945 :

L’arménophilie de Johann von Leers

L’arménophilie d’Alfred Rosenberg

L’arménophilie fasciste, aryaniste et antisémite de Carlo Barduzzi

L’arménophilie de Lauro Mainardi

La précocité du rapprochement entre la Fédération révolutionnaire arménienne et l’Italie fasciste (1922-1928)

Paul de Rémusat (alias Paul du Véou) : un tenant du « complot judéo-maçonnique », un agent d’influence de l’Italie fasciste et une référence pour le nationalisme arménien contemporain

L’arménophilie vichyste d’André Faillet — en osmose avec l’arménophilie mussolinienne et collaborationniste

Paul Chack : d’un conservatisme républicain, philosémite et turcophile à une extrême droite collaborationniste, antisémite, turcophobe et arménophile

Camille Mauclair : tournant réactionnaire, antisémitisme, turcophobie, soutien à la cause arménienne, vichysme

L’arménophilie-turcophobie d’Édouard Drumont, « le pape de l’antisémitisme », et de son journal

 

Et à l’époque actuelle :

Le régime bananier arménien se flatte de ses liens avec l’extrême droite allemande

Haut-Karabakh : la symbiose entre irrédentisme arménien et néo-nazisme

La place tenue par l’accusation de « génocide arménien » dans le discours soralien

La Fédération révolutionnaire arménienne et l’extrême droite mégrétiste

 

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