Faute de portrait de l'intéressé, une photographie contemporaine de sa résidence principale.
Saro Dadyan, « Osmanlı Hariciye Nezaretinde
Ermeniler » (« Des
Arméniens au ministère des Affaires étrangères ottoman »)
« Après Artin
[Dadian] Pacha, le deuxième Ottoman de famille arménienne à exercer les
fonctions de secrétaire général au ministère des Affaires étrangères fut Manuk
Azaryan. Né le 18 mai 1850 à Istanbul, Azaryan était le fils d’un commerçant de
Tokat. Il a commencé ses études au Mekteb Sultani puis les a continuées au
Collège Sainte Barbe de Paris. Revenu à Istanbul en 1869, et a commencé sa fonctionnaire aux Affaires Etrangères comme greffier ; il a
aussi enseigné la langue française dans des écoles militaires et arméniennes.
En 1873 il a été nommé traducteur au ministère de l’Intérieur, et a joué un rôle de médiateur diplomatique lors de la Révolution
d’Herzégovine en 1876 puis de la guerre ottomano-russe de 1877-1878. En septembre
1878, il a été nommé consul général de Bucarest, puis premier secrétaire à
l’ambassade de Saint-Pétersbourg en 1879. Il a été consul à Corfou (1883-1889),
Galatz (1890-1908) et Belgrade (1908-1909). Le 15 mai 1909, il a été rappelé à
Istanbul pour être promu secrétaire général du ministère des Affaires
étrangères (Hariciye Nezareti), recevant par la même occasion le Nisan-i Osmani, l’une des décorations
[ottomanes] les plus élevées, ainsi que les insignes du Mecidiye. En juillet 1909, il a été nommé membre du Sénat.
Pendant les années d’occupation [d’İstanbul, 1918-1922], Manuk Azaryan a soutenu la lutte nationale [dirigée
par Mustafa Kemal, le futur Atatürk] et a organisé diverses réunions ; il est décédé en avril 1922 lors d’un
incendie à Beyoglu (İnal, 2061-2063; Ali Rıza – Mehmed Galip, 7-8). »
Henri
Rollin, Les nouveaux président et vice-présidents du Sénat, S.R. Marine,
Turquie, n° 532, 4 avril 1919, Centre des archives diplomatiques de Nantes,
36PO/1/7 :
« Azarian
Effendi
Sénateur
arménien. Ancien fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères. […]
Homme très
mondain, de grande fortune, jouissant de
beaucoup de considération, il ne s’est jamais mêlé de politique, n’a jamais
adhéré à aucun parti, n’a jamais fait d’opposition [comme sénateur] et a
toujours tâché de rester en bons termes avec tous les gouvernements qui se sont
succédés, sans toutefois assumer aucune responsabilité.
Comme Arménien,
il a participé à la vie nationale arménienne, a été président du Conseil national du patriarcat, où il a fait partie
du groupe conservateur opposé aux partis
révolutionnaires “Dachnakiste”
et “Hintchakiste”, dont il réprouvait les
méthodes violentes et les allures démagogiques. »
Édouard Bernier, « La
question turque — Dans l’attente d’une solution », L’Europe nouvelle, 28 février 1920, p.
341 :
« La presse
française, dans sa quasi-unanimité, opposait un “non possumus” formel aux projets
de M. Lloyd George [consistant à dépouiller la Turquie d’İstanbul], et les Turcs
pensaient avec raison que la leçon donnée au Premier [ministre] anglais aurait
un influence certaine sur les décisions à prendre par M. [Georges] Clemenceau,
[s’il s’était] installé à l'Elysée |mais il a perdu]. La position ainsi prise
par l'opinion publique française dans la question de Constantinople, a produit
dans les milieux turcs la meilleure impression, et nous avons regagné en
quelques heures le terrain que des fautes multiples nous avaient fait perdre.
Au Sénat, Izzet Pacha, Mahmoud pacha, Abdurahman Cheref bey, président du
Conseil d’État m’ont témoigné en termes émus leur vive gratitude, et le sénateur arménien Azarian concluait en
paraphrasant les paroles célèbres : “La Turquie c'est Constantinople, et
Constantinople c'est la Turquie.” »
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