vendredi 31 juillet 2020

Alain Soral de nouveau mis en examen : rappels sur Jean Varoujan Sirapian et le soralisme



Alain Soral, qui se définit lui-même comme « national-socialiste », a été mis encore une fois en examen. Ce qui est inédit, c’est qu’en l’espèce, il risque cinq ans de prison (risque d’autant moins théorique que son casier judiciaire est chargé).
Profitons-en pour rappeler le 22 janvier 2016, le site de M. Soral a partagé et recommandé un entretien de Jean Varoujan Sirapian accordé à un autre site, également soralien, Médias-presse.info. Mystérieusement, cet article a disparu du site, après que j’eus rappelé l’interpénétration entre le petit monde de M. Soral et celui de M. Sirapian. Je ne vais pas seulement résumer ce que j’exposais en 2016, mais aussi le mettre à jour.
En 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019, Sigest, la maison d’édition de M. Sirapian, a publié cinq volumes du très « antisioniste » et « antijudaïque » Youssef Hindi, défenseur de M. Soral (au plein sens du mot, puisqu’il a témoigné pour lui lors d’un de ses procès, le 14 mars 2018). Du reste, le seul autre éditeur qui ait publié M. Hindi, c’est Kontre-Kulture, la maison d’édition de M. Soral. L’un des volumes de M. Hindi publié par M. Sirapian a été préfacé par Jean-Michel Vernochet, collaborateur régulier d’Égalité et réconciliation. M. Vernochet écrit aussi dans Rivarol, feuille frénétiquement antisémite, condamnée à de multiples reprises.
M. Sirapian n’est pas seulement éditeur : il dirige aussi une revue, Europe & Orient. Or, dans la livraison de janvier-juin 2016, se côtoient les signatures de Damien Viguier (avocat et admirateur d’Alain Soral, ainsi d’ailleurs que du défunt Robert Faurisson, le négationniste — au vrai sens du mot — le plus connu de France) ; de Jean-Michel Vernochet, décrit à l’instant ; d’I. A. Shamir, autre chaud partisan d’Alain Soral et lui-même antisémite prolifique (jusqu’à répéter la vieille calomnie des « crimes rituels ») ; de Laurent Leylekian, ancien directeur de la Fédération euro-arménienne pour la justice et la démocratie (FEAJD), condamné pour diffamation et poursuivi (également pour diffamation) par l’auteur de ces lignes ; de Valérie Boyer, auteur de la fameuse proposition de loi censurée par le Conseil constitutionnel en février 2012 (et qui visait à faire taire les historiens qui contestent la qualification de « génocide arménien ») ; etc. 
Plus récemment, dans l’édition de juin-décembre 2019, se retrouve Youssef Hindi (décidément) à côté du turcophobe Tigrane Yégavian.
Enfin, M. Sirapian est le président-fondateur de l’Institut Tchobanian, du nom d’Archag Tchobanian (qui s’afficha stalinien puis vichyste puis de nouveau stalinien). Or, pour les Rencontres francophones de l’Institut Tchobanian (2-9 octobre 2018), Youssef Hindi (mais oui) et Jean-Michel Vernochet (encore lui) étaint invités, en compagnie d’Emmanuel Leroy, lequel écrit aussi (vous avez deviné) sur Égalité et réconciliation.
Bref, à part publier M. Soral directement (mais ce dernier n’en a nul besoin, vu l’audience qui est la sienne) M. Sirapian aura vraiment tout fait pour prouver l’osmose de son milieu avec le soralisme. Or, M. Sirapian a été vice-président du Conseil de coordination des associations arméniennes (CCAF) de France de 2001 à 2002. Au stand Arménie du Salon du livre 2015, M. Sirapian s’est retrouvé en compagnie de tout ce que le nationalisme arménien en France compte d’essayistes connus. Encore en 2016, Jean-Marc « Ara » Toranian, coprésident du CCAF depuis 2010 (il l’est toujours en 2020) a jugé de reproduire sur son site une réplique indirecte de M. Sirapian à ma première mise au point sur les idées et les réseaux de ce dernier. Étrangement, cette réplique semble avoir disparu depuis du site de M. Toranian.
Au-delà du seul cas de M. Toranian, il est remarquable que le CCAF n’ait jamais jugé bon de faire le moindre commentaire sur son ancien vice-président. Terminons en citant longuement ce qui peut-être l’article le plus démentiel de M. Sirapian, mais aussi le plus significatif de sa doctrine :

« Qui ont été les véritables organisateurs du génocide des Arméniens ? À qui a profité le crime ? Pourquoi cent ans après, certains, en dehors de la négation institutionnelle de l’État turc, combattent-ils encore bec et ongles la pénalisation de la négation du génocide des Arméniens ? Pour quelles raisons ? Qui sont-ils ? […]

Au demeurant quelles sont ces questions qui gênent tant, que beaucoup soulèvent en privé, mais se montrent d’une grande frilosité quand elles sont effleurées en public ? En voici quelques-unes :

Partant du constat que les principaux organisateurs du génocide des Arméniens sont des juifs convertis (des dönmeh), la plupart originaires de Salonique et que cent ans après les principaux opposants, personnage ou organisation, à la reconnaissance du génocide et/ou à la pénalisation de sa négation sont eux-mêmes très souvent d’origine juive[1], la question dérangeante se pose en ces termes : « y a-t-il un lien ou une relation quelconque entre ces deux faits, et si oui lesquels ? ».

