mercredi 30 juin 2021

Le rôle du député jeune-turc Dikran Barsamian dans la reconstitution du Comité Union et progrès, fin 1918

 


 

Şaduman Halıcı, « 1914 Meclis-i Mebusan Seçimlerinde Ermeniler » :

« Lors des élections tenues à Sivas le 3 mars [1914], Dikran Barsamian, professeur d'anglais à l’université d’İstanbul, a été élu et est devenu député. »

 

Stanford Jay Shaw, From Empire to Republic. The Turkish War of National Liberation, 1918-1923, Ankara, TTK, 2000, tome I, pp. 181-182 :

« Créé au dernier congrès du Comité Union et progrès, le 8 novembre 1918, le parti Teceddüt était, en effet, l’héritier direct d’Enver Paşa et ses amis. Cavit Bey, ministre des Finances pendant la guerre, a noté dans son journal : “Le parti Teceddüt est organisé. Ce n’est rien d’autre qu’une nouvelle forme du Comité Union et progrès. Son programme est plus ou moins le même. Ses membres sont les mêmes personnes.” Il a mis au point un nouveau programme, qui déclarait que le parti abandonnerait ce qu’il considérait comme ses politiques révolutionnaires du passé pour devenir simplement une organisation libérale. Tous les pouvoirs précédemment exercés par le comité exécutif passaient à un conseil administratif (Meclis-i idare) de vingt-et-un parlementaires, menés par Hüseyin Hüsnü Paşa, sénateur, élu président, ainsi que par İsmail Canbulat Bey, député d’İstanbul, l’historien Şemeseddin (Abalioğlu), directeur du journal stambouliote Yeni Gün et plus tard du Cumhuriyet, plus connu, et Tevfkik Rüştü (Aras), plus tard ministre des Affaires étrangères de la République turque. Ce conseil administratif comprenait aussi des membres des minorités, bien que les Arméniens et les Grecs [pas tous] aient condamné son prédécesseur pour ce qui s’était passé durant la Première Guerre mondiale : un Juif, l’ancien conseiller du ministre de l’Agriculture, Bağdad ; deux Grecs, Mavrokordato Efendi et Orfanidis Efendi, député d’İstanbul ; et l’Arménien Barsumiyan Efendi [Dikran Barsamian]. Le conseil était lui-même divisé en comités de cinq membres, s’occupant de l’administration, de la direction, des publications, du siège du parti ainsi que de la publication de l’organe de cette formation politique, Teceddüt. Le nouveau parti hérita de beaucoup de membres de son prédécesseur, ainsi que de ce que ce dernier possédait, de ses comptes bancaires et d’une chaîne de clubs unionistes à travers le pays, ce qui en fit, et de loin, le plus riche et le mieux organisé des partis sur ce territoire [jusqu’à sa dissolution, le 5 mai 1919, par le cabinet de Damat Ferit Paşa]. »

 

Lire aussi :

Artin Boşgezenyan : un Jeune-Turc à la Chambre des députés ottomane

Zareh Dilber Efendi : conseiller d’État sous Abdülhamit II, sénateur jeune-turc et admirateur de Pierre Loti

Le loyalisme constant de Manuk Azaryan envers les Turcs

Aram Efendi, une figure laïque de la communauté arménienne catholique

Le rôle des Arméniens loyalistes dans l’Empire ottoman durant la Première Guerre mondiale

L’assassinat du maire de Van Bedros Kapamaciyan par la Fédération révolutionnaire arménienne (1912)

Le rôle des Arméniens loyalistes en Turquie pendant la guerre de libération nationale et la conférence de Lausanne

La nature contre-insurrectionnelle du déplacement forcé d’Arméniens ottomans en 1915

Turcs, Arméniens : les violences et souffrances de guerre vues par des Français

L’Empire ottoman tardif et ses catholiques (y compris les Arméniens catholiques)

Les Arméniens turcs et l’émergence de l’accusation de « génocide »

dimanche 27 juin 2021

Quand l’avocat Philippe Krikorian se prenait pour la justice française


 


