Bedros Hallaçyan
Yücel Güçlü, The Holocaust and
the Armenian Case in Comparative Perspective, Lanham-Boulder-New York,
University Press of America, 2012 :
« Après la restauration de la Constitution, le 23 juillet 1908 (proclamée
en 1876 et suspendue en 187[8]), il [Bedros Hallaçyan] fut élu député d’İstanbul
lors des trois élections de 1908, 1912 et 1914, avec l’étiquette du Comité
Union et progrès et joua un rôle important dans la présentation et l’adoption
de lois destinées à moderniser l’Empire et à en raviver l’économie. […]
Avant la Première Guerre mondiale [en janvier 1913], il fut comme treizième
membre du comité central du Comité Union et progrès, l’instance décisionnaire
la plus haute de l’Empire [et y resta jusqu’au printemps 1915]. » (pp.
79-80)
« En 1916, au milieu de la Première Guerre mondiale, Halladjian
[Hallaçyan] devint le président du comité spécial, créé au ministère de la
Justice en vue de modifier et de réformer le code commercial ottoman, de le
mettre à jour et de l’adapter aux exigences du monde moderne. […] Les Arméniens
Krikor Sinapian, ancien ministre de l’Agriculture, des Mines et des Forêts, et
Stépan Karayan, ancien magistrat à la Cour de cassation, faisaient partie de la
commission. […]
Halladjian travaillait de façon particulièrement étroite avec Talat
Paşa,
en qui il y voyait un authentique dirigeant ottoman. Bien que leurs parcours
fussent différents, lui et Talat développèrent une véritable amitié. Ils
dînaient souvent ensemble tous les deux. » (p. 83)
« Durant la Première Guerre mondiale [et en fait jusqu’à la
dissolution de l’Empire ottoman, en 1922], Hrant
Abro, arménien, était le conseiller juridique du ministère ottoman des
Affaires étrangères et il accompagna Talat Paşa, Grand vizir, et Ahmed
Nesimi Bey, ministre des Affaires étrangères, lors des négociations de paix
tenues à Brest-Litovsk, avec les Soviets, qui conduisirent au traité du 3 mars
1918 restituant aux Ottomans les districts de Kars et Ardahan, annexés par la
Russie en 1878, et abandonnant toute revendication russe en matière de
privilèges capitulaires dans l’Empire ottoman. Abro avait auparavant représenté
le gouvernement ottoman dans diverses autres missions diplomatiques à l’étranger.
Par exemple, Reşit Bey, secrétaire général du ministère des
Affaires étrangères, et Abro, s’étaient rendus à Berlin en mars 1916 pour
régler, avec les autorités allemandes, les détails relatifs à la conclusion d’un
traité pour l’établissement d’un tarif douanier préférentiel, d’un traité pour
une nouvelle convention consulaire, lequel non seulement abolissait les
capitulations [unilatéralement supprimées dès 1914] mais allait bien
au-delà des limites normales quant aux droits de l’Empire ottoman sur les
sujets étrangers et un traité sur les conventions judiciaires. » (p. 86)
Feroz Ahmad, The Young Turks and
the Ottoman Nationalities. Armenians, Greeks, Albanians, Jews and Arabs,
1908-1918, Salt Lake City, University of Utah Press, 2014, p. 93 :
« Des membres arméniens du Parlement [ottoman] qui n’appartenaient pas à la
Fédération
révolutionnaire arménienne continuèrent de jouer un rôle actif à Istanbul.
Artin Boşgezenyan, député d’Alep [et membre du Comité Union et progrès] critiqua les
prêts allemands, qui étaient consentis en monnaie de papier et non en or. “À
mon avis, emprunter du papier-monnaie revient à ne rien emprunter. Tôt ou tard,
le papier-monnaie qui est mis en circulation perd sa valeur.” Il reconnut
que le gouvernement [ottoman] ne pourrait appliquer ses réformes démocratiques
et le statut spécial proposé pour les districts arabes et arméniens qu’après la
fin de la guerre. »
Şinasi Orel et Sürreya Yuca, Les
« Télégrammes » de Talât Pacha. Fait historique ou fiction ?,
Paris, Triangle, 1986, p. 104 :
« DOCUMENT AUTHENTIQUE N° VIII (lettre d’accompagnement d’un rapport
d’inspection)
“Du Bureau d’inspection administrative du département de Bitlis au
ministère de l’Intérieur
26 mars 1331 (8 avril 1915)
Ci-joint le rapport concernant l’inspection accomplie par l’inspecteur
administratif Mihran Boyadjian dans la
commune d’Eruh auprès des commissions de Guerre et de Défense nationale à
la date du 26 mars 1331 (8 avril 1915) [8]”
DOCUMENT AUTHENTIQUE N° IX
Télégramme chiffré du ministère de l’Intérieur au sandjak de Kal’a-i
Sultaniye (Çanakkale).
“Réponse à la lettre du 16 mai 1331 (29 mai 1915).
Il n’y a aucun inconvénient au voyage du sous-préfet de Bayramiç,
Karabet Efendi, à Istanbul. 23 mai 1331 (5 juin 1915) [9].” »
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