Quelles ont été les relations incestueuses entre le sionisme pratique, l’Empire ottoman et les Jeunes-Turcs ?

Quelle était la nature réelle du marchandage entre Théodore Herzl et le Sultan Abdul-Hamid ? Entre le Comité Union et Progrès et les dirigeants du mouvement sioniste, tels Ben Gourion futur premier Premier ministre d’Israël ou Vladimir Jabotinsky, fondateur de Tsahal ?

Y a-t-il un lien entre la révolution bolchevique, dont les principaux instigateurs sont aussi essentiellement des membres de la communauté juive (comme l’a rappelé récemment le Président Poutine), et la montée en force de Mustafa Kemal[2], originaire de Salonique, membre du Comité Union et Progrès[3], jusqu’à là un officier obscur, qui prend la tête de la guerre d’indépendance à partir de 1919, avec l’aide financière et logistique apportée par Lénine, mais aussi par les Allemands avec notamment le soutien de son parrain, le prussien Liman Von Sanders, mais lui-même d’origine juive [7]. »

Ce texte, d’un antisémitisme aussi désinhibé qu’extrême (le chrétien Otto Liman von Sanders, dont les quatre grands-parents étaient baptisés, y est présenté comme « d’origine juive », alors que même les lois de Nuremberg l’auraient classé « Aryen ») reprend un thème familier aux lecteurs de ce blog : l’imaginaire complot des banquiers juifs derrière le sultan Abdülhamit II, devenu le « complot judéo-maçonnique » derrière les Jeunes-Turcs puis le mouvement kémaliste, etc. Or, M. Sirapian, et aucun responsable associatif franco-arménien ne s’est avisé de le contredire là-dessus, affirme que « beaucoup » sont d’accord avec lui, « en privé ». De fait, M. Toranian, en 1987, n’a pas hésité à reprendre explicitement cette théorie du complot, en reproduisant une caricature antisémite de 1902. Interrogé là-dessus l’an dernier, il n’a pas exprimé le commencement d’un regret.


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mardi 28 juillet 2020

L’arménophilie-turcophobie d’Édouard Drumont, « le pape de l’antisémitisme », et de son journal




« C’est en France, donc, dans la décennie qui suit le krach de l’Union générale (1882), que l’on assiste à cette tentative de synthèse, faite par la droite, entre la religion nationale et l’anticapitalisme. Dans cette entreprise, au fond conservatrice, qui a pour objet de détourner une part de la tradition révolutionnaire française (qu’on songe au patriotisme populaire de Michelet) et les forces croissantes du mouvement ouvrier à des fins qui leur sont étrangères, l’antisémitisme va s’imposer, comme l’indispensable catalyseur : Drumont, le premier, devait en user sans débrider ; son échec final n’en laissa pas moins à ses héritiers spirituels une méthode dont l’Allemagne et le monde entier ont connu la terrible efficacité. […]
La personnalité et les œuvres de Drumont paraissent bien aujourd’hui tombées en désuétude. Sait-on pourtant que le slogan de roquet : “La France aux Français” qui déshonore toujours les murs de nos cités était le sous-titre de son journal, La Libre parole ? Entre les deux guerres et pendant l’occupation allemande, Drumont avait été redécouvert. » (pp. 1085-1086)
« C’est Drumont qui, par la fonte de tous les éléments antijudaïques, judéophobes et antisémitiques, exprimés avant lui, a su élever le mythe juif à la hauteur d’une idéologie et d’une méthode politique. Son œuvre est “un carrefour dans l’histoire de l’antisémitisme, le point d’aboutissement de deux courants, le catholique et le socialiste” (Pierrard). De fait, sur des positions fondamentalement réactionnaires, débordant de sympathies monarchistes, Drumont tenta, sans doute avec plus de naïve sincérité que de machiavélisme, d’ébranler le régime républicain avec la complicité des troupes révolutionnaires socialistes. Cette alliance contre nature qu’il espérait, avait alors apparemment quelque chance de réussite : l’antisémitisme devait justement la sceller. Drumont, de livre en livre, manifesta un sentimentalisme social, un “vague socialisme” de plus en plus accentué, sans abandonner pour autant son antisémitisme. » (p. 1097)