« ORDONNANCE DE LA COUR (septième chambre)

6 novembre 2014 (*)

“Article 267 TFUE – Saisine directe par les parties − Incompétence manifeste de la Cour”

Dans l’affaire C‑243/14,

ayant pour objet une demande, parvenue à la Cour [d’appel de la Cour de justice de l’Union européenne] le 13 mai 2014 [après un rejet de la demande en première instance], introduite par Me Krikorian, avocat (France), représentant

Grégoire Krikorian e.a. [= et autres],

LA COUR (septième chambre),

composée de M. J.-C. Bonichot, président de chambre, MM. A. Arabadjiev et J. L. da Cruz Vilaça (rapporteur), juges,

avocat général: M. M. Szpunar,

greffier: M. A. Calot Escobar,

vu la décision prise, l’avocat général entendu, de statuer par voie d’ordonnance motivée, conformément à l’article 53, paragraphe 2, du règlement de procédure de la Cour,

rend la présente

Ordonnance

1        La demande porte, d’une part, sur la validité de l’article 1, paragraphe 4, de la décision-cadre 2008/913/JAI du Conseil, du 28 novembre 2008, sur la lutte contre certaines formes et manifestations de racisme et de xénophobie au moyen du droit pénal (JO L 328, p. 55), et, d’autre part, sur l’interprétation de cette même décision-cadre ainsi que des articles 6, paragraphe 1, et 13 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, signée à Rome le 4 novembre 1950, de l’article 47 de la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, et, enfin, des articles 4, paragraphe 3, TUE et 19, paragraphe 1, second alinéa, TUE.

2        Cette demande a été introduite par M. Krikorian e.a. et fait suite au rejet de leurs recours introduits devant le Conseil d’État (France) puis devant le président du tribunal de grande instance de Marseille (France) statuant en référé et visant, notamment, à enjoindre au Premier ministre de “prendre un décret de présentation au Parlement d’un projet de loi tendant à la transposition” en droit français de la décision-cadre 2008/913 [transposition qui n’était nullement nécessaire, puisque la France réprimait déjà l’incitation à la haine raciale ; le but poursuivi par les Krikorian était d’interdire le débat historique sur les évènements tragiques de 1915-1916]. Les intéressés ont demandé aux juridictions nationales saisies de surseoir à statuer afin de transmettre à la Cour une demande de décision préjudicielle. Ces juridictions n’ont pas fait droit à cette demande.

3        En vertu de l’article 53, paragraphe 2, du règlement de procédure de la Cour, lorsque la Cour est manifestement incompétente pour connaître d’une affaire, elle peut à tout moment, l’avocat général entendu, décider de statuer par voie d’ordonnance motivée, sans poursuivre la procédure.

4        Il y a lieu de faire application de ladite disposition dans la présente affaire.

5        Si M. Krikorian e.a. [= et autres] ont présenté leur demande à la Cour en se prévalant de l’article 267 TFUE, il y a lieu de rappeler que cette disposition institue une procédure de coopération directe entre la Cour et les juridictions nationales, au cours de laquelle les parties en cause sont seulement invitées à présenter des observations dans le cadre juridique tracé par la juridiction de renvoi. Dans les limites fixées par l’article 267 TFUE, il appartient ainsi aux seules juridictions nationales de décider du principe et de l’objet d’une saisine éventuelle de la Cour (ordonnance Município de Barcelos, C‑408/09, EU:C:2010:77, point 4 et jurisprudence citée).

6        Il convient ainsi de rappeler qu’il revient au juge national et non aux parties au litige au principal de saisir la Cour (ordonnance Município de Barcelos, EU:C:2010:77, point 9 et jurisprudence citée).

7        Or, la présente demande n’ayant pas été introduite par une juridiction nationale, dans le cadre d’un litige pendant, la Cour est manifestement incompétente pour en connaître.

8        Dans ces conditions, il y a lieu de constater, sur le fondement de l’article 53, paragraphe 2, du règlement de procédure que la Cour est manifestement incompétente pour répondre à la demande de M. Krikorian e.a.

