vendredi 9 février 2024

Robert Badinter : adversaire des lois mémorielles et cible de l’antisémitisme arménien


 

Robert Badinter, « Le Parlement n’est pas un tribunal », Le Monde, 14 janvier 2012 :

« Le Parlement français n'a pas reçu de la Constitution compétence pour dire l'histoire. C'est aux historiens et à eux seuls qu'il appartient de le faire.

Cette évidence, la Constitution l'a faite sienne. La compétence du Parlement sous la Ve République a ses limites fixées par la Constitution. Le Parlement ne peut décider de tout. Notamment, au regard du principe de la séparation des pouvoirs, il ne peut se substituer à une juridiction nationale ou internationale pour décider qu'un crime de génocide a été commis à telle époque, en tel lieu. Pareille affirmation ne peut relever que de l'autorité judiciaire. La loi de 2001 déclarant "la France reconnaît publiquement le génocide arménien de 1915", aussi généreuse soit-elle dans son inspiration, est ainsi entachée d'inconstitutionnalité. Je renvoie à ce sujet les lecteurs au dernier article publié par le doyen Vedel, analysant la loi de 2001 ("Les questions de constitutionnalités posées par la loi du 29 janvier 2001", in François Luchaire, un républicain au service de la République, textes réunis par Didier Maus et Jeannette Bougrab, Publications de la Sorbonne, 2005).

Ni les plus hautes autorités de l'Etat, ni soixante députés ou soixante sénateurs n'ont jugé bon de déférer cette loi au Conseil constitutionnel. Les considérations politiques ne sont pas toujours absentes de la décision de saisir - ou non - le Conseil constitutionnel… »

 

Naturellement, cette position juste et rationnelle lui a valu l’hystérie des (nombreux) antisémites arméniens, dont voici un échantillon, tiré de l’ex-forum du principal site arménien de France (cliquer sur les images pour les agrandir) :




Mise à jour : sans surprise, les trolls du nationalisme arménien ont surpassé les beaufs de lextrême droite française dans la haine et la jubilation, après l’annonce de sa mort.





Le député Guillaume Kasbarian est cité, mais il n
’a pas réagi.  


Lire aussi :

La triple défaite des nationalistes arméniens devant le Conseil constitutionnel (2012, 2016, 2017)

Les promoteurs de la loi du 29 janvier 2001 savaient, avant son adoption, qu’elle était inconstitutionnelle

Avril 2001 : le boucher d’Orly libéré après le vote de la loi inconstitutionnelle « portant reconnaissance du génocide arménien »

Une billevesée de Sévane Garibian sur la « loi » du 29 janvier 2001

4 mai 2011 : le Sénat de la République française dit non au tribalisme et au terrorisme arméniens

La résolution adoptée en 1987 par le Parlement européen sur le prétendu « génocide arménien » est dépourvue de toute valeur juridique

La nature contre-insurrectionnelle du déplacement forcé d’Arméniens ottomans en 1915

 

Et sur le sujet inépuisable de l’antisémitisme arménien :

Aram Turabian : raciste, antisémite, fasciste et référence du nationalisme arménien en 2020

Paul de Rémusat (alias Paul du Véou) : un tenant du « complot judéo-maçonnique », un agent d’influence de l’Italie fasciste et une référence pour le nationalisme arménien contemporain

Les massacres de Juifs par les dachnaks en Azerbaïdjan (1918-1919)

Jean-Marc « Ara » Toranian semble « incapable » de censurer la frénésie antijuive de son lectorat

Le minuscule monument commémoratif de la Shoah d’Erevan a encore été vandalisé

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