Édouard Drumont, La France juive. Essai d’histoire contemporaine, Paris, C. Marpon et E. Flammarion, 1886, tome I :
« Demandons à un examen plus attentif et plus sérieux les traits essentiels qui différencient le Juif des autres hommes et commençons notre travail par la comparaison ethnographique, physiologique et psychologique du Sémite et de l'Aryen, ces deux personnifications de races distinctes irrémédiablement hostiles l'une à l'autre dont l'antagonisme a rempli le monde dans le passé et !e troublera encore davantage dans l'avenir.
Le nom générique d'Aryens ou Aryas, d'un mot sanscrit qui signifie noble, illustre, généreux, désigne, on le sait, la famille supérieure de la race blanche, la famille indo-européenne qui eut son berceau sur les vastes plateaux de l’Iran. […]
La race aryenne ou indo-européenne possède seule la notion de la justice, le sentiment de la liberté, la conception du Beau. » (pp. 5-6)
« Les principaux signes auxquels on peut reconnaître le Juif restent donc ce fameux nez recourbé, les yeux clignotants, les dents serrées, les oreilles saillantes, les ongles carrés au lieu d'être arrondis en amande, le torse trop long, le pied plat, les genoux ronds, la cheville extraordinairement en dehors, la main moelleuse et fondante de l'hypocrite et du traitre. Ils ont assez souvent un bras plus court que l'autre [sic]. » (p. 34)

Henri Vernier (collaborateur de Drumont à La Libre Parole, chargé des affaires étrangères), « La situation à Constantinople », La Libre Parole, 29 novembre 1895, p. 2 :
« D’après les journaux anglais, le message du sultan à Lord Salisbury aurait soulevé une grande indignation parmi les mahométans, qui le considèrent comme ayant porté atteinte à la dignité du califat.
Pour une fois, les journaux anglais disent la vérité. En effet, la Dépêche diplomatique nous rapport le fait suivant, très caractéristique et divertissant à la fois : c’est que la censure ottomane a interdit aux journaux de Constantinople de publier la lettre d’Abdul-Hamid au Premier ministre anglais.
Cette précaution démontre surabondamment combien le sultan redoutait l’effet de cette publication sur ses sujets ottomans, pour qui les giaours sont toujours des chiens et qui n’admettraient pas que l’héritier du trône d’Othman s’abaissât devant les infidèles.
[…]
Heureusement pour la Turquie, elle sera sauvée une nouvelle fois par la jalousie des puissances. Les Arméniens sont relégués au dernier plan. »

Henri Vernier, « Nouvelle infamie turque », La Libre Parole, 15 mai 1896, p. 2 :
« Quant à l’Angleterre et au sultan [Abdülhamit II], le compte de leurs infamie est si grand qu’une de plus n’est pas à compter. »

Henri Vernier, « Pour les Crétois », La Libre Parole, 27 mai 1896, p. 2 :
« Crétois, préparez-vous à mourir, car l’Europe vous laissera massacrer, comme elle a laissé massacrer les Arméniens, ou, si vous voulez que les diplomates vous donnent raison, jetez les Turcs à la mer. »

[Édouard Drumont], « Pour les victimes d’Arménie », La Libre Parole, 2 juin 1896, p. 1 :
« […] Cette somme de 6,510 fr. 10 a été répartie de la façon suivante :
Au R. P. Charmetant, directeur des Œuvres de l’Orient [turcophobe viscéral], 20, rue du Regard, à Paris, nous avons remis deux fois 2,482 fr 85. Nous avons à Mgr Mateas [Mateos] Ismirlian, patriarche d’Arménie à Stamboul, un chèque sur le Crédit lyonnais de 2,000 francs.
Il nous restait 2,027 fr 25, que le Comité des étudiants arméniens, 11 bis, rue Bertholet, à Paris, devait distribuer. Dans la dernière réunion, le Comité a décidé de remettre cette somme à Mgr Mateas [Mateos] Ismirlian, en le priant d’en faire la répartition, en son nom, aux malheureuses victimes arméniennes.
D’accord avec le Comité des étudiants, nous avons envoyé un second chèque de 2,027 fr. 25, à Mgr Ismirlian, à Stamboul. »

Henri Vernier, « Abdul Hamid et les Crétois », La Libre Parole, 30 juin 1896, p. 1 :
« Le jour où l’on voudra comprendre que la Crète, aussi bien que l’Arménie [les Arméniens étaient minoritaires dans toutes les provinces ottomanes, y compris l’Anatolie orientale, revendiquée par leurs nationalistes], a le droit de régler elle-même ses destinées et n’être plus liée à ce cadavre, en vain galvanisé, qu’est l’empire ottoman, la besogne sera bientôt faite, et c’est d’une mauvaise politique, antichrétienne et antifrançaise, que de vouloir à toute force étayer cette ruine, dont les Destins marquent du droit la chute inéluctable et prochaine. »

« Pour les Arméniens », La Libre Parole, 12 juillet 1896, p. 1 :
« Nous recevons la lettre suivante :
“PATRIARCAT ARMÉNIEN
Constantinople
N° 1934

Le 21 juin/3 juillet 1896,
Monsieur l’Administrateur du journal La Libre Parole, Paris [c’est-à-dire Édouard Drumont].