Par ces motifs, la Cour (septième chambre) ordonne:

La Cour de justice de l’Union européenne est manifestement incompétente pour répondre à la demande de M. Krikorian e.a. »


Lire aussi :

La triple défaite des nationalistes arméniens devant le Conseil constitutionnel (2012, 2016, 2017)

La résolution adoptée en 1987 par le Parlement européen sur le prétendu « génocide arménien » est dépourvue de toute valeur juridique

Une billevesée de Sévane Garibian sur la « loi » du 29 janvier 2001

Les promoteurs de la loi du 29 janvier 2001 savaient, avant son adoption, qu’elle était inconstitutionnelle

samedi 26 juin 2021

Zareh Dilber Efendi : conseiller d’État sous Abdülhamit II, sénateur jeune-turc et admirateur de Pierre Loti

 



 

Pierre Quillard, « Nouvelles d’Orient », Pro-Armenia, 1er juin 1903, p. 303 :

« LE SULTAN ET LES DIGNITAIRES ARMÉNIENS :

— On lit dans les journaux turcs du 23 mai :

S. M. I. [Sa Majesté impériale] le Sultan vient de donner à la communauté arménienne une nouvelle preuve de sa haute bienveillance.

Le Souverain, appréciant les services rendus au pays par lesmembres des deux conseils du patriarcat, a conféré les hautes distinctions suivantes :

La plaque en brillants de l'ordre du Medjidié à S. E. Gabriel effendi Norrdounghiam [Gabriel Noradounghian], conseiller légiste à la Sublime Porte, membre du Conseil laïque du patriarcat.

Le grand cordon du Medjidié à Kricor effendi Karagheuzian, banquier, membre du même Conseil.

La deuxième classe de l'ordre de l'Osmanié à Dikran effendi Youssoufian, conseiller à la Cour d'appel, et à Dikran effendi Dernersesian, membre du conseil de la préfecture de la ville, membre du Conseil laïque.

Les médailles d’or et d’argent de l’Imtiaz à S. E. Zareh Dilber effendi, conseiller d’État, membre du Conseil laïque [de la communauté arménienne]. »

 

« Son Excellence Zareh Dilber Effendi à Monsieur Pierre Loti », Hanrakidag, n° 42, 1903, p. 876 :

« Pierre Loti, l’enfant adoré de la France,

Prêt à toujours lancer l’éclair de l’Espérance,

Il va chanter encore, oh ! oui, tes monuments,

Tes minarets, tes tours et tes beaux firmaments.

[…]

Loti, toi, dès ce jour, tu seras notre idole,

Car ton front large est ceint d’une immense auréole,

Dans l’immortalité pénètre désormais

Ton génie, ô poète, et ne s’éteint jamais. »

 

« Échos », La Patrie (journal stambouliote dirigé par Jean Minassian), 22 janvier 1911, p. 30 :

« Zareh Dilber effendi, conseiller d’État, et Suleyman el-Bustani effendi [maronite], vice-président de la Chambre des députés, viennent d’être nommés sénateurs.

Nous n’avons pas besoin de relever ici les mérites de ces deux hommes également éprouvés, qui, à une haute culture intellectuelle, joignent des qualités toutes spéciales. »

 

Jean Minassian, « Causerie hebdomadaire », La Patrie, 21 mai 1911, p. 162 :

« Le sénateur Zareh Dilber effendi, dans une des récentes séances de la Chambre haute, a proposé la création, comme en Europe, d’un jury auprès des tribunaux ottomans. »

 

« Sénat », Mècheroutiette (organe de l’Entente libérale, édité à Paris), août 1912, p. 57 :

« Le 4 juillet, le maréchal Fouad pacha, jusqu'ici président de l'Entente Libérale, propose que les sénateurs, étant nommés par le souverain et non élus comme dans les autres pays, ne puissent appartenir aux partis politiques, pour pouvoir ainsi garder leur impartialité. Cette proposition fut, comme il fallait s'y attendre, très mal accueillie par les sénateurs unionistes. L'un d'eux, Dilber effendi, s'est écrié qu'il s'honorait d'appartenir au parti Union et Progrès, dont il s'efforcerait jusqu'à son dernier soupir de réaliser le programme. »

