Souren Begzadian, fondateur du Hossank
« [En 1936], le ministre allemand de l’Économie, Hjalmar Schacht fit une
visite en Iran, et assura les Iraniens que, puisqu’ils étaient de “purs
Aryens”, les lois raciales de Nuremberg ne s’appliquaient pas à eux.
Le même douteux privilège fut accordé par le Troisième Reich aux Kurdes et
aux Arméniens. Un certain nombre d’entre eux répondirent en fondant une
organisation nationale-socialiste nommée le Hossank et en formant nombre de
bataillons arméniens pour l’armée allemande. Leurs membres étaient recrutés
parmi les prisonniers de guerre de l’Armée rouge et parmi les Arméniens
diasporiques de l’Europe occupée, auxquels s’ajoutaient des volontaires venus d’Amérique
du nord [allusion à Garéguine Nejdeh],
qui voyaient là l’opportunité de libérer l’Arménie du gouvernement soviétique [et d’imposer à la place un gouvernement
nazi]. »
Si Souren Begzadian (alias Begzadian-Païkar), fils de l’ancien ambassadeur
d’Arménie à Bakou et fondateur du Hossank[1],
n’est pas l’objet d’une célébration officielle en Arménie, contrairement à d’autres Arméniens nazis plus importants, comme Garéguine Nejdeh et Drastamat « Dro »
Kanayan, c’est à l’inverse le silence de la plupart des historiens, notamment
français, qui doit frapper, car ce disciple d’Hitler est mort
en France, en 1972.
Lire aussi :
La
popularité du fascisme italien et du nazisme dans la diaspora arménienne et en
Arménie même
Le
racisme aryaniste, substrat idéologique du nationalisme arménien
La
collaboration de la Fédération révolutionnaire arménienne avec le Troisième
Reich
Misak Torlakian : du terrorisme de Némésis au renseignement du Troisième Reich
L’arménophilie
d’Alfred Rosenberg
L’arménophilie
de Johann von Leers
L’arménophilie
de Paul Rohrbach
Racisme
antiturc et antirusse dans la pensée de l’arménophile nazi Paul Rohrbach
L’arménophilie
du nazi norvégien Vidkun Quisling
Les
massacres de Juifs par les dachnaks en Azerbaïdjan (1918-1919)
L’antisémitisme
arménien à l’époque ottomane dans le contexte de l’antisémitisme chrétien
[1] Christophe Dolbeau, Face au bolchevisme : Petit dictionnaire des
résistances nationales à l'est de l'Europe (1917-1989), Lyon, Arctic, 2006,
p. 19 ; Patrick von Zur Mühlen, Zwischen
Hakenkreuz und Sowjetstern: der Nationalismus der sowjetischen Orientvölker im
Zweiten Weltkrieg, Düsseldorf, Droste Verlag, 1971, p. 106.
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