Monsieur l’Administrateur,
Nous avons reçu votre honorée lettre en date du 1er juin 1896, nous remettant, en même temps qu’une lettre du comité patriotique des étudiants arméniens de Paris, un chèque de deux mille vingt-sept francs et vingt-cinq centimes (2 027 fr. 25) représentant le montant du versement déposé entre les mains dudit comité, pour les victimes de l’Arménie.
Nous avons déjà répondu au comité et venons vous exprimer nos vifs remerciements pour la peine que vous avez bien voulu prendre en cette circonstance.
Vous confiant à la garde du Très-Haut, nous vous prions, monsieur l’Administrateur, d’agréer l’assurance de notre haute considération.
Le patriarche des Arméniens de Turquie
MATHÉOS” »

Édouard Drumont, « Orientales », La Libre Parole, 18 juillet 1896, p. 1 :
« “En Grèce, ô mes amis ! Vengeance ! Liberté !
Ce turban sur mon front ! Ce sabre à mon côté !
Quand partons-nous ? Ce soir ! Demain serait trop long !
Des armes ! des chevaux ! Un navire à Toulon !
Un navire, ou plutôt des ailes !”
C’est par ces vers enflammés qu’en 1827, Victor Hugo conviait les Français à courir au secours des malheureux Grecs victimes de la barbarie des Turcs. À notre époque, cet appel n’aurait guère de chance d’être entendu. Les massacres de cent mille Arméniens [sic : le total des victimes arméniennes s’élève à environ 20 000 pour toute la période 1894-1896, y compris les insurgés tués les armes à la main, contre plus de 5 000 Turcs et autres musulmans tués par des nationalistes arméniens] ont laissé la France à peu près indifférente, et pas un seul député catholique n’a pris la parole à la Chambre pour demander au gouvernement ce qu’il comptait faire. Les événements qui se passent en Crète ont à peine un très lointain écho chez nous. […]
Nous n’osons même pas prononcer une parole au nom des chrétiens d’Orient, parce que la Russie nous le défend. »

Édouard Drumont, « Une émeute à Constantinople », La Libre Parole, 31 août 1896, p. 1 :
« Tant que les Arméniens se sont armés de patience, personne ne s’est intéressé à leur sort. Maintenant qu’ils se sont armés d’autre chose, pour attaquer la Banque ottomane à Constantinople, tout le monde s’occupe d’eux. On a interviewé les grands financiers de Paris [à peu près tous Juifs, selon l’antisémite Drumont], qui ont tous donné leur avis sur le cas, et qui, tout en expliquant que les fonds étaient à l’abri, n’en ont pas moins laissé percer une vaguer inquiétude sur ces événements extraordinaires.
C’est un spectacle étrange, en effet, auquel nous assistons et, au point de vue de l’ironie supérieure, cette contrepartie des Croisades est assurément bizarre. L’Europe, pendant des siècles, s’est ruée sur les nations de l’Islam, qui n’avaient d’autre tort que d’adorer le dieu [sic !] Mahomet. La lutte entre la Croix et le Croissant a fait couler des flots de sang. Aujourd’hui, c’est contre les chrétiens que l’Europe se déclare ; c’est aux enfants du Prophète qu’elle apporte son concours.
C’est avec l’argent des baptisés qu’on paye les soldats circoncis qui éventrent les jeunes filles d’Arménie et écorchent les prêtres tout vifs.
Ce sont des députés de la Droite qui figurent en tête des comités lorsqu’il s’agit d’élever une mosquée à Paris pour être agréable à ceux qui incendient les églises chrétiennes en Orient. »

Quelques commentaires :
Édouard Drumont et sa Libre Parole sont effectivement presque seuls, en France, à la fin de 1895, à défendre le nationalisme arménien, et leur isolement ne s’atténue que progressivement en 1896-1897 (et encore, principalement parce que, pour la première fois en France, cette question est instrumentalisée pour des raisons de politique intérieure : lutter contre le gouvernement centriste de Jules Méline[1]), avant que la cause arménienne ne retombe dans la marginalité dès 1898.
Fin 1895, Le Petit Journal (le quotidien national le plus lu à l’époque) et le Journal des débats (quotidien des élites républicaines) défendent vigoureusement l’Empire ottoman (ils continuent bien après, d’ailleurs) ; le quotidien catholique La Croix recommande de soutenir le point de vue ottoman ; la Revue bleue (centriste) et La Nouvelle Revue (nationaliste) sont hostiles aux révolutionnaires arméniens et à leurs partisans britanniques ; en dépit de quelques erreurs secondaires, Le Correspondant (droite catholique modérée) est sans faiblesse pour les insurgés arméniens ; même la Revue blanche (extrême gauche), qui change de position l’année suivante, sous l’influence d’Archag Tchobanian et surtout de son ami anarchiste Pierre Quillard, est encore, dans les derniers mois de 1895, sur une ligne dure vis-à-vis du nationalisme arménien et relativement compréhensive vis-à-vis du régime hamidien. Quillard est d’ailleurs loin de représenter le point de vue de tous les anarchistes : voir, notamment, en contrepoint, Marc Pierrot.
Reste alors à expliquer cette singularité de Drumont. Une partie de l’explication est à chercher dans le racisme aryaniste commun au nationalisme de Drumont et à celui d’une bonne partie des nationalistes arméniens de l’époque (même si ce racisme ne devient central et consensuel, parmi les séparatistes arméniens, que dans les années 1910) ; dans le rôle personnel de D. Kimon (collaborateur de La Libre Parole pendant quelque temps, antisémite et antimusulman frénétique) ; et, peut-être plus encore, dans le thème complotiste des « banquiers juifs derrière Abdülhamit II », qui ne pouvait que plaire à Drumont (et qui a donné plus tard le « complot judéo-maçonnique derrière les Jeunes-Turcs »).

