Comité de soutien à Max
Kilndjian, Les Arméniens en cour d’assises.
Terroristes ou résistants ?,
Roquevaire, Parenthèses, 1983 (compte-rendu sténographique du procès du
terroriste Max
Hraïr Kilndjian, jugé pour tentative d’assassinat) :
« M. le président. — Vous connaissez l’accusé ?
M. Ternon. — Je ne pense pas l’avoir rencontré, mais je précise qu’ayant
participé à de nombreuses réunions à Marseille, il est possible que je l’aie
vu.
(PRESTATION DE SERMENT DU
TÉMOIN.) » (p. 119)
« Si bien qu’au terme de l’année 1916, sur les 1 800 000 citoyens [arméniens] de l’Empire ottoman — ce qui
représente le minimum des différentes discussions des recensements [premier mensonge : le recensement
ottoman comptait 1 300 000 Arméniens en 1914, y compris ceux de confession
catholique et protestante[1]]
—, l’historien Arnold Toynbee dit qu’il y a une répartition en trois groupes
des victimes :
— 600 000 personnes ont échappé à la mort ;
— 600 000 sont mortes sur le lieu même de leur arrestation, surtout dans la
[sic] province orientale ;
— 600 000 environ en déportation. » (pp. 122-123)
Il a encore répété, toujours sous serment, le 4 février 2021, que « les
deux tiers » des Arméniens ottomans ont été tués pendant la Première
Guerre mondiale. Or, Toynbee, son unique source en l’occurrence, a écrit
exactement le contraire : 600 000 morts et 1 200 000 survivants.
Arnold J. Toynbee, The
Treatment of Armenians in the Ottoman Empire: Documents presented to Viscount
Grey of Fallodon, Londres, Hodder & Stoughton, 1916, p. 650-651 :
« Nous pouvons résumer cette enquête statistique en disant que, pour
autant que nous puissions juger à partir des informations approximatives dont
nous disposons, le nombre d'Arméniens en Turquie qui ont échappé à la déportation, le nombre de ceux qui ont péri à
cette occasion et de ceux qui y ont survécu semblent à peu près les
mêmes ; et on ne se trompera pas de beaucoup si, en nombres ronds, on estime chacune
de ces catégories à 600 000. »
Arnold J. Toynbee, The
Western Question in Greece and Turkey, Londres-Bombay-Sydney, Constable
& Co., 1922, p. 342 :
« Pendant la guerre européenne [1914-1918],
alors qu’en Angleterre, certains invoquaient l'ascendance nomade des Turcs
ottomans afin de rendre compte du meurtre
de 600 000 Arméniens, 500 000 nomades turcophones d'Asie centrale,
appartenant à la Confédération kirghizo-kazake, étaient
exterminés — également en exécution d’ordres supérieurs — par ce “le plus
juste de l'humanité”, le muzhik russe. Des hommes, des femmes et des enfants
ont été abattus ou ont été mis à mort de la façon la plus horrible, en se
faisant voler leurs animaux et leur équipement, puis en étant chassés en plein
hiver pour périr dans la montagne ou dans le désert. Quelques chanceux se sont
échappés en passant de l'autre côté de la frontière chinoise. Ces atrocités ont
été courageusement dénoncées et dénoncées par M. Kerensky à la Douma avant la
première révolution russe, mais qui a écouté ou s'en est soucié ? Ni le
gouvernement du tsar, ni le grand public occidental. »
Dans son article « The Truth About Near East Atrocities », Current History, XVIII-4, juillet 1923,
pp. 544-551, Toynbee ne revient pas sur la question des chiffres et renvoie au Livre
bleu de 1916 (The Treatment of Armenians
in the Ottoman Empire, cité ci-dessus), tout en reconnaissant une « part
d’exagération » dans les récits compilés.
Toujours lors du procès du 4 février 2021, M. Ternon est allé jusqu’à dire,
après avoir prêté serment, que j’ai été « condamné », ce qui est, une
fois de plus, le
contraire de la vérité. J’ai relevé ces deux mensonges (sur l’estimation de Toynbee et ma « condamnation » imaginaire) à l’audience. La défense n’a rien tenté pour me contredire.
Sur d’autres contrevérités du menteur Ternon :
Non,
il n’y a pas eu de « massacre d’Arméniens » à Kars en 1920 (ce fut le
contraire)
Sur ses références :
L’helléniste
Bertrand Bareilles : arménophilie, turcophobie et antisémitisme (ensemble
connu)
La
grécophilie, l’arménophilie et l’antijudéomaçonnisme fort peu désintéressés de
Michel Paillarès
Florilège
des manipulations de sources dont s’est rendu coupable Taner Akçam
Sur son rapport au terrorisme :
L’approbation
du terrorisme par les polygraphes de la cause arménienne
[1]
Meir Zamir, “Population statistics of the Ottoman empire in 1914 and 1919,”
Middle Eastern Studies, XVII-1, janvier 1981, pp. 89-99.
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