 

« Mondanités », Le Gaulois, 27 mars 1914, p. 2 :

« — Le préfet de la Seine et Mme Delanney donneront aujourd'hui un déjeuner en l'honneur de Rifaat pacha, ambassadeur de Turquie, et des membres de la mission extraordinaire ottomane arrivée à Paris et dont nous avons parlé hier, et qui sont : le docteur Djemil pacha, préfet de Constantinople; Dilber effendi, sénateur ; Yanco bey Joannidi, maire ; et Rifaat effendi, conseiller légiste de la préfecture de la ville. »

 

Zareh Dilber Efendi a continué de siéger au Sénat pendant toute la Première Guerre mondiale (intervenant encore en 1918). Il est décédé en 1924, à 78 ans.

 

Lire aussi :

Artin Boşgezenyan : un Jeune-Turc à la Chambre des députés ottomane

Le loyalisme constant de Manuk Azaryan envers les Turcs

Aram Efendi, une figure laïque de la communauté arménienne catholique

Le rôle des Arméniens loyalistes dans l’Empire ottoman durant la Première Guerre mondiale

L’assassinat du maire de Van Bedros Kapamaciyan par la Fédération révolutionnaire arménienne (1912)

La nature contre-insurrectionnelle du déplacement forcé d’Arméniens ottomans en 1915

Turcs, Arméniens : les violences et souffrances de guerre vues par des Français

L’Empire ottoman tardif et ses catholiques (y compris les Arméniens catholiques)

Le rôle des Arméniens loyalistes en Turquie pendant la guerre de libération nationale et la conférence de Lausanne

Les Arméniens turcs et l’émergence de l’accusation de « génocide »

vendredi 25 juin 2021

La frénésie meurtrière envers les Turcs transmise par les extrémistes arméniens

 


Manifestation nationaliste arménienne à Thessalonique, 24 avril 2007

 

Eric Bogosian, Operation Nemesis, Boston, Little, Brown & C°, 2015, p. 1 :

« Pendant ma plus tendre enfance, je n’aimais rien davantage que d’aller chez mes grands-parents. […] Les histoires qu’on me racontait se terminaient toujours de la même façon. Mon grand-père m’intimait : “Si jamais tu rencontres un Turc, tue-le !” »

 

https://www.facebook.com/ozbay.pehlivan/posts/10224904754069165?__cft__[0]=AZVVUhRbg4BdUpNRdNKykMDr01D9hPw2f1XKcjwdChrHkDTMDAyz06xIIUCHb8QFZPotbOynXSnKqjp8j4NGDb_gqS-kpMr3B_qzwE29E3MHr69F708VANLKzZSBHZIkIW0&__tn__=%2CO%2CP-R

 


 

Lire aussi :

Les massacres de musulmans et de juifs anatoliens par les nationalistes arméniens (1914-1918)

Les atrocités des insurgés arméniens en Anatolie orientale (avant les déportations de 1915)

Le racisme aryaniste, substrat idéologique du nationalisme arménien

Misak Torlakian : du terrorisme de Némésis au renseignement du Troisième Reich

La collaboration de la Fédération révolutionnaire arménienne avec le Troisième Reich

Le Hossank, l’autre parti nazi arménien

Monte Melkonian : assassin d’enfant, criminel de guerre, héros national arménien

La principale association arménienne de Moscou célèbre l’assassin d’enfant Monte Melkonian

Patrick Devedjian (1944-2020) : un soutien constant pour le terrorisme antifrançais et antiturc

Les éloges répétés de l’assassin Mardiros Jamgotchian par Jean-Marc « Ara » Toranian

23 avril 2021 : la Fédération révolutionnaire arménienne brûle (encore) des drapeaux turcs et azerbaïdjanais à Erevan

 

Et par contraste :

Les Arméniens turcs et l’émergence de l’accusation de « génocide »

1975 : quand il était encore possible pour un Français d’origine arménienne de critiquer le terrorisme et le racisme antiturcs