Lire aussi, sur les évènements des années 1890 : La politique du pire menée par les comités arméniens

Sur l’arménophilie d’extrême droite en France : Maurice Barrès : de l’antisémite arménophile au philosémite turcophile






[1] René Pinon, L’Europe et l’Empire ottoman, Paris, Perrin, 1911, p. 53.

lundi 27 juillet 2020

Une page Facebook affirme parler au nom de l’organisation terroriste ASALA



Une page Facebook créée l’an dernier reproduit, en date du 20 janvier 2020, ce qui se présente comme un communiqué de l’Armée secrète arménienne pour la libération de l’Arménie (ASALA), organisation terroriste créée en 1971, même si elle n’a pris ce nom (et n’a commencé à commettre des attentats) qu’en janvier 1975. L’ASALA (à ne pas confondre avec les Commandos des justiciers du génocide arménien, organisation terroriste active au même moment) est restée dans les mémoires pour des attentats tels que celui d’Orly, le 15 juillet 1983 (huit morts). Sans appeler explicitement à commettre des attentats, le communiqué se termine par cette injonction : « La victoire finale doit nous appartenir ! »
La photographie de couverture montre le général Antranik Ozanian, pédophile et massacreur de civils (il amait particulièrement brûler vives ses victimes) ; Hagop Hagopian (1951-1988) et Kévork Ajémian (1932-1998), deux des cofondateurs de l’ASALA (les autres, non représentés sur le montage photographique, étant Simon Simonian et le pasteur James Karnusian) ; Gourgen Yanikian (1895-1984), inspirateur de l’ASALA, assassin, le 27 janvier 1973, du consul général de Turquie à Los Angeles et du vice-consul (condamné à perpétuité pour ce double crime) ; et Chahan Natalie (1884-1983), responsable des attentats du groupe terroriste Némésis (en particulier l’assassinat de Talat Pacha, qu’il a personnellement supervisé à Berlin) dirigeant de la Fédération révolutionnaire arménienne jusqu’à son exclusion, en 1929 (il voulait faire assassiner des hommes politiques frnaçais et britanniques, ce que les autres dirigeants de la FRA jugeaient suicidaire), référence idéologique de l’ASALA.
Il s’est trouvé 889 personnes pour aimer cette page qui fait l’apologie du terrorisme.
Bien qu’elle n’ait plus commis d’attentats depuis le plasticage de l’ambassade de Turquie à Bruxelles, le 20 juin 1997, l’ASALA ne s’est jamais dissoute.



Lire aussi :










dimanche 26 juillet 2020

Le caractère raciste des agressions subies des Azéro-Américains retenu par la police de Los Angeles




« Jeudi, les autorités ont annoncé que trois agressions qui leur ont été rapportées et qui ont eu lieu lors d’une grande manifestation organisée par un groupe arménien [l’Armenian Youth Federation, branche de jeunesse de la Fédération révolutionnaire arménienne en Amérique du nord ; l’AYF a été fondée en 1933 par le nazi Garéguine Nejdeh ; elle compte parmi ses membres le terroriste Hampig Sassounian, qui purge une peine de réclusion criminelle à perpétuité] près du consulat d’Azerbaïdjan à Brentwood font l’objet d’une enquête pour infractions à caractère raciste.
Des bagarres ont éclaté et un officier de police a été blessé lors de la manifestation de mardi dans le pâté de maisons n° 11700, boulevard Wilshire. La violence s'est ensuite répandue dans les rues environnantes.
Les agents de police se sont déployés en ligne pour empêcher les manifestants d'entrer dans les rues, a déclaré Mike Lopez, officier du département de police de Los Angeles, ajoutant qu'un policier avait subi une lacération et avait été conduit à l'hôpital pour traitement.
Lopez a déclaré qu'une personne avait été arrêtée car soupçonnée d’avoir agressé un policier.
Trois victimes azerbaïdjanaises ont signalé des agressions contre la police, qui font l’objet d’une enquête pour infractions à caractère racistes. Les victimes ont subi des blessures — qui ne mettent cependant pas leur vie en danger — lors de l'altercation et ont reçu des soins médicaux dans un hôpital, selon un communiqué du département [de la police de Los Angeles].
L’organisateur de la manifestation, Alex Galitsky, de l’Armenian National Committee of America-Western Region [branche de la Fédération révolutionnaire arménienne, l’ANCA a eu parmi ses dirigeants Mourad Topalian, condamné en 2001 à trente-sept mois de prison ferme et quatre ans de résidence surveillée pour détention illégale d’explosifs et d’armes de guerre, en relation avec une entreprise terroriste], a déclaré à City News Service qu’il n’était pas au courant de blessures, mais “nous avons vu de petites échauffourées éclater”.
Galinski a estimé la foule à 3000, notant que la région de Los Angeles compte la plus grande communauté arménienne du monde en dehors de l'Arménie. La police a estimé le nombre de manifestants arméniens à 500, devant un groupe de 30 à 50 contre-manifestants azerbaïdjanais. »

