Manifestation
de la Fédération révolutionnaire arménienne à Beyrouth, le 26 octobre 2020 : sont brûlés un drapeau turc, un drapeau israélien et un drapeau azerbaïdjanais.
Ara Nazarian, « Efforts to build a “real Armenia” », The Armenian Weekly (organe de
la Fédération révolutionnaire arménienne aux États-Unis), 20 août 2024 :
« Le journaliste, analyste politique et membre du bureau [mondial] de la FRA [Fédération révolutionnaire arménienne-Dachnaktsoutioune], Hrant
Samuel [Samuelian] (1891-1977), a
exprimé en 1973 un avis remarquable sur la question palestinienne, qui suscite
encore aujourd’hui la réflexion :
“L’ONU a voté la résolution 242 le 22 novembre 1967, invitant Israël à se
retirer complètement des terres arabes qu’il occupait en juin 1967. Dans le
même temps, une solution juste à la question des réfugiés était attendue.
Depuis six ans, Israël refuse de se conformer à la décision du Conseil de sécurité
de l’ONU. Il ne veut pas évacuer complètement les terres occupées. Sous
prétexte de sécurité des frontières, il veut garder complètement Jérusalem,
Charm el-Cheikh, le plateau du Golan, etc.
Quant au retour des réfugiés, le ministre israélien de la Défense, Moshe
Dayan, a déclaré devant la télévision française le 25 mai lors d’une interview
: ‘Les maisons des réfugiés arabes n’existent plus. Ils ne peuvent même pas
retrouver les lieux de leurs villages. Leur pays n’existe plus. C’était la
Palestine. Aujourd’hui, c’est Israël. Le passé n’existe plus, mais Israël leur
offrira un nouvel avenir.’
Alors que cette mentalité domine
chez les dirigeants israéliens, il est difficile de prévoir comment la
douloureuse question des réfugiés arabes palestiniens sera résolue – par la
guerre ou par des moyens pacifiques.” (Hrant Samuel, Haratch, 10 juin 1973, Paris, page 1).
Près de 50 ans plus tard, l’histoire
semble se répéter, entraînant l’Arménie et l’Artsakh [l’ex-entité sépratiste du Karabakh, dissoute en 2023] dans la même situation
géopolitique – la recherche d’une solution juste à la question nationale,
le retour des réfugiés, le prétexte de la sécurité des frontières,
l’inexistence du pays et des colonies, Moshe
Dayan et Ilham Aliyev, le Conseil
de sécurité de l’ONU, le passé et le “nouvel” avenir, etc. Une chose est
claire : malheureusement [sic], les moyens pacifiques n’ont pas apporté de
solution juste hier,
et rien ne garantit qu’ils en apporteront une aujourd’hui, que ce soit pour la question
palestinienne ou arménienne. »
Précisions :
1) Dès 1967, le gouvernement israélien a transmis au gouvernement américain un projet d’échanger l’essentiel des territoires conquis durant la guerre des Six jours (elle-même provoquée par l’agression arabe) contre la paix. La réaction des gouvernements arabes de la région fut, en septembre de la même année, le « triple non de Khartoum » : non à la paix avec Israël, à la négociation avec Israël, non à la reconnaissance d’Israël ;
2) Au moment où Samuelian écrivait, des attentats perpétrés par des groupes palestiniens avaient déjà eu lieu, y compris contre des civils, par exemple la tentative ratée mais sanglante de prise d’otages à Zurich, en février 1969, l’attentat contre le vol Zurich-Tel-Aviv, un an plus tard (les quarante-sept passagers et membres d’équipage ont péri) ou encore le massacre des athlètes israéliens à Munich, en septembre 1972 (massacre auquel Hagop Hagpian, futur cofondateur de l’Armée secrète arménienne pour la libération de l’Arménie, a participé). De la même façon, M. Nazarian reprend à son compte cette analyse moins d’un an après le carnage du 7 octobre 2023 en Israël, et alors que les violences antisémites explosent aux États-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne, en France, en Belgique, etc. ;
3) En application des accords de Camp David (1978), Israël a rendu le Sinaï, soit 90 % des territoires conquis en 1967. Ces mêmes accords incluaient un paragraphe prévoyant l’autonomie de Gaza et de la Cisjordanie, puis leur autodétermination en 1982, à la seule condition que se présente un interlocuteur palestinien prêt à faire la paix. Yasser Arafat, grand ami des nationalistes arméniens, refusa catégoriquement (rapporté par Edward Said, dirigeant de l’Organisation pour la libération de la Palestine jusqu’en 1993, dans The Pen and the Sword. Conversations with David Barsamian, Édimbourg, AK Press, 1994, pp. 136-137).
Lire aussi, sur l’osmose
entre nationalisme palestinien, islamisme et nationalisme arménien :
Le
principal site arménien de France appelle à s’inspirer du terrorisme du Hamas
Nationalisme
arménien et islamisme chiite
La
Fédération révolutionnaire arménienne réaffirme son « antisionisme » radical
La
« brigade Nubar-Ozanyan » soutient le Dijihad islamique palestinien contre
Israël
L’arménophilie
de Mahmoud Abbas
L’arménophilie
de Rokhaya Diallo
La
convergence entre défenseurs du Hamas et séparatistes arméniens sur des campus
américains
L’«
antisionisme » constant de Jean-Marc « Ara » Toranian
L’attentat
commis par l’ASALA et le groupe Carlos contre la Maison de France à Berlin, en
1983
Rappel
: Pierre Tévanian n’est pas Charlie
Sur l’usage de la
violence et des menaces ces dernières années :
La
Fédération révolutionnaire arménienne se prépare ouvertement à la violence
armée
Le
politiste Bruno Tertrais injurié, diffamé et menacé de mort par des fanatiques
arméniens
Avignon
: un admirateur du terrorisme arménien menace de tabasser un Franco-Turc
pacifique
Vandalisme
et débuts de lynchages lors de la manifestation arménienne de Bruxelles (22
juillet 2020)
Un
lieu de radicalisation terroriste à ciel ouvert : le forum d’armenews.com
Sur la FRA et son
histoire :
L’assassinat
du maire de Van Bedros Kapamaciyan par la Fédération révolutionnaire arménienne
(1912)
Le
caractère mûrement prémédité de la révolte arménienne de Van (avril 1915)
Les
massacres de Juifs par les dachnaks en Azerbaïdjan (1918-1919)
La
collaboration de la Fédération révolutionnaire arménienne avec le Troisième
Reich
Quand
le terrorisme arménien tuait à Vienne (Autriche)
Franck
« Mourad » Papazian et l’apologie du terrorisme arménien
Un
nouvel appel au terrorisme sur le compte Facebook de la FRA Nor Seround