Le témoignage d’Avedis Simon Hacinliyan au procès de l’attentat d’Orly

Les Arméniens dans la Turquie de l’AKP

lundi 21 juin 2021

La coalition revancharde et néonazie balayée dans les urnes en Arménie

 


Robert Kotcharian en campagne (mai 2021)

 

Joshua Kucera, « Armenia's Pashinyan wins reelection in landslide », Eurasianet, 21 juin 2021 :

« Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a été reconduit grâce à une victoire électorale à travers tout le pays, obtenant un mandat renouvelé malgré le fait qu'il ait conduit le pays à une défaite désastreuse dans la guerre qui a eu lieu l'année dernière avec l'Azerbaïdjan.

Le parti du Contrat civil de Pachinian a remporté un peu moins de 54 % des voix aux élections du 20 juin. L'alliance “Arménie” dirigée par l'ancien président Robert Kotcharian est loin derrière, avec un peu moins de 21%.

Selon une analyse des résultats par un expert des questions électorales, Harout Manougian, le Contrat civil devrait obtenir 71 sièges au parlement, « Arménie » 29 et le bloc J’ai l’honneur [dirigée par l’ancien président Serge Sarkissian] sept sièges. Cela permettrait au Contrat civil de maintenir la majorité décisive des deux tiers dont il bénéficie actuellement au parlement (avec d'autres partenaires dans un bloc appelé My Step, bien que cette alliance soit dissoute pour la prochaine législatue).

Le résultat a été une victoire bien plus décisive que tous les sondages publics ne l'avaient prédit, bien qu'il soit conforme aux projections internes de Civil Contract. Pachinian a gagné dans toutes les régions du pays, même dans l'extrême sud du district de Syunik, où le gouvernement était considéré comme particulièrement faible, en raison des problèmes de sécurité qui y ont proliféré.

Même à Shurnukh, le village nouvellement divisé de Syunik qui a illustré cette instabilité – une partie est tombée sous le contrôle de l'Azerbaïdjan à la suite de la guerre – P     achinian l’a emporté par 51 % contre 40 contre Kotcharian. »

Rappelons que la Fédération révolutionnaire arménienne, face aux sondages qui lui donnaient systématiquement moins que les 5 % requis pour revenir au Parlement, avait fait alliance avec M. Kotcharian, ce dernier prônant, comme la FRA, la reconquête des territoires azerbaïdjanais précédemment occupés puis repris, pendant la guerre de l’automne 2020, par l’Azerbaïdjan. Quant à M. Kotcharian lui-même, c’est sous sa présidence que les restes du général nazi Drastamat « Dro » Kanayan ont été rapatriés en Arménie et réinhumés, dans un mausolée près d’Erevan.

 

Lire aussi :

L’obsession raciste dans le discours politique en Arménie

Le racisme aryaniste, substrat idéologique du nationalisme arménien

La Fédération révolutionnaire arménienne rend encore hommage à son ex-dirigeant Garéguine Nejdeh (nazi)

La collaboration de la Fédération révolutionnaire arménienne avec le Troisième Reich

Le regard sans complaisance de Nune Hakhverdyan et Arman Grigoryan sur la situation intellectuelle en Arménie et en diaspora

Racisme et antisémitisme : les caricatures de Vrej Kassouny (dignes du Stürmer)

Admirateur du nazi Garéguine Nejdeh, l’antisémite Samuel Tilbian appelle à la guerre et au terrorisme

L’arménophilie de Johann von Leers

L’arménophilie du nazi norvégien Vidkun Quisling

jeudi 17 juin 2021

Le site Internet de la Jeunesse arménienne de France (Hintchak) disparaît

 


Encore actif en mars dernier, le site de la Jeunesse arménienne de France (organisation dépendant du parti nationaliste Hintchak) a disparu sans un mot d’explication. Il n’était de toute façon plus mis à jour depuis 2020. Il reste à cette organisation un compte Twitter qui n’a que 184 abonnés à ce jour. Autre branche du Hintchak, l’Armenian Council of Europe n’a plus mis à jour son site Internet depuis septembre 2019.