Pour mesurer l’hypocrisie de M. Galitsky, voici les « petites échauffourées » :


Lire aussi :







vendredi 24 juillet 2020

L’absence de tout projet précis de la part des nationalistes arméniens et de leurs partisans occidentaux lors de la conférence de Lausanne


Avétis Aharonian, président de la Délégation de la République arménienne


Maxime Gauin, The Relations Between the French Republic and the Armenian Committees, from 1918 to 1923, Middle East Technical University, 2020, p. 396 :
« Il faut dire que la situation des Turcs n’est pas seulement favorisée [en ce qui concerne les demandes pour un territoire autonome en Anatolie, appelé « Foyer national arménien] par leur victoire militaire, mais aussi par le fait que les partisans du Foyer national arménien n’ont aucune véritable idée de l’endroit où le placer : Antony Krafft-Bonnard (de la Ligue internationale philarménienne) dit “quelque part”, George Montgomery [directeur de l’Armenia-America Society] présente un projet de Foyer sur Gaziantep, Killis et Elazığ, mais, “ne se faisant pas d’illusions sur l’accueil que les Turcs feront à cette proposition”, il pense à une “concession territoriale” sur la frontière du Caucase. Les délégations arméniennes elles-mêmes, si elles s’unissent pour la conférence, ne tranchent pas entre un Foyer en Anatolie du nord-est, une extension territoriale de la République soviétique d’Arménie et un Foyer sur “une partie de la Cilicie”. »

Présenté les 12 et 14 décembre 1922 par Lord Curzon (ministre britannique des Affaires étrangères), le projet (flou) de Foyer national arménien est rejeté par les négociateurs turcs. Présenté, sous une forme édulcorée, par la délégation italienne, les 6, 7 et 9 janvier 1923, il est de nouveau refusé, après quoi, plus aucun négociateur n’insiste.

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jeudi 23 juillet 2020

Vandalisme et débuts de lynchages lors de la manifestation arménienne de Bruxelles (22 juillet 2020)

Organisée par le Comité des Arméniens de Belgique (CAB), la manifestation du 22 juillet 2020 a dégénéré, comme celles de Paris et de Los Angeles auparavant. Des manifestants ont jeté des pierres sur l’ambassade, mais aussi sur des Azerbaïdjanais, y compris une journaliste.





La violence des nationalistes arméniens s’est encore plus déchaînée contre une voiture dont le conducteur était à l’intérieur, et qui aurait donc pu être tué par un des projectiles.



Un Arménien (sur son compte Twitter, qui compte huit abonnés seulement) a rédigé une réprobation sans ambiguïté de cette violence, mais rien de tel ne se trouve sur le compte Facebook du CAB.

À noter que le CAB est actuellement dirigé par Nicolas Tavitian, l’un des principaux dirigeants de l’Union générale arménienne de bienfaisance, fondée en 1907 par Boghos Nubar. Raciste aryaniste, Nubar a cosigné un accord avec Chérif Pacha (pionnier du nationalisme kurde), en 1919, justifié par l’appartenance commune à « la même race aryenne[1] » ; puis cosigné l’aide-mémoire des Délégations arméniennes réunies, à la conférence de Lausanne, le 20 décembre 1922, affirmant qu’Arméniens et Kurdes sont faits pour s’entendre, car appartenant à la « race aryenne[2] ».



Nubar a eu pour bras droit Archag Tchobanian, lequel s’est revendiqué stalinien, du milieu des années 1920 au milieu des années 1930, puis s’est rapproché de l’extrême droite dans la seconde moitié des années 1930, s’est affiché vichyste sous l’Occupation, puis de nouveau stalinien, de 1944 à sa mort, dix ans plus tard.
Les origines du CAB, en 1921, sont profondément francophobes, ses premières actions ayant consisté à tenter de monter Bruxelles contre Paris, à propos de l’évacuation française de la région d’Adana.

