« Le plan Trump est un accord favorable à l’Azerbaïdjan et la Turquie ! Il affaiblit l’Arménie !
Généralement présenté comme un plan de paix durable obtenu grâce à l’intermediation de Donald Trump, l’accord qui a été signé hier à Washington par le Président azerbaïdjanais Ilham Aliev et le Premier ministre Nikol Pashinyan n’est pas un plan de paix équitable. Il fait la part belle à l’Azerbaïdjan et à la Turquie, tête de pont de l’OTAN dans la région. Explications.
Le corridor du Zanguezour : un coup porté à la souveraineté arménienne sous l’égide de Trump
Le traité signé entre Ilham Aliev et Nikol Pashinyan, sous le parrainage de Donald Trump, entérine l’édification du corridor du Zanguezour. Présenté par ses promoteurs comme un projet de paix et d’ouverture régionale, la Trump Route for International Peace and Prosperity (TRIPP), ce corridor constitue en réalité une grave atteinte à la souveraineté et à la sécurité de l’Arménie.
Une perte de souveraineté et un affaiblissement stratégique
Ce corridor, qui traverse une partie du territoire arménien internationalement reconnu, retire de facto à l’Arménie le contrôle de cette zone. La frontière méridionale avec l’Iran — l’une des rares ouvertures stratégiques du pays — en sort fragilisée. La perte de contrôle sur ce passage constitue un affaiblissement géopolitique majeur, réduisant les marges de manœuvre économiques et diplomatiques d’Erevan.
Pire encore, l’accord prévoit que la gestion et la sécurité du corridor, sous contrôle des Etats-Unis, impliquent des forces turques et, potentiellement, de l’OTAN. Pour un État enclavé, déjà sous pression militaire permanente, autoriser la présence directe ou indirecte de forces étrangères hostiles ou ambiguës est un risque existentiel. »
Une route à statut particulier pour relier une enclave au gros du pays auquel elle appartient n’a rien d’exceptionnel, ni d’attentatoire à la souveraineté de quiconque. Une telle route existe entre le village espagnol de Llívia et le reste de l’Espagne depuis 1660.
D’une façon remarquable, M. Papazian — membre du bureau mondial de la Fédération révolutionnaire arménienne et coprésident du Conseil de coordination des associations arméniennes de France — considère comme « pire encore » une présence américaine, donc de l’OTAN, en Arménie, alors que la présence militaire russe ne le gêne nullement, bien au contraire, alors même que la Russie est engluée en Ukraine, où elle subit des pertes hémorragiques en hommes, en blindés et en artillerie. Il s’inquiète aussi que l’Iran des mollahs puisse s’éloigner de l’Arménie, une attirance pour ce régime islamiste qu’il se garde d’exprimer devant ses amis de CNews.
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