Lire aussi :

Le soutien du parti Hintchak au terrorisme de l’ASALA

La popularité du stalinisme dans la diaspora arménienne

Le terrorisme interarménien pendant l’entre-deux-guerres

Le site Internet du collectif VAN disparaît 

mercredi 16 juin 2021

Artin Boşgezenyan : un Jeune-Turc à la Chambre des députés ottomane


 

 

Feroz Ahmad, The Young Turks and the Ottoman Nationalities. Armenians, Greeks, Albanians, Jews and Arabs, 1908-1918, Salt Lake City, University of Utah Press, 2014, p. 93 :

« Des membres arméniens du Parlement [ottoman] qui n’appartenaient pas à la Fédération révolutionnaire arménienne continuèrent de jouer un rôle actif à Istanbul. Artin Boşgezenyan, député d’Alep [et membre du Comité Union et progrès] critiqua les prêts allemands, qui étaient consentis en monnaie de papier et non en or. “À mon avis, emprunter du papier-monnaie revient à ne rien emprunter. Tôt ou tard, le papier-monnaie qui est mis en circulation perd sa valeur.” Il reconnut que le gouvernement [ottoman] ne pourrait appliquer ses réformes démocratiques et le statut spécial proposé pour les districts arabes et arméniens qu’après la fin de la guerre. »

 

Şaduman Halıcı, « 1914 Meclis-i Mebusan Seçimlerinde Ermeniler » :

« Par contre, Artin Boşgezenyan, Krikor Zohrap et Vartkes Serengülyan ont fait partie des parlementaires les plus actifs à la Chambre des députés élue en 1914. »

 

Jean Schlicklin, Angora. L’aube de la Turquie nouvelle, Paris, Berger-Levrault, 1922, p. 145 :

« Durant cette période il y eut des massacres, et beaucoup de ceux qui avaient eu particulièrement à souffrir des agissements des bandes arméniennes ne craignirent pas d’assouvir leur vengeance sur les déportés, qui par ailleurs étaient souvent secourus par l'ensemble du peuple turc, ainsi qu'en témoignait à la Chambre ottomane Artine effendi [Artin Boşgezenyan], député arménien d’Alep, quelques jours après l'armistice de Moudros. »

 

Lire aussi :

L’assassinat du maire de Van Bedros Kapamaciyan par la Fédération révolutionnaire arménienne (1912)

Le rôle des Arméniens loyalistes dans l’Empire ottoman durant la Première Guerre mondiale

Le loyalisme constant de Manuk Azaryan envers les Turcs

Aram Efendi, une figure laïque de la communauté arménienne catholique

Turcs, Arméniens : les violences et souffrances de guerre vues par des Français

La nature contre-insurrectionnelle du déplacement forcé d’Arméniens ottomans en 1915

Le rôle des Arméniens loyalistes en Turquie pendant la guerre de libération nationale et la conférence de Lausanne

dimanche 13 juin 2021

Nikol Pachinyan admet avoir les cartes des mines placées par l’armée arménienne dans les territoires azerbaïdjanais autrefois occupés

 


 

« Yerevan transfers only a fraction of minefield maps to Baku, says Pashinyan », Tass.com, 13 juin 2021 :

« EREVAN, 13 juin. /TASS/. Les autorités arméniennes n’ont remis qu’une fraction des cartes des champs de mines qui sont passées sous le contrôle de Bakou et sont prêtes pour de nouvelles discussions, a déclaré le Premier ministre arménien par intérim Nikol Pachinyan dans un discours diffusé sur son Facebook dimanche.

“Certains cercles de l’opposition ont commencé à prétendre que les cartes des champs de mines ont été communiquées à l’Azerbaïdjan et que le retour de tous nos prisonniers de guerre aurait pu être assuré” [en échange de ladite communication], a déclaré le Premier ministre par intérim dans la ville d’Eghvard, dans la province de Kotyak, dans le centre de l’Arménie.

