mardi 31 décembre 2024

Les graves accusations de l’ambassadeur Tunç Üğdül contre Jean-Marc « Ara » Toranian

 

 


Tunç Üğdül, Diplomasi Cephesi. Hariciyeci Bir Çiftirn 40 Yılı (1980-2020), İstanbul, Remzi Kitabevi, 2022, pp. 38-39 :

« Un facteur commun aux attentats perpétrés en France est que Jean-Marc Ara Toranian était  président du Mouvement national arménien, qui constitue la branche politique de l’ASALA, et du Comité de soutien aux prisonniers politiques arméniens, qui menait des campagnes de soutien aux terroristes arrêtés et jugés. Les mains de Toranian auraient dû être considérées comme aussi trempées de sang que celles des terroristes qui ont assassiné nos diplomates et les membres de leurs familles. Les experts s’accordent sur le fait que Toranian et son entourage ont assuré l’accueil et l’hébergement des terroristes, la désignation des cibles, la fourniture et le dépôt d’armes, ainsi que l’exfiltration hors du pays. Toutefois, le principal rôle public d’Ara Toranian était d’apparaître dans les médias après chaque assassinat, de formuler des accusations de génocide sans faire montre d’aucune compassion pour ceux qui avaient perdu la vie et justifier la mise à mort d’innocents. Ara Toranian a toujours été à l’avant-garde des campagnes de lynchage contre ceux qui pensaient différemment de lui et de toutes sortes d’activités antiturques. Il est possible d’ajouter à son nom celui de l’avocat et homme politique d’origine arménienne Patrick Devedjian. Devedjian lui aussi a défendu ouvertement les attentats des terroristes arméniens à chaque occasion, leur a servi d’avocat lors de leurs procès, et a participé à toutes sortes d’activités contre notre pays jusqu’à la fin de sa vie. »

 

Commentaires :

1)      M. Üğdül a été jeune diplomate à Paris, de 1983 à 1986, puis directeur général pour la recherche et la sécurité au ministère turc des Affaires étrangères, de 2013 à 2016 ;

2)      Le réseau logistique de l’ASALA en France, arrêté par la police française en juillet 1982, et condamné en 1985 (en première instance, puis en appel) pour détention illégale d’armes et d’explosifs, était entièrement constitué par des membres du Mouvement national arménien, et M. Toranian n’a exprimé à leur égard que le soutien le plus total (Hay Baykar, juillet-août 1985, p. 8 ; Richard Mels, « 30 mois avec sursis pour Charles Sansonetti et Katchadur Gulumian », Hay Baykar, 25 novembre 1985, p. 5) ;

3)      Le second réseau logistique, constitué après ces arrestations et démantelé après l’attentat d’Orly, jugé et condamné à Créteil en décembre 1984, était lui aussi constitué entièrement de membres du MNA, ardemment soutenus par leur chef, M. Toranian (« Procès des boucs émissaires de la répression anti-arménienne à Créteil », Hay Baykar, 12 janvier 1985, pp. 4-8). À la mort du principal prévenu, survenue, ironie de l’histoire, en juillet 2023, M. Toranian a publié une nécrologie particulièrement favorable de ce terroriste ;

4)      Au terme d’un procès distinct, plusieurs membres du MNA ont été condamnés pour recel de malfaiteurs, en l’occurrence Soner Nayir, lui-même condamé en 1985 à quinze ans de réclusion criminelle pour complicité dans l’attentat d’Orly (« Bobigny — La solidarité arménienne condamnée », Hay Baykar, 10 mai 1985, pp. 8-9) ;

5)      M. Toranian a annoncé une plainte en diffamation contre Gilles Ménage, ancien conseiller spécial de François Mitterrand, qui l’accuse dans ses Mémoires d’avoir personnellement pris part à la tentative d’exfiltrer Soner Nayir hors de France, mais n’en a finalement rien fait ;

6)      Zibour Kassbar, membre du MNA, a été condamnée en 1986 pour association de malfaiteurs, détention d’armes, détention d'artifices et d’appareils destinés à l'emploi des explosifs et falsification de documents administratifs, au bénéfice de l’ASALA-Mouvement révolutionnaire, groupe dissident créé en juillet 1983 et soutenu par le MNA à partir du mois suivant (ce qui n’a en rien altéré son soutien aux terroristes de l’ASALA déjà arrêtés) ;

7)      Au terme du procès des complices de l’assassinat de Samuel Paty, Abdelhakim Sefrioui a été condamné à quinze ans de réclusion criminelle pour des faits fort graves, mais qui n’atteignent pas le degré de gravité représenté par les pires articles de M. Toranian, se félicitant des attentats déjà perpétrés et souhaitant leur renouvellement, ce qui s’est effectivement produit, et avec l’aide logistique citée ci-dessus.

