jeudi 22 août 2024

Les dachnaks (nationalistes arméniens) s’identifient une fois de plus au terrorisme palestinien


 

Manifestation de la Fédération révolutionnaire arménienne à Beyrouth, le 26 octobre 2020 : sont brûlés un drapeau turc, un drapeau israélien et un drapeau azerbaïdjanais.

 

Ara Nazarian, « Efforts to build a “real Armenia” », The Armenian Weekly (organe de la Fédération révolutionnaire arménienne aux États-Unis), 20 août 2024 :

« Le journaliste, analyste politique et membre du bureau [mondial] de la FRA [Fédération révolutionnaire arménienne-Dachnaktsoutioune], Hrant Samuel [Samuelian] (1891-1977), a exprimé en 1973 un avis remarquable sur la question palestinienne, qui suscite encore aujourd’hui la réflexion :

“L’ONU a voté la résolution 242 le 22 novembre 1967, invitant Israël à se retirer complètement des terres arabes qu’il occupait en juin 1967. Dans le même temps, une solution juste à la question des réfugiés était attendue. Depuis six ans, Israël refuse de se conformer à la décision du Conseil de sécurité de l’ONU. Il ne veut pas évacuer complètement les terres occupées. Sous prétexte de sécurité des frontières, il veut garder complètement Jérusalem, Charm el-Cheikh, le plateau du Golan, etc.

Quant au retour des réfugiés, le ministre israélien de la Défense, Moshe Dayan, a déclaré devant la télévision française le 25 mai lors d’une interview : ‘Les maisons des réfugiés arabes n’existent plus. Ils ne peuvent même pas retrouver les lieux de leurs villages. Leur pays n’existe plus. C’était la Palestine. Aujourd’hui, c’est Israël. Le passé n’existe plus, mais Israël leur offrira un nouvel avenir.’

Alors que  cette mentalité domine chez les dirigeants israéliens, il est difficile de prévoir comment la douloureuse question des réfugiés arabes palestiniens sera résolue – par la guerre ou par des moyens pacifiques.” (Hrant Samuel, Haratch, 10 juin 1973, Paris, page 1).

Près de 50 ans plus tard, l’histoire semble se répéter, entraînant l’Arménie et l’Artsakh [l’ex-entité sépratiste du Karabakh, dissoute en 2023] dans la même situation géopolitique – la recherche d’une solution juste à la question nationale, le retour des réfugiés, le prétexte de la sécurité des frontières, l’inexistence du pays et des colonies, Moshe Dayan et Ilham Aliyev, le Conseil de sécurité de l’ONU, le passé et le “nouvel” avenir, etc. Une chose est claire : malheureusement [sic], les moyens pacifiques n’ont pas apporté de solution juste hier, et rien ne garantit qu’ils en apporteront une aujourd’hui, que ce soit pour la question palestinienne ou arménienne. »

 

Précisions :

1)      Dès 1967, le gouvernement israélien a transmis au gouvernement américain un projet d’échanger l’essentiel des territoires conquis durant la guerre des Six jours (elle-même provoquée par l’agression arabe) contre la paix. La réaction des gouvernements arabes de la région fut, en septembre de la même année, le « triple non de Khartoum » : non à la paix avec Israël, à la négociation avec Israël, non à la reconnaissance d’Israël ;

2)      Au moment où Samuelian écrivait, des attentats perpétrés par des groupes palestiniens avaient déjà eu lieu, y compris contre des civils, par exemple la tentative ratée mais sanglante de prise d’otages à Zurich, en février 1969, l’attentat contre le vol Zurich-Tel-Aviv, un an plus tard (les quarante-sept passagers et membres d’équipage ont péri) ou encore le massacre des athlètes israéliens à Munich, en septembre 1972 (massacre auquel Hagop Hagpian, futur cofondateur de l’Armée secrète arménienne pour la libération de l’Arménie, a participé). De la même façon, M. Nazarian reprend à son compte cette analyse moins d’un an après le carnage du 7 octobre 2023 en Israël, et alors que les violences antisémites explosent aux États-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne, en France, en Belgique, etc. ;

3)      En application des accords de Camp David (1978), Israël a rendu le Sinaï, soit 90 % des territoires conquis en 1967. Ces mêmes accords incluaient un paragraphe prévoyant l’autonomie de Gaza et de la Cisjordanie, puis leur autodétermination en 1982, à la seule condition que se présente un interlocuteur palestinien prêt à faire la paix. Yasser Arafat, grand ami des nationalistes arméniens, refusa catégoriquement (rapporté par Edward Said, dirigeant de l’Organisation pour la libération de la Palestine jusqu’en 1993, dans The Pen and the Sword. Conversations with David Barsamian, Édimbourg, AK Press, 1994, pp. 136-137).

 

Lire aussi, sur l’osmose entre nationalisme palestinien, islamisme et nationalisme arménien :

Le principal site arménien de France appelle à s’inspirer du terrorisme du Hamas

Le principal site arménien de France confirme son israélophobie et son soutien à l’alliance arméno-iranienne

Nationalisme arménien et islamisme chiite

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L’« antisionisme » constant de Jean-Marc « Ara » Toranian

L’attentat commis par l’ASALA et le groupe Carlos contre la Maison de France à Berlin, en 1983

Rappel : Pierre Tévanian n’est pas Charlie

 

Sur l’usage de la violence et des menaces ces dernières années :

Le fanatique Pierre Tévanian diffame la justice française après la condamnation de la brute Loris Toufanian pour violence avec arme

Les nationaux-socialistes arméniens tentent (en vain) de prendre d’assaut l’ambassade azerbaïdjanaise de Beyrouth

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Le politiste Bruno Tertrais injurié, diffamé et menacé de mort par des fanatiques arméniens

Avignon : un admirateur du terrorisme arménien menace de tabasser un Franco-Turc pacifique

Les inconditionnels de la page antisémite « Arménie France » menacent de violer la personne qui en a révélé le contenu

Le terroriste d’extrême droite Franck « Mourad » Papazian s’en prend à TF1 ; deux de ses lecteurs appellent au meurtre ; un seul commentaire est effacé

Vandalisme et débuts de lynchages lors de la manifestation arménienne de Bruxelles (22 juillet 2020)

Un lieu de radicalisation terroriste à ciel ouvert : le forum d’armenews.com

 

Sur la FRA et son histoire :

L’assassinat du maire de Van Bedros Kapamaciyan par la Fédération révolutionnaire arménienne (1912)

Le caractère mûrement prémédité de la révolte arménienne de Van (avril 1915)

Les massacres de Juifs par les dachnaks en Azerbaïdjan (1918-1919)

L’assassin et menteur Soghomon Tehlirian : un modèle récurrent pour le terrorisme arménien contemporain

La précocité du rapprochement entre la Fédération révolutionnaire arménienne et l’Italie fasciste (1922-1928)

La collaboration de la Fédération révolutionnaire arménienne avec le Troisième Reich

La Fédération révolutionnaire arménienne rend encore hommage à son ex-dirigeant Garéguine Nejdeh (nazi)

La Fédération révolutionnaire arménienne du Liban fait faire le salut fasciste à ses plus jeunes militants

Quand le terrorisme arménien tuait à Vienne (Autriche)

Franck « Mourad » Papazian et l’apologie du terrorisme arménien

Un nouvel appel au terrorisme sur le compte Facebook de la FRA Nor Seround

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