Lire aussi :






[1] S.R. Marine, Turquie, n° 1783, 20 février 1920 ; et n° 1898, 23 mars 1920, Service historique de la défense, 1 BB7 235.
[2] Archives du ministère des Affaires étrangères, La Courneuve, microfilm P 16677.

L’arménophilie stalinienne de Léon Moussinac




Léon Moussinac, « L’Ararat, haut lieu du monde », Les Lettres françaises, 16 août 1946, p. 5 :
« La politique des nationalités poursuivie par l’Union soviétique a rendu à l’Arménie sa vie propre, cela est un fait historique, et les Arméniens de l’exil, non moins que les autres, s’exaltent dans la renaissance de leur culture nationale. Cette terre de vieille civilisation est redevenue une terre du monde.
J’ai eu le privilège, en 1937, de séjourner quelque temps en Arménie soviétique. J’en ai rapporté l’amour de son peuple. […]
Comment donc pourrions-nous ne point faire nôtre la cause de l’Arménie qui, en réclamant aujourd’hui de la conférence de la paix qu’elle reconnaisse ses droits sur l’Arménie turque [des provinces anatoliennes qui sont à majorité musulmane depuis le XVIe siècle], droits que le président Wilson fixa lui-même en 1918 [sic : par l’arbitrage du 6 décembre 1920, rendu au nom du traité de Sèvres, alors que l’Arménie, en cours de soviétisation, avait répudié Sèvres par le traité de Gümrü, signé dans la nuit du 2 au 3 décembre 1920] et qui furent “oubliés” à la conférence de Lausanne, ne fait qu’exiger le prix du sang, puisqu’aussi bien, plus d’un million de ses fils y sont morts assassinés, puisqu’aussi bien, pendant les deux dernières guerres, non seulement en Europe orientale, mais sur notre sol même, les Arméniens ont été si généreux de leur vie pour la liberté. »



« MOUSSINAC Léon, Pierre, Guillaume, dit PEYRALBE Jean, MIGENNES Pierre, AYMÉ Jacques d’ », Le Maitron. Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier – mouvement social :
« Né le 19 janvier 1890 à Migennes (Yonne), mort le 10 mars 1964 à Paris. Écrivain, journaliste, historien et théoricien du cinéma. Directeur de l’Institut des hautes études cinématographiques (1948-1950), directeur de l’École des arts décoratifs (1950-1959). Membre du PCF de 1924 à sa mort. Créateur des "Amis de Spartacus" (1928). Fondateur de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (1932), directeur de l’hebdomadaire Regards (1935-1939), directeur littéraire de l’Humanité, directeur des Éditions sociales internationales (1935-1939), membre puis président du Comité directeur du Comité national des écrivains. […]
Après le Pacte germano-soviétique, Moussinac resta au parti et demanda à Henriette Nizan de désavouer publiquement son mari [qui avait déchiré sa carte par antifascisme et par patriotisme ; Paul Nizan mourut en mai 1940, en défendant le rembarquement des troupes britanniques et françaises à Dunkerque]. Dès juillet 1940, au cours d’une réunion clandestine de communistes au camp de Gurs (Pyrénées-Atlantiques) où il était incarcéré, il reconnaissait l’erreur qui avait été la sienne en septembre 1939 : croire quelques jours "qu’il pouvait y avoir une véritable guerre antifasciste faite par la France et l’Angleterre quoique l’URSS n’y participât point, et malgré des hommes tels que Chamberlain et Daladier qui avaient signé les "accords" de Munich. La guerre finno-soviétique a ouvert plus tard les yeux des plus aveugles" (le Radeau de la Méduse). En avril 1940 en effet, Moussinac avait été arrêté, incarcéré à la Santé d’où il était envoyé au camp de Gurs. Transféré à Périgueux en novembre 1940, il fut mis en liberté provisoire par le Tribunal militaire de la XIIe région [sous Vichy, donc], astreint à résider à Périgueux. Aragon et Elsa Triolet accoururent pour le voir ; Aragon évoqua cette rencontre dans Blanche ou l’oubli. En mai 1941 [toujours sous Vichy], Moussinac fut acquitté par le Tribunal militaire ; menacé d’internement administratif, il quitta immédiatement Périgueux, trouvant refuge chez Madame de Molène à Plazac (Dordogne), puis chez Renaud de Jouvenel au château de Varetz près de Brive-la-Gaillarde. […]
Léon Moussinac resta toujours un militant fidèle à la ligne du Parti auquel il avait adhéré dans les années vingt. À l’occasion du 50e anniversaire de Maurice Thorez, il écrivit une chanson "Fils du peuple" (sur une musique de Roger Désormière) qui fut publiée dans l’Humanité-Dimanche (16 avril 1950) et enregistrée au Chant du Monde. Il composa, sous le pseudonyme de Paul Migennes, de nombreuses chansons pour le Mouvement de la Paix et les mouvements des jeunes. Cependant cette fidélité n’alla pas sans déchirements intimes. J. Bouissounouse raconte que le rapport Khrouchtchev [exposant une partie des crimes de Staline] auquel d’abord, lui et sa femme, ne voulurent pas croire, les avait terriblement atteints. »