 

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Jean-Marc « Ara » Toranian déplore l’orientation européenne et occidentale du Premier ministre arménien Nikol Pachinyan et préfère la Russie

lundi 30 décembre 2024

Jean-Marc « Ara » Toranian déplore l’orientation européenne et occidentale du Premier ministre arménien Nikol Pachinyan et préfère la Russie



 Jean-Marc « Ara » Toranian, « La diaspora doit rester fidèle à son histoire et à ses valeurs », armenews.com, 30 décembre 2024 :

« Il est malaisé depuis Paris de juger avec précision les choix controversés de Nikol Pachinian en matière de politique étrangère. A-t-il raison de brûler les vaisseaux du pays avec la Russie qui demeure, en dépit de son affaiblissement, son plus important partenaire économique et la principale puissance non turque de la région ? Les gages qu’il offre ce faisant à l’Occident, ont-ils la moindre chance de déboucher sur une véritable alliance stratégique avec l’Europe et les États-Unis, capable de garantir sa sécurité ? Cette réorientation suffira-t-elle à contrebalancer, pour Mme Ursula Von der Leyen, les intérêts énergétiques représentés par Bakou, et pour le State Department le poids traditionnel de la Turquie, membre du G20, au sein de l’OTAN ? […]

Quoi que l’on pense de la justesse de ces positionnements depuis la France -Etat européen qui garde dans sa conscience collective l’expérience de la collaboration et de la résistance -, une chose est sûre: ils sont dictés par une certaine vision de sa sécurité qui engage essentiellement le futur de l’Arménie. Il lui revient donc d’être la principale décisionnaire en ce domaine, (ce qui n’interdit pas le débat).

Il n’en va en revanche pas de même de sa politique à l’égard de la diaspora, laquelle est de facto et de surcroît concernée par les approches à son endroit, et donc légitime à s’interroger sur leur pertinence, même si elle a vocation à soutenir cette seconde patrie. La question étant de savoir, au moment où la parole de l’Arménie est largement conditionnée par les menaces qu’elle subit, jusqu’où la diaspora peut et doit confondre “solidarité” et “alignement”, avec le risque, en ce qui concerne cette dernière option, de lourdes conséquences, et pas seulement pour elle. […]

Tout indique dans ce contexte que la diaspora se doit de rester fidèle à son histoire et à ses valeurs. »

 

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Sur l’histoire et les « valeurs » de ceux qui parlent au nom de la diaspora arménienne :

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Quand le terrorisme arménien tuait à Vienne (Autriche)

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L’affaire Gilles Veinstein : la liberté des historiens attaquée

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Le terroriste d’extrême droite Franck « Mourad » Papazian s’en prend à TF1 ; deux de ses lecteurs appellent au meurtre ; un seul commentaire est effacé

Les violences commises par des manifestants arméniens à Paris et Los Angeles (juillet 2020)

Le régime baasiste s’effondre en Syrie : la Fédération révolutionnaire arménienne perd un allié historique

 

Sur la profondeur historique de la dépendance arménienne à la Russie :

La crise arménienne de 1895 vue par la presse française

Arthur Tchérep-Spiridovitch : arménophile militant, antisémite professionnel, raciste aryaniste et inspirateur du nazisme

1914-1915 : la mobilisation du nationalisme arménien au service de l’expansionnisme russe

Le caractère mûrement prémédité de la révolte arménienne de Van (avril 1915)

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L’agitation irrédentiste dans l’Arménie soviétique à l’époque de l’alliance entre Staline et Hitler

La popularité du stalinisme dans la diaspora arménienne

dimanche 8 décembre 2024

Le régime baasiste s’effondre en Syrie : la Fédération révolutionnaire arménienne perd un allié historique

 


Logo du parti baasiste syrien

 

Gaïdz Minassian, Guerre et terrorisme arméniens. 1972-1998, Paris, PUF, 2002 :

