lundi 7 décembre 2020

Le soutien du parti Hintchak au terrorisme de l’ASALA


 


Le parti Hintchak est un parti nationaliste arménien créé à Genève en 1887 et qui existe toujours. Son premier programme annonçait expressément l’usage du terrorisme, et ce n’était pas qu’une annonce (nous y reviendrons).

 

Déclaration du parti Hintchak, citée dans Hay Baykar, 19 avril 1982 :

« Officiellement, nous ne pouvons, pour des raisons compréhensibles, approuver publiquement les actions de l’ASALA. Cependant, en fait, notre parti n’est pas contre ces opérations ; au contraire, nous les soutenons. »

 

Voyons quelques exemples de ces « actions » ainsi « soutenues ».

 

Christopher Gunn, Secret Armies and Revolutionary Federations. The Rise and Fall of Armenian Political Violence, 1973-1993, thèse de doctorat en histoire, Florida State University, 2014, pp. 221-222 :

« Le 31 juillet |1980], à Athènes, en Grèce, les attentats des terroristes arméniens sont tombés au plus bas, moralement parlant, lorsque l’agent de l’ASALA Monte Melkonian a tenté de tuer l’attaché administratif turc en Grèce, Galip Özmen, 42 ans, et toute sa famille. Dans ce qui est sans doute le plus brutal de tous les attentats menés contre des diplomates turcs, Galip et sa fille Neslihan, âgée de 14 ans, ont été tués, tandis que sa femme et son fils de 17 ans ont été blessés par balles. Melkonian, un Arménien-Américain de Californie et diplômé de l’université de Californie à Berkeley, qui a commis cet assassinat, avait rejoint l’ASALA à la fin du mois de mai 1980, après avoir passé un certain temps dans les milices arméniennes opérant à Beyrouth. Il n’a jamais été arrêté ou inculpé pour cet acte et les autorités grecques ont confié à un diplomate américain que la raison pour laquelle les forces de police européennes n’avaient que si peu de chance d’identifier et d’appréhender les Arméniens impliqués dans ces homicides était que les méthodes “‘claniques et soudées’ typiques des Arméniens ont rendu extrêmement difficile la tâche d’infiltrer les groupes clandestins. [Ce à quoi on peut ajouter qu’il s’est trouvé plus de braillards prêts à manifester pour le terrorisme que de criminels endurcis prêts à prendre le risque d’être tués par le MIT turc ou le Mossad israélien.]

D’après le récit publié par son frère, Melkonian s’est positionné devant le bureau de la Turkish Airlines durant la soirée du 31 juillet et quand une voiture avec des plaques diplomatiques est arrivée, il a vidé le chargeur de son son arme sur les quatre personnes à l’intérieur. Melkonian a affirmé qu’il était incapable de voir qui était dans le véhicule, à cause de ses vitres teintées. Le rapport du Département d’État, fondé sur des témoignages oculaires, a déclaré que l’assassin avait attendu devant la maison d’Özmen, regardé la famille monter dans la voiture, puis attaqué. Si l’assassinat d’[Ahmet] Benler [fils de l’ambassadeur turc aux Pays-Bas, tué en 1979 par les Commandos des justiciers du génocide arménien] a montré que les terroristes arméniens étaient désireux d’étendre leurs attaques homicides des représentants de la République turque aux membres adultes de leur famille [Benler avait 27 ans], Melkonian a prouvé que la haine instillée par la campagne de propagande arménienne était suffisante pour justifier le meurtre d’enfants turcs. Même l’acte le plus condamnable qui se pût imaginer était maintenant justifié par la défense de la cause. »

 

« Attentat contre deux diplomates turcs : un mort, un blessé », Le Monde, 5 mars 1981 :

« Un diplomate turc, M. Resat Morali, trente-sept ans, conseiller de travail à l'ambassade, a été tué, mercredi 4 mars vers 12 h. 45, de plusieurs coups de feu à l'angle de la rue du Pasteur-Wagner et de la rue Amelot à Paris (11e), et son adjoint, M. Tecelli Sari [faute de frappe : Ari], trente-cinq ans, grièvement blessé [et finalement mort à l’hôpital]. Selon les premiers témoignages, ce sont deux hommes, tous deux porteurs d'une arme automatique muni d'un silencieux, qui ont ouvert le feu sur les deux diplomates.

Cet attentat a été revendiqué dans un coup de téléphone à l'Agence France-Presse par un correspondant anonyme se réclamant de l'ASALA (Armée secrète arménienne pour la libération de l'Arménie). »

 

« L’affaire du militant arménien arrêté à Paris — Quatre attentats au Liban revendiqués par des Arméniens contre des bâtiments français », Le Monde, 17 novembre 1981 :

« Pour l’ASALA, Giorgiu [pseudonyme de Monte Melkonian, l’assassin d’enfant cité ci-dessus, mais dont l’identité est encore inconnue, en 1981, des autorités françaises] doit être libéré et la pression sur le gouvernement français, qui avait débuté dès jeudi par des attentats à Beyrouth contre des sociétés françaises, se fera sentir durant tout le week-end Samedi, l’organisation lance un ultimatum, menaçant les diplomates français à l’étranger si Giorgiu n’est pas libéré “avant dimanche 11 heures” [il ne l’est pas : condamné à une peine légère et expulsé, il revient en France en 1985, est arrêté la même année, condamné à six ans de prison dont quatre ans ferme en 1986, puis expulsé définitivement en 1989 ; engagé volontaire dans l’armée arménienne, il est tué par des soldats azerbaïdjanais en 1993]. Samedi soir, un attentat à l’explosif a lieu sur un parking du septième arrondissement de Paris. Dimanche, quatre nouveaux attentats ont lieu à Beyrouth contre des intérêts français. Dimanche toujours, de Beyrouth, l’ASALA menace de faire exploser en vol des avions d’Air France. »

 

« Canada — Attentat contre un diplomate turc », Le Monde, 12 avril 1982 :

« Un conseiller commercial de l'ambassade de Turquie au Canada, M. Kani Gungor, a été grièvement blessé dans un attentat, jeudi 8 avril, alors qu'il sortait de son domicile. Atteint de plusieurs balles, M. Gungor a été hospitalisé et se trouvait toujours, ce vendredi, dans un état critique. Un porte-parole de l'ambassade de Turquie à Ottawa a accusé l'ASALA, l'Armée secrète de libération de l'Arménie, d'être responsable de cette action terroriste. »

 

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