Ce refus d’admettre publiquement l’évidence sur les crimes de Staline (ou même une partie) conduit à rappeler que Les Lettres françaises, journal où Léon Moussinac exprima son arménophilie, est le même qui publia un article où tout était faux, jusqu’au nom de l’auteur (il était signé Sim Thomas, alors qu’ils étaient rédigés par l’agent stalinien André Ulmann), pour diffamer et discréditer le transfuge soviétique Viktor Kravchenko, auteur de J’ai choisi la liberté, témoignage très précis sur le système stalinien, y compris la famine en Ukraine. Kravchenko fit condamner Les Lettres françaises pour diffamation.

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Et sur la France de l’Occupation :





mercredi 22 juillet 2020

Les violences commises par des manifestants arméniens à Paris et Los Angeles (juillet 2020)


L’ambassade d’Azerbaïdjan a publié sur son compte Twitter des photographies montrant les dégradations commises par des manifestants (Fédération révolutionnaire arménienne), dimanche 19 juillet, notamment celles-ci :



Toutefois, c’est à Los Angeles que la violence a été la plus déchaînée.

« Un groupe nombreux d’Arméniens vivant à Los Angeles a attaqué et blessé un group bien plus réduit d’Azerbaïdjanais et de Turcs qui participaient à une manifestation pacifique contre l’agression par l’Arménie à une ville frontière de l’Azerbaïdjan.
L’évènement s’est produit mardi devant le consulat d’Azerbaïdjan de cette ville, où des milliers d’Arméniens ont agressé verbalement et physiquement quelque soixante-dix Azerbaïdjanais et Turcs de l’autre côté de la rue, malgré les mesures strictes prises par la police de Los Angeles pour leur sécurité.
“Les actes de violence par des extremists arméniens contre un groupe bien plus réduit d’Américains d’origine azerbaïdjanaise qui faisaient une contre-manifestation devant le consulat général d’Azerbaïdjan à Los Angeles sont inacceptables et épouvantables” a écrit Elin Suleymano, ambassadeur d’Azerbaïdjan aux États-Unis, sur Twitter, mercredi, souhaitant un prompt rétablissement à ceux qui ont été blessés.
“Voilà de quoi les Arméniens dachnaks sont capables. Attaque des manifestants azerbaïdjanais non-violents, y compris des femmes”, a écrit Nasimi Aghayev, consul d’Azerbaïdjan pour la moitié ouest des États-Unis, sur Twitter, partageant des photos d’Azerbaïdjanais et hospitalisés.
Il a ajouté : “Des centaines d’Arméniens ont attaqué aujourd’hui un petit groupe de contre-manifestants azerbaïdjanais devant notre consulat. Sept ont été blessés, quatre hospitalisés.” »


Une vidéo éloquente de l’agression :


Comme à Paris, ces voyous appartiennent à la Fédération révolutionnaire arménienne.

À noter qu’aucune manifestation azerbaidjanaise n’a été marquée par des incidents. Celle de Paris, par exemple (ce 22 juillet 2020) a eu lieu dans le calme, alors qu’elle avait commencé à proximité de l’ambassade d’Arménie, laquelle n’a été la cible d’aucun projectile. 




On rappellera à cet égard que l’ultranationaliste Conseil de coordination des associations arméniennes de France (CCAF) avait osé réclamer l’interdiction de cette manifestation (dûment autorisée après demande, contrairement à la manifestation de la FRA devant l’ambassade d’Azerbaïdjan), en invoquant « les risques de troubles à l’ordre public que pourraient entraîner ce rassemblement, tant en terme de violences physiques que d’incitation à la haine raciale et religieuse ». Le même communiqué qualifiait la dictature arménienne — qui commémore fièrement des criminels nazis — d’« État démocratique ».
Les coprésidents du CCAF, depuis 2010, sont Jean-Marc « Ara » Toranian, ancien chef de la branche « politique » de l’Armée secrète arménienne pour la libération de l’Arménie (ASALA, groupe terroriste d’extrême droite, frénétiquement raciste et antisémite), et Franck « Mourad » Papazian, membre du bureau mondial de la FRA, parti qui a collaboré, sur des bases idéologiques, avec l’Italie fasciste, l’Allemagne nazie et l’Iran philonazi de Reza Chah Pahlavi — et qui continue de se référer à ses dirigeants de l’époque comme à des héros
Chacun a pu constater de quel côté sont les agresseurs.

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Le régime baasiste s’effondre en Syrie : la Fédération révolutionnaire arménienne perd un allié historique

  Logo du parti baasiste syrien   Gaïdz Minassian, Guerre et terrorisme arméniens. 1972-1998 , Paris, PUF, 2002 : « En Syrie, après pl...

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