« En Syrie, après plus de dix ans d’interdiction pour espionnage anticommuniste au service des États-Unis [un réseau avait été découvert par la police syrienne en 1961], la FRA [Fédération révolutionnaire arménienne] doit son existence formelle à la bonne volonté du nouveau leader, Hafez el-Assad, soucieux de préserver un équilibre ethnique dans le pays, en favorisant les minorités les plus dociles à son égard [ce à quoi il faut ajouter que la FRA est passée, après 1965, de l’alliance américaine à l’alliance soviétique, or la Syrie baasiste est elle aussi l’alliée de Moscou]. » (p. 23)

« Du côté de la Syrie, Damas reconnaît, après s’en être méfié, que la stratégie autonomiste et neutraliste des Arméniens du Liban constitue l’un des principaux maillons de la chaîne des minorités favorables à la Syrie qu’elle cherche à fabriquer. Sur l’échiquier arménien, la Syrie occupe une place centrale pour orchestrer les négociations sur le plan politique et militaire. Soutenu par les dachnaks [la FRA] syriens, qui renforcent l’autorité du régime alaouite à Alep, ville syrienne à forte composante arménienne, contre la contestation sunnite, le président Assad sait qu’il peut désormais compter sur les Arméniens de Beyrouth pour orienter à sa guise la politique du Liban. » (pp. 63-64)

« Pour la FRA, la guerre contre la Syrie du général Aoun, en mars 1989, avec le soutien de l’Irak et le ralliement de S. Geaega, est un acte insensé car dangereux pour la région. » (p. 165)

« La FRA [Fédération révolutionnaire arménienne] se rapproche de la Syrie et du Hezbollah, hostile à Israël et à la Turquie, qualifiant “le panturquisme et le sionisme d'idéologie raciste qui constituent les deux faces d'une même médaille, celle de l'impérialisme”. Jamais, depuis la création d'Israël, la FRA n'a eu une position si dure à l'égard de l'Etat hébreu. En août 1997, la Syrie appelle à donner des garanties de sécurité aux Arméniens du Haut-Karabakh tandis que la FRA demande le retrait des forces américaines du Moyen-Orient, après que le général Cohen, ministre de la Défense américain, a déclaré que la Syrie, la Libye, l’Iran et l’Irak stockent de grandes quantités d'armes chimiques et bactériologiques. […] Convaincue que l’Arménie finira par signer des accords militaires avec la Syrie et l'Iran, sur la base de ceux signés avec la Grèce et la Russie en 1997, la FRA soutient ouvertement les États arabes et iranien. » (pp. 251-252)

 

« Qui soutient encore Bachar al-Assad ? », TV5monde.com, 1er juin 2014 :

« Sunnite à 70%, la Syrie abrite des communautés alaouites, druzes, chrétiennes, ismaéliennes et des chiites duodécimains. La minorité alaouite, dont la dynastie Assad fait partie, représente 10% de la population. Persécutés pendant des dizaines d'années, ces musulmans occupent aujourd'hui les postes clés du pouvoir.  A ces groupes religieux, il faut ajouter les Arméniens, minoritaires parce que non-arabes. Eux aussi soutiennent le leader syrien pour des raisons de sécurité. Dans un article publié sur le site Atlantico.fr, Fabrice Balanche affirme que le parti Tachnag (Tachnag est l'abréviation de "Fédération révolutionnaire arménienne" en arménien occidental, un parti arménien de gauche) aurait organisé des manifestations de soutien à Bachar al-Assad dès le mois d'avril 2011. »

 

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Nationalisme arménien et islamisme chiite

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La participation de la Fédération révolutionnaire arménienne à la répression sanguinaire des Soviétiques contre les patriotes d’Asie centrale en 1918-1919

1914-1915 : la mobilisation du nationalisme arménien au service de l’expansionnisme russe

 

Sur l’émigration arménienne en Syrie :

1920-1921 : l’irréductible conflit des points de vue français et nationaliste arménien sur Çukurova (« la Cilicie »)

Hamit (Kapancı) Bey et les Arméniens

La proposition d’İsmet İnönü, à la conférence de Lausanne, pour un retour massif, en Turquie, de réfugiés arméniens

Les graves accusations de l’ambassadeur Tunç Üğdül contre Jean-Marc « Ara » Toranian

    Tunç Üğdül, Diplomasi Cephesi. Hariciyeci Bir Çiftirn 40 Y ı l ı (1980-2020) , İstanbul, Remzi Kitabevi, 2022, pp. 38-39 : « Un fac...

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