“Mes chers tous, nous avons remis des cartes avec les champs de mines mais ce n’est qu’une toute petite partie des cartes que nous avons. Je tiens à noter qu’en décembre nous avons échangé de telles cartes et ce sont les cartes des champs de mines qui ne divisent pas notre positions, ce sont les cartes [des champs de mines] qui sont situées à l’arrière de l’Azerbaïdjan”, a déclaré Pachinyan.

Le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a annoncé samedi que 15 militaires arméniens étaient rentrés en Arménie en échange des cartes de 97 000 mines antipersonnel et antichar posées dans le district d’Agdam. Comme l’a précisé le ministère, l’échange a eu lieu à la frontière azerbaïdjano-géorgienne en présence de représentants géorgiens. »

 

D’où il faut encore conclure que 97 000 mines ne sont qu’« une toute petite partie » de ce qui a été disséminé. Avec quel argent ?

Quant aux « prisonniers de guerre » en question, ce sont des francs-tireurs, arrêtés après la signature du cessez-le-feu. Ils ne sont donc protégés par aucune convention internationale, contrairement aux soldats.

 

Lire aussi :

L’éloge du criminel nazi Garéguine Nejdeh par le Premier ministre arménien Nikol Pachinyan

Le vandalisme : une pratique centennale du nationalisme arménien

Les dévastations commises par les forces arméniennes (et certains civils) dans les territoires azerbaïdjanais occupés

Territoires azerbaïdjanais occupés puis récupérés : des destructions jusqu’aux derniers jours de l’occupation

La responsabilité du gouvernement arménien dans le déclenchement des combats avec l’Azerbaïdjan en juillet 2020

Pourquoi l’occupation du Karabakh et de territoires adjacents par l’Arménie est illégale

Conflit du Karabakh : un point de vue azerbaïdjanais

samedi 12 juin 2021

La principale association arménienne de Moscou célèbre l’assassin d’enfant Monte Melkonian

 


Cette commémoration a eu lieu pour l’anniversaire de la mort du terroriste Monte Melkonian. Engagé volontaire dans l’armée arménienne et complètement nul en matière militaire, il fut abattu avec la plus grande facilité par des militaires azerbaïdjanais, le 12 juin 1993.

Deux remarques :

1) Cet évènement n’a pu se produire qu’avec l’accord des autorités russes, ce qui démontre, si besoin était, que, tout en s’opposant au revanchisme à court terme de la Fédération révolutionnaire arménienne et de l’ancien président Robert Kotcharian, Vladimir Poutine garde certains fanatiques diasporiques comme moyen de pression sur la Turquie et l’Azerbaïdjan ;

2) La jeunesse des participants prouve encore une fois la pratique de l’endoctrinement des nouvelles générations par les nationalistes arméniens.


Sur le boucher Melkonian :

Monte Melkonian : assassin d’enfant, criminel de guerre, héros national arménien

L’« antisionisme » homicide de Monte Melkonian

Quand Jean-Marc « Ara » Toranian menaçait d’attentats la France de la première cohabitation (1986)

Quand le truand et terroriste Gilbert Minassian menaçait la France d’un Bataclan avant la lettre


Sur le terrorisme de l’ASALA et sa popularité :

Patrick Devedjian (1944-2020) : un soutien constant pour le terrorisme antifrançais et antiturc

Le soutien du parti Hintchak au terrorisme de l’ASALA

La justification insidieuse ou explicite de l’attentat d’Orly dans la presse arménienne de France

La coopération des terroristes arméniens de l'ASALA avec les services secrets de Kadhafi

L’ASALA et ses scissionnistes contre la France socialiste de François Mitterrand

L’attentat commis par l’ASALA et le groupe Carlos contre la Maison de France à Berlin, en 1983

L’approbation du terrorisme arménien par le « défenseur des droits de l’homme » Henri Leclerc

lundi 7 juin 2021

La Fédération révolutionnaire arménienne réaffirme son « antisionisme » radical


 

 

https://twitter.com/algalitsky/status/1392306723910610946?s=21



« “L'autodéfense” ne peut pas justifier le dénigrement et la déshumanisation systématiques qui ont conduit le monde à considérer l'assaut contre la Palestine comme admissible.

Nous aussi, nous avons ressenti ce silence assourdissant, lorsque l'Azerbaïdjan — armé par Israël — a forcé les Arméniens à quitter leur terre.

Plus jamais ça.

#SauvonslaPalestine »

 

Commentaires :

1) L’auteur de ce tweet dirige la communication de l’Armenian National Committee of America (ANCA), c’est-à-dire qu’il est l’une des principales figures mondiales de la Fédération révolutionnaire arménienne (FRA) ;

2) Parler de « dénigrement et de déshumanisation systématiques », alors que la communication israélienne a toujours distingué les groupes terroristes des civils, relève de la pure diffamation ;

3) Prétendre que « le monde » a « considéré comme admissible » l’opération israélienne contre le Hamas, le Djihad islamique et le Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) à Gaza est un mensonge grossier : plusieurs pays ont réagi vivement, et les États-Unis ont fait pression en coulisses pour que l’opération cessât au plus vite ;

4) Citer uniquement les ventes d’armes israéliennes à l’Azerbaïdjan est en soi trompeur (la Russie, la Turquie, la République tchèque et la Biélorussie ont aussi vendu des armes ; la France a vendu un satellite d’observation), mais les citer dans un contexte où les médias internationaux sont supposés avoir été du côté d’un allié d’Israël (ce qui est faux pour beaucoup d’entre eux) est un gros clin d’œil aux complotistes antisémites, nombreux parmi les militants et les lecteurs de M. Galitsky.

 

Et pour ceux qui croiraient que ce tweet n’est qu’un dérapage isolé :

 

Gaïdz Minassian, Guerre et terrorisme arméniens. 1972-1998, Paris, PUF, 2002, p. 251 :

« La FRA se rapproche [dans les années 1990] de la Syrie et du Hezbollah, hostile à Israël et à la Turquie, qualifiant “le panturquisme et le sionisme d'idéologie raciste qui constituent les deux faces d'une même médaille, celle de l'impérialisme”. »

ð  L’alliance de la FRA libanaise et du Hezbollah a été constamment reconduite depuis.

 

Éditorial d’Hairenik Weekly (organe de la FRA), 26 septembre 1936, cité dans [Arthur Derounian], « John T. Flynn and the Dashnags », The Propaganda Battlefront, 31 mai 1944 :

« Il n’y a pas de quoi être fier du type de Juif importé en Palestine. Leur morale relâchée, leurs vices […] et par-dessus tout, leurs activités communistes ont été la cause de la plus grande part de la critique arabe. »

 

Lire aussi :

Les nationaux-socialistes arméniens de Los Angeles traitent les Juifs de nazis

L’arménophilie-turcophobie de l’« antisioniste » Robert Fisk

L’« antisionisme » constant de Jean-Marc « Ara » Toranian

Jean-Marc « Ara » Toranian semble « incapable » de censurer la frénésie antijuive de son lectorat

L’« antisionisme » homicide de Monte Melkonian

L’arménophilie de Mahmoud Abbas

Paul de Rémusat (alias Paul du Véou) : un tenant du « complot judéo-maçonnique », un agent d’influence de l’Italie fasciste et une référence pour le nationalisme arménien contemporain

La place tenue par l’accusation de « génocide arménien » dans le discours soralien

Les massacres de Juifs par les dachnaks en Azerbaïdjan (1918-1919)

La collaboration de la Fédération révolutionnaire arménienne avec le Troisième Reich

La popularité du fascisme italien et du nazisme dans la diaspora arménienne et en Arménie même

L’arménophilie de Johann von Leers

Paul Chack : d’un conservatisme républicain, philosémite et turcophile à une extrême droite collaborationniste, antisémite, turcophobe et arménophile

Le régime baasiste s’effondre en Syrie : la Fédération révolutionnaire arménienne perd un allié historique

  Logo du parti baasiste syrien   Gaïdz Minassian, Guerre et terrorisme arméniens. 1972-1998 , Paris, PUF, 2002 : « En Syrie, après pl...

Textes les plus consultés