dimanche 20 février 2022

Avec quel argent le terroriste Jean-Marc « Ara » Toranian a-t-il créé « Les Nouvelles d’Arménie magazine » en 1993 ?


 

 

Markar Melkonian (frère du terroriste Monte Melkonian, lequel fut numéro 2 de l’Armée secrète arménienne pour la libération de l’Arménie de 1980 à 1983 ; il a suivi de près toutes les activités de son frère sans y prendre part), My Brother’s Road, Londres-New York, I. B. Tauris, 2007, p. 159 :

« [Hagop] Hagopian [cofondateur de l’ASALA, engagé dans une vendetta avec Monte Melkonian et ses partisans après la scission de juillet 1983] était donc mort [le 28 avril 1988]. […]

L’humeur joyeuse de Monte s’assombrit cependant lorsque son vieux camarade Ara Toranian lui rendit visite à [la prison de] Poissy et lui annonça qu’Hay Baykar [journal de l’ASALA en France jusqu’en août 1983, puis des dissidents de l’ASALA-Mouvement révolutionnaire] allait cesser de paraître. Quelques années à peine auparavant, des milliers de manifestants avaient marché sous la bannière du groupe formé autour de cette feuille. Mais depuis l’attentat d’Orly [erreur de chronologie : le déclin du groupe de M. Toranian fut progressif et l’attentat d’Orly n’en fut qu’une étape parmi d’autres], le groupe avait perdu des membres, même s’il avait essayé de payer les frais d’avocats pour Monte et d’autres militants arrêtés. Maintenant, les caisses étaient vides, et la mort d’Hagopian fournissait enfin l’excuse pour arrêter de publier le journal. »

 




Renseignements généraux de la préfecture de police de Paris, Compte-rendu de manifestations, 19 avril 1986, Archives de la préfecture de police de Paris, carton BA 2329 :

« […] M. Jean-Marc Toranian, dit “Ara”, né le 20 février 1954, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), domicilié chez ses parents […] »

 

Renseignements généraux de la préfecture de police de Paris, « La diaspora arménienne prête à aider l’Arménie, mais sous conditions », 21 février 1992, même carton :

« Si toutes les tendances politiques de la diaspora reconnaissent l’honnêteté de la bonne volonté du président Levon TER PETROSSIAN, elles se méfient de la plupart des nouveaux membres du gouvernement et des dirigeants du régime, “qui ne sont en fait que d’anciens aparatchiks du régime communistes, habitués à profiter de leurs prérogatives pour s’enrichir, et qui entendent continuer sous une autre étiquette.”

Les partis traditionnels de la diaspora [notamment la Fédération révolutionnaire arménienne], peu représentés au Parlement arménien, demandent l’élaboration d’une nouvelle Constitution et de nouvelles élections parlementaires, plus représentatives, surtout depuis qu’ils ont pu rouvrir des permanences en Arménie.

Face à cette résistance des partis historiques de la diaspora, les anciens membres du Parti communiste, maintenant membres du “Mouvement national arménien” tentent de contourner le problème en créant de nouvelles associations et organisations plus malléables.

[…]

Il faut placer également dans ce contexte la nouvelle activité de M. Jean-Marc TORANIAN, et des militants de son ex-mouvement, le “Mouvement national arménien” [branche politique de l’ASALA jusqu’en 1983, à ne pas confondre avec le MNA d’Arménie], disparu depuis février 1989, qui, bien que n’ayant, selon les dires de ses responsables, aucun rapport avec le parti au pouvoir en Arménie, de par son intitulé, laisse toujours planer une ambiguïté. Ainsi, ils ont créé une “Association franco-arménienne de presse et de communication”, qui a pour but de “renforcer l’amitié des peuples français et arménien […] avec des moyens de diffusion radiophoniques et tous autres moyens audiovisuels”. Les militants de cette organisation tenteraient actuellement de prendre le contrôle de la radio arménienne de la région parisienne, “radio AYP FM”, contrôlée par le parti “Dachnaktzoutioun” [c’est-à-dire la Fédération révolutionnaire arménienne, dont M. Toranian a claqué la porte en 1973]. »





Cette tentative de rachat d’AYP FM a échoué. M. Toranian est donc revenu à la presse écrite, l’année suivante.

Remarquons pour finir — et sans, naturellement, tirer des conclusions péremptoires de cette observation — que, jusqu’à plus ample informé, M. Toranian est l’unique figure du nationalisme arménien, en diaspora, qui ne soit pas franchement hostile au Premier ministre Nikol Pachinian, alors même que ce dernier s’est — difficilement — engagé sur la voie de la paix avec l’Azerbaïdjan et la Turquie, depuis novembre 2020 et plus encore depuis sa victoire électorale de